Morceaux de bravoure – Norman Mailer

Morceaux de bravoure - Norman Mailer C’est à la la suite d’une critique enthousiaste de Nicolas Demorand que j’ai acheté ce livre : « immense écrivain américain… ruminations sur l’époque : l’anti-communisme, la culture pop américaine… c’est formidable quand un écrivain se met à faire du journalisme…un monstre sacré de la littérature américaine. ».

J’apprendrai à me méfier de l’enthousiasme de Mr Demorand à l’avenir ! Dans la préface, Norman Mailer précise qu’il s’agit en fait de deux livres, qu’il a tenu à publier en un seul : le premier réunissant ses textes courts préférés des années soixante-dix, le second un choix d’interviews de la même période. La première s’appelle Pieces, la seconde Pontifications.

La première partie s’est révélée intéressante, Norman Mailer y parle de son métier d’écrivain, du pouvoir de la télé en racontant certaines émissions de télé auxquelles il a participé (dont une très drôle avec Truman Capote), de son ami et traducteur Jean Malaquais, du « dernier tango à Paris », de la C.I.A…

La seconde par contre porte bien son nom : Pontifications. Il s’agit d’un recueil d’interviews donnés à des journalistes, à propos de mariage, du sexe, de Dieu et du Diable (Mailer croit plus au Diable qu’en Dieu semble-t-il, ce qui parait parfaitement idiot), de la science, etc..

J’ai trouvé toute cette deuxième partie complètement nulle, autant les questions des journalistes que les réponses de Mailer. De la vraie branlette intellectuelle, où transpire tous les problèmes typiques des américains : sexe, religion, racisme, etc… Mais sous le couvert d’un intellectualisme  très élaboré, on peut discuter des heures du sexe des anges, n’est-ce pas ?

Bref, j’ai bien failli plusieurs fois refermer ce livre une bonne fois pour toutes. Norman Mailer a un avis sur tout, c’est un peu ça le problème, et une manière de l’exprimer très suffisante. Le personnage est complexe, certes, et a vraiment du mal à paraître sympathique.

Norman Mailer (1923-2007) est un écrivain américain. Il connaît le succès à 25 ans avec « Les nus et les morts », racontant l’histoire de soldats américains combattant sur un atoll japonnais. Il reconnaît qu’il n’avait alors pas encore trouvé son propre style, s’étant contenté de copier ses mentors littéraires, comme Hemingway (il raconte ça très bien dans Morceaux de bravoure, d’une manière très honnête).
Vers les années 50, il est tenté par le marxisme et l’athéisme (apparemment il s’en est remis). Marié six fois, il agresse en 1960 sa femme à coups de canif ; elle ne porte pas plainte, mais Mailer passera trois semaines en hôpital psychiatrique. Dans les années 1970, il sera un farouche opposant à la guerre du Vietnam. Un peu plus tard, il s’opposera aussi à la présidence de Georges W. Bush.

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