Upside down – Les Arctiques

Accéder à l'album Quelques photos de l’exposition temporaire « Upside down – Les Arctiques » qui se tenait également au musée des arts premiers.

Pour la première fois en Europe (dixit la brochure) l’ensemble des arts esquimaux, de l’Alaska à la Sibérie.  De tout petits objets finement sculptés (les nuits d’hiver sont lingues), mais aussi des masques très particuliers, pas vraiment sympathiques. L’exposition se passe dans un grand univers blanc (conçu par Doug Wheeler, artiste américain pionnier du mouvement « Light and Space »).

Le musée des arts premiers

Accéder à l'album Visite du musée des arts premiers dimanche dernier. Ou le musée du Quai Branly… ou encore « le musée de Chirac ». L’architecte a voulu que l’on entre par un longue rampe, avec un passage sombre, sorte de sas symbolique, avant d’être accueilli par un foule de statues.Le lieu est bien conçu, la ballade agréable avec de nombreux bancs incrustés dans les murs.
On y trouve donc des collections du monde entier : Océanie, Asie, Afrique et Amérique. Toutes les pièces sont très belles. J’ai privilégié les statues et sculptures, car elles sont mieux éclairées ! le flash est interdit, et elles sont déjà un peu sombre.
L’impression à la sortie, c’est la profusion d’objets. Il aurait fallu un espace plus grand, et il faut certainement plusieurs visites pour en apprécier toutes les splendeurs. On ne peut s’empêcher de penser à la manière dont ces oeuvres ont été acquises, l’histoire ne doit pas toujours être glorieuse. C’est un peu la caverne d’Ali-Baba…

Le modèle Wal-Mart

wall-mart logo Sous le titre Travailler plus pour gagner moins, par Gilles Biassette et Lysiane J. Baudu, un livre raconte l’histoire et le fonctionnement de Wal-Mart. Le livre a suscité un article dans le Canard de cette semaine, dans la très bonne rubrique Plouf!. Qui lui même a suscité cet article, car les informations qui y sont mentionnées éclairent d’un angle intéressant le fonctionnement de cette chaîne de supermarchés américains.

Un peu d’histoire d’abord : en 1962, Sam Walton ouvre une épicerie au fin fond de l’Arkansas. Aujourd’hui, l’épicerie est devenue une chaîne de supermarchés, et la plus grosse boite privée du monde. Elle laisse loin derrière elle les boites qui font souvent la Une : Microsoft, McDo, Nike, Coca-Cola… avec un chiffre d’affaire de 378 milliard de dollards, soit sept fois plus que celui de Microsoft. Le reste est à l’avenant : deux millions de salariés (plus gros employeur mondial), 4000 magasins aux 2tats-Unis, 3000 ailleurs dans le monde.

Quel est donc le secret de cette réussite fulgurante ? Wal-Mart offre les prix les plus-bas d’Amérique, inférieurs de 15% à ses concurrents. Et comment y arrive-t-il ?
D’abord en s’approvisionnant à l’étranger, là où les salaires sont les moins chers : 80% des articles vendus par Wal-Mart viennent de Chine (bonjour le tissu industriel local). Puis en utilisant intensivement les nouvelles technologies : informatique pour tracer en temps réel le produit scanne la caissière, satellites pour la gestion du flux des containers à travers le monde, etc.

Mais aussi en pressurant les salariés (euh, les « associés ») : emplois massivement partiels, salaires minimum, couverture sociale minimale, syndicats interdits, et flexibilité à outrance. Les magasins sont ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, et les associés sont fermement incités à accepter de travailler un week-end complet ou au moins un jour par semaine, d’être enfermé à clef dans l’entreprise en dehors des heures d’ouverture (ah bon, ils ferment de temps en temps quand même). A oublier les quarts d’heure de pause, de faire noter les heures supplémentaires…
Les associés en question se barrent évidemment dès qu’ils le peuvent. Wal-Mart a le plus gros « turnover » des Etats-Unis. Et c’est parfait : il n’y a pas de petites économies, autant de pris sur les primes (ancienneté, bonus, santé, vacances).

Comme le résument les auteurs du livre :

Henry Ford payait bien ses salariés pour qu’ils puissent s’acheter ses voitures, Wal-Mart paie mal les siens pour qu’ils soient obliger d’acheter ses produits.

Résumé de l’article : des salariés à temps partiel, mal payés, n’ayant pas les moyens de la ramener. Des prix écrasés pour que le gouvernement puisse dire voyez-votre-pouvoir-d’achat-ne-baisse-pas. Voilà le modèle dont rêve notre président auto-proclammé du pouvoir d’achat. Le travail du dimanche ne devrait être qu’un premier pas.

