Sortie de LibreOffice

écran de démarrage LibreOffice Et voilà, il n’aura donc fallu que quatre mois pour que LibreOffice propose sa première version au public. C’est déjà une belle performance en soi, et l’avenir s’annonce prometteur.

L’histoire de la création de LibreOffice est intéressante. On y voit une grosse boite (Oracle) en racheter une autre (Sun Microsystems). Jusque là rien de bien nouveau sous le soleil, mais ça devient intéressant quand la boite rachetée participait activement au développement du logiciel libre comme sponsor, et que le nouveau propriétaire n’a pas vraiment la même vision dans ce domaine.

Le rachat de Sun

Sun était une société qui soutenait le logiciel libre de manière très active : langage Java, MySQL, OpenOffice, OpenSolaris, VirtualBox pour ne citer que les plus connus… Suite à son rachat en 2009, Oracle sfait vite remarquer sa différence :

  • action en justice contre Google sur l’utilisation de Java.
  • arrêt du développement d’OpenSolaris.
  • La fondation Apache démissionne du JCP (Java Community Process) après un désaccord avec Oracle sur les licences open-source de la JVM (Harmony).

La communauté du libre se rend vite compte du danger que représente Oracle pour ces projets issus de Sun.

Le fork LibreOffice

fork = fourchette Septembre 2010, c’est la rupture : l’avenir de la fondation OpenOffice.org s’annonce incertain, les intentions d’Oracle demeurant peu claires : absence de feuille de route, attribution obligatoire du copyright des modifications apportées au code à Oracle… Les autres partenaires de la fondation (Novell, Gnome Foundation, Red Hat…) préfèrent quitter le navire.

Les membres de la communauté créent alors ce que l’on appelle un fork, un nouvel embranchement à partir de OpenOffice 3.2, dernière version avant le rachat. La société s’appelle The Document Foundation, et la nouvelle suite LibreOffice.

Au passage, le mode de licence est changé de LGPLv2 à LGPLv3 probablement pour se prémunir contre les attaques sur les brevets dont semble friand Oracle. Autre point important : le développeur garde la paternité de son code, comme pour le noyau Linux, ce qui diminue drastiquement le risque de propriétarisation.

En octobre, la même chose se passera pour MySQL : SkySQL est créé par d’anciens employés de MySQL AB.

Des chemins différents

CloudOffice par Oracle La situation s’est encore un peu plus tendue quand Oracle a menacé de licenciement les développeurs d’OpenOffice participant (bénévolement) au projet LibreOffice. Résultat : de moins de vingt développeurs fin septembre, ils sont aujourd’hui plus d’une centaine à coder LibreOffice ! Les pressions d’Oracle ont eut l’effet inverse à celui escompté, et ont dynamisé les acteurs du logiciel libre.

De son côté, Oracle propose une suite bureautique appelée CouldOffice, basée sur OpenOffice, mais orientée web, comme Google Apps ou Office 365 de Microsoft. L’offre est payante, et plus adaptée aux entreprises : pas d’installation sur le poste, tout se passe sur le web, et il faut bien mesurer les risque et les dépendances d’une telle architecture.

Les nouveautés

L’accent a été principalement mis sur le nettoyage du code et sur son allégement pour permettre d’améliorer le développement ultérieur de la suite. Il y a tout de même des améliorations, dont vous pouvez trouvez la liste ici. Rien de révolutionnaire.

Une différence notable entre OpenOffice et LibreOffice est que ce dernier offre la possibilité de sauvergarder le document au format OOXML (utilisé par MS Office 2007 et 2010), la fameuse norme que Microsoft avait réussi à faire accepter il y a deux ans d’une manière disons surprenante (voir article).

Vous aurez tout de même cette boite de dialogue :

boite de dialogue pour OOXML

Il faut savoir que depuis MS Office 2007 SP2, vous pouvez ouvrir et enregistrer vos documents au format ODT (choisissez le format Texte OpenDocument), un format beaucoup plus « propre » que celui de Microsoft, rendu inutilement complexe pour de simples raisons de compatibilité avec ses versions antérieures.

Amusez-vous à sauvegarder le même document dans les deux formats, puis comparez les tailles : vous aurez tout compris.

Installation sous Ubuntu

LibreOffice devrait nativement remplacer OpenOffice dans la prochaine version d’Ubuntu 11.04 (qui sortira donc en Avril 2011). Elle est actuellement à l’essai, attendons les résultats.

Le plus simple aujourd’hui est d’abord de désinstaller la suite OpenOffice, en utilisant la logithèque Ubuntu par exemple (recherchez « Suite bureautique OpenOffice »).

Puis déclarer le PPA de LibreOffice par la commande suivante :

> sudo add-apt-repository ppa:libreoffice/ppa && sudo apt-get update

Il ne reste plus qu’à installer LibreOffice :

> sudo apt-get install libreoffice libreoffice-gnome libreoffice-help-fr

Et voilà, adieu OpenOffice, longue vie à LibreOffice !

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