Intérieur nuit – Marisha Pessl

J’ai hésité à choisir ce livre, dont le sujet est la quête d’un mystérieux réalisateur de films d’horreur, ce qui n’est vraiment pas ma tasse de thé. Mais le petit post-it du libraire en disait du bien, tant pour l’écriture que pour la qualité de l’enquête. Le livre était de plus assez original avec ses coupures de presse et captures d’écrans qui parsèment l’histoire, pour donner un air de vérité au récit… À défaut de trouver mieux, j’ai tenté l’aventure.

Le personnage central est Scott McGrath, un journaliste déclassé après avoir accusé sans preuves Cordova, le fameux réalisateur. L’histoire démarre avec la mort d’Ashley, la fille de Cordova : McGrath va vouloir enquêter sur cette mort qu’il trouve suspecte afin de percer enfin le mystère qui entoure le réalisateur et toute son œuvre. Il embarque avec lui Nora une jeune fille apprentie actrice et un jeune homme désœuvré Hopper, tous deux croisés au début de son enquête.

C’est bien écrit, et le ton du narrateur (McGrath) ne manque ni d’humour ni de distance quand il le faut, rendant le récit assez agréable, même si l’enquête semble assez erratique, chaque étape déclenchant la suivante sans forcément qu’un lien ou un semblant de logique semble mener quelque part.

Arrivé aux trois-quarts du bouquin, on bascule dans ce que je craignais, quittant la réalité pour un monde de magie noire, de sorcellerie ou même de sacrifice d’enfants lors de l’incursion au « Peak », l’immense propriété chargée de mystère où Cordova a réalisé tous ses films. À moins que tout cela ne soit que le résultat de l’imagination débordante et chauffée à blanc de McGrath ? Le récit perd alors beaucoup de son intérêt à mon goût, et la tentative de l’auteur pour retomber sur ses pieds dans la partie finale n’est pas je trouve une grande réussite. Tout ça pour ça ?

Ce n’est pas un mauvais bouquin, mais il est nettement préférable d’être fan de films d’horreur pour l’apprécier à sa juste valeur !

Marisha Pessl, née en 1977, est une écrivaine américaine. En fait j’avais déjà lu un roman de cette autrice : La physique des catastrophes. En relisant l’article que j’en avais fait à l’époque, je retrouve un peu les mêmes défauts : très verbeux, une intrigue un peu faible, et une fin laborieuse. « L’enfant prodige de la littérature américaine » a encore un long chemin devant elle.

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