(le Canard enchaîné – mercredi 17 décembre 2008)

Le week-end – Bernhard Schlink

Le-week-end - Bernhard Schlink Enthousiasmé par « Le liseur », déçu par « Le noeud gordien », je me suis tout de même laissé tenté par ce dernier livre de Bernhard Schlink : « Le week-end ».

Le sujet est d’actualité, puisqu’il s’agit d’un membre de la Fraction Armée Rouge, libéré par le président de la République allemande. On a vu récemment en France la conséquence d’une simple déclaration à la presse de Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action directe (rassurez-vous, ce n’est pas notre président de la République qui l’avait grâcié !). N’exprimant aucun regret, ce fût un retour direct à la case prison. Ça m’avait frappé, le fait que ce soit l’absence de regret qui finalement avait choqué le plus et motivé la sanction, immédiate et lourde. On veut bien pardonner, mais il faut quand même pas déconner : il nous faut des regrets !

C’est un peu le sujet du bouquin : Jörg va passer son premier week-end de liberté dans une maison à la campagne, où sa soeur a invité ses amis d’enfance. Son avocat est également présent, ainsi que Marko, membre d’un groupuscule révolutionnaire qui aimerait bien que Jörg les rejoigne. Le fils de Jörg, qui a toujours ignoré voir renié son père, arrivera un peu plus tard.

Et c’est toute la difficulté d’un tel passé, et d’un retour dans le monde vingt ans plus tard qui est abordé dans ce livre. Tout a changé, les amis d’enfance ont fait leurs vies, trouvé leur place dans la société, mis leurs idéaux dans leur poche, et le mouchoir par dessus. Jörg, lui, avait franchi le pas, était passé de l’autre côté : attentats, meurtres. Puis vingt ans en prison, largement le temps de réfléchir à ses actes.

Alors les langues vont se délier peu à peu, on apprendra qui a trahi Jörg lors de sa capture, mais c’est presque anecdotique. C’est surtout la difficulté d’exprimer ne serait-ce qu’une attitude rationnelle, avoir un avis raisonné après avoir participé à de tels actes, qui est traitée. Comment justifier ce que l’on a fait quand à cette époque on était en guerre contre la société, l’Etat ? Et peut-on réellement y revenir après la violation de ce qui est l’essence même de la société ? Que devient l’amitié ? Le pardon est-il souhaité, les regrets seulement possibles ? Que répondre aux questions posées sans se renier ou mentir ?

Bon bouquin, bien écrit, qui traite admirablement un sujet plus compliqué qu’il n’y parait. L’impression finale, en tout cas la mienne, c’est que le retour n’est guère possible.

Qui comme Ulysse – Georges Flipo

Qui comme Ulysse de Georges Fipo Ne demande pas ton chemin à quelqu’un qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre
– Rabbi Nachman de Breslau –

Telle est la citation en incipit de ce livre qu’un collègue de boulot m’avait recommandé alors que nous discutions de mes longs congés à venir, et donc de voyage.

Un recueil de nouvelles, j’ai toujours un peu peur d’être déçu, que l’histoire se termine trop vite ! Et puis finalement, c’est très agréable à lire, une courte histoire, des portraits rapides, le besoin d’être clair et concis. Appréhension totalement infondée donc.

Et ce fût le cas avec ce recueil : on voyage allègrement d’une nouvelle, d’un continent à l’autre. Pas le temps de défaire le sac, une nouvelle aventure vous attend à la prochaine page. Les histoires sont bien ficelées, et le voyageur se retrouve alors face à lui-même dans un contexte qu’il ne maîtrise pas. Elles rappellent aussi des souvenirs de voyage, ou bien les situations narrées vous en rappellent d’autres, vécues celles-là…

J’ai bien aimé « Un éléphant de Pataya », qui se passe en Thaïlande donc, avec un européen confronté malgré lui au tourisme sexuel, et aussi « La partie des petits saints », avec ce maître des échecs qui se fait battre par un type quelque part au fin fond de l’Equateur (et de quelle manière !). Et d’autres encore, le gardien de phare breton qui voyage à sa manière… Vraiment un bon recueil de nouvelles pour se changer les idées.

Georges Flipo est nouvelliste pour la radio (Radio France, France Bleu). Il a publié 3 recueil de nouvelles et un roman.

SED – Stream EDitor

sed SED (ou Stream EDitor) est un éditeur non-interactif, un outil en mode commande très puissant, qui fait partie des « Unix tools » depuis la nuit des temps (1973). On peut également trouver une version windows.

Pourquoi en ai-je eu besoin ? Voulant personnaliser un site web généré automatiquement par Gramps (un logiciel de généalogie), il me fallait pouvoir remplacer un mot par un autre, et ceci dans plusieurs fichiers situés dans une multitude de sous-répertoires.
Je reviendrai probablement sur Gramps plus en détail dans un autre article, car c’est vraiment un bon logiciel.

Le site web de Gramps

Le site web en question liste en plusieurs onglets les noms de famille, les individus, les lieux, les sources, une galerie photo (si vous en avez ajouté). Et une fois un individu sélectionné, ses données sont listées, et un mini arbre de ses ascendants affiché. Plutôt pas mal.

Mais voilà, je voulais y ajouter l’arbre généalogique complet, un document au format PDF (Acrobat) également réalisé à l’aide de Gramps.
Après quelques recherches, je vois que Gramps permet affectivement d’ajouter un onglet à la génération du site et d’y mettre le texte que l’on souhaite, soit exactement ce qu’il me fallait ! Hélas, il nomme (très arbitrairement) ce nouveau premier onglet « Souche« . Et moi je voulais qu’il s’appelle « Arbre« .

J’ai commencé par modifier manuellement les quelques fichiers .html à la racine du site, puis je me suis rendu compte que le mot en question existait sur chaque page html dans une multitude de sous-répertoires générés par gramps lors de la création du site. Impossible à faire à la main.

Le script

C’est là qu’intervient sed, l’éditeur de flux ! un éditeur non interactif donc, et qui va éditer les fichiers indiqués, les lire ligne par ligne, et y apporter les modifications demandées. Puissant, non ? Vous lui dites ce que vous voulez modifier dans les fichiers, et il le fait. Il gère les expressions régulières, peut supprimer, ajouter, substituer, trier, bref à peu près tout ce que l’on peut avoir besoin de faire sur un ficher texte.

J’ai donc commencé par lire un article de Linux magazine sur cette commande, pratiqué un peu, et suis parvenu très facilement à faire ce que je voulais… mais dans un seul répertoire ! Et pas un mot dans l’article pour faire la même chose sur une arborescence de fichiers.
Après quelques recherches sur le net, il faut finalement utiliser conjointement la commande find, et créer un petit script (info trouvé sur la page FAQ de sed, vraiment très complète).

Voilà donc ce petit script :

#! /bin/sh
# nom du fichier : replaceall.sh
# pas de SAUVEGARDE des fichiers faite par ce script.
find . -type f -name '*.html' -print | while read i
do
sed "s|$1|$2|g" $i > $i.tmp && mv $i.tmp $i
done

Enregistrer ce fichier, l’appeler par exemple replaceall, et enfin lui donner les droits d’exécution. Il suffit ensuite de le lancer à partir de la racine du site généré par Gramps :

$ ./replaceall Souche Arbre

Et voilà, en quelques secondes, chaque occurrence du mot Souche a été remplacé par le mot Arbre.

En savoir plus sur sed

On trouve pas mal de sites expliquant ou détaillant l’utilisation de sed, comme par exemple :
http://www.commentcamarche.net/faq/478-sed [fr]
http://sed.sourceforge.net/sedfaq.html [us]

Pour les plus motivés

Lisez la suite, ce sont les notes prises lors de mon « auto-formation ». Cela donne aussi un aperçu de la puissance de la ligne de commande.

Continuer la lecture… SED – Stream EDitor

Kenna – Make sure they see my face

Kenna - Make sure they see my face J’ai découvert Kenna fin octobre, lors de l’émission One Shot Not de Manu Katché. Ce qu’il y a de bien dans cette émission, c’est que l’on voit un peu les coulissses, l’arrivée des musiciens, de courtes scènes prises pendant la réalisation de l’émission. Et Kenna y apparait comme un type très sympa, toujours à déconner, sensible et direct à la fois. Lui son groupe interprèteront deux morceaux, Say good bye to love et Out of control (state of emotion).

Deux bons morceaux qui m’ont incité à écouter puis à acheter l’album Make sure they see my face (littéralement, assure-toi qu’ils voient mon visage). J’aime bien la voix, assez puissante et par qui l’émotion passe, et  peut-être un peu moins la rythmique électronique trop boum-boum de temps en temps. Sinon, l’énergie est là, et tout cela donne une musique assez pêchue. Un autre très bon morceau de l’album est Sun red sky blue.

Kenna, né Kenna Zemedkun, est un musicien américain d’origine éthiopienne. Fils ainé d’une famille installé à Cincinnati dans l’Ohio, Kenna montre son intérêt à la musique à l’écoute du titre The Joshua Tree de U2. [Wikipedia]

Vente à la criée du lot 49 – Thomas Pynchon

Vente à la criée du lot 49 - Thomas Pynchon Le libraire de Puteaux me parlait l’autre jour de cet auteur avec enthousiasme, me montrant le gros pavé qu’il était en train de lire : « Contre-jour », le récit démarrant sur les traces des anarchistes de l’Ouest américain à la fin du XIXè siècle… que Thomes Pynchon, l’auteur, vivait caché depuis des années, pas de photos, pas d’interview à la presse… Je décidais tout de même de commencer plus petit, avec Vente à la criée du lot 49, deux cents pages en format poche.

Je crois que j’ai bien fait, je n’ai pas vraiment accroché. Une histoire pour le moins délirante, sans queue ni tête, bien écrit certes, mais bon…Tant qu’à écrire, autant y mettre un peu de contenu. Pourtant j’aime bien les histoire délirantes (je n’ai rien contre en tout cas), mais il me faut tout de même un sens, ou alors quelques passages remarquables. Allez, un seul ?

Tout se passe en Californie, sous le soleil. Les personnages sont tous délirants, prenant éventuellement du LSD comme le psychiatre (il deviendra fou) d’Oedipa (c’est son prénom), qui apprend qu’elle est nommée exécutrice testamentaire de son ex’ (richissime). A partir de là, plus rien n’est certain : découvre-t-elle des choses ? devient-elle folle ? n’est-ce pas son ex qui aurait préparé toute cette extragante histoire ? La dernière page tournée, vous n’en saurez guère plus !

Après un premier délire dont le sommet est une pièce de théâtre abracadabrantesque, le second parait pourtant prometteur : il existerait un système postal parrallèle à l’officiel, utilisé principalement par les minorités de la société (anarchistes, gays, exclus de tous genre, etc..). Et puis il y a ces timbres de collection qui après un examen attentif se révèlent tous porteurs d’un signe identifiant ce fameux système parralèle. J’ai cru que ça allait enfin partir sur quelque chose d’intéressant. Et puis non, la fin arrive et l’on peut tout supposer, et son contraire.

Sinon, c’est très bien écrit, l’auteur est doué pour ça, sans aucun doute. Il incruste dans l’histoire pas mal de références culturelles… mais au vu de l’histoire, il serait imprudent de les prendre comme vraies.
Un bon bouquin du même auteur doit certainement valoir le détour, il suffit de choisir le ou les bons. Pas sûr que celui-ci en fasse partie (j’espère que non en fait).

Thomas Pynchon est né le 8 mai 1937 aux États-Unis. Depuis les années 50, il vit dans l’anonymat le plus complet et refuse toute interview. Il est considéré par la critique américaine, comme l’un des romanciers les plus importants de sa génération.

Sociologie critique – Karl Marx

Karl Marx - Sociologie critique En voyant ce bouquin sur la table du libraire, je me suis dit qu’il était peut-être intéressant de lire Marx, en ces temps où la capitalisme semble rencontrer quelques problèmes « conceptuels ».

Il s’agit de textes de Karl Marx (1818-1883) : lettres, extraits de ses ouvrages, rassemblés par Maximilien Rubel, qui fut l’éditeur des Oeuvres de Marx dans la Pléiade.
De plus, c’est dans la collection Petite bibliothèque Payot, couverture souple en carton, très agréable en main, la perfection en livre de poche !

Bon, il faut pas mal se concentrer pour la lecture, c’est assez dense, et j’ai souvent dû relire plusieurs fois un paragraphe pour essayer de le comprendre. Et d’autres fois, je suis passé directement au suivant ! Mais du point de vue des idées, c’est remarquable, à chacun ensuite d’y réfléchir et d’en tirer ses propres conclusions. Mon bouquin est maintenant rempli de traits sur la marge pour repérer un texte qui m’a frappé !

Marx est indéniablement un grand personnage, très cultivé comme d’autres de ce siècle. Philosophie, histoire, théoricien.. Il va même jusqu’à apprendre le russe (il parle déjà plusieurs langues européennes) dans le simple but de mieux comprendre les idées d’auteurs russes. On imagine le personnage.

Tout ce que je sais, c’est que moi, je ne suis pas marxiste.
KARL MARX

C’est avec cette citation que démarre la première partie de l’ouvrage (la plus facile à lire), plus autobiographique, et composée principalement de lettres de Marx, souvent à Engels, mais aussi de deux documents intimes adressés à sa femme.
La première chose à retenir est donc de ne pas confondre l’homme et ses écrits avec ce que d’autres ont fait dans l’histoire sous le couvert d’un « marxisme » dont il ne se reconnaît pas lui-même. C’est le sens de la citation mise en exergue.

Et comme attendu, concernant la crise actuelle, ces textes écrits au XIXe siècle sont tout à fait pertinents. Continuer la lecture… Sociologie critique – Karl Marx

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…