Goldman Sachs et la Grèce

Goldman Sachs fait scandale

Ce dessin est en dernière page du Canard de la semaine dernière. En première page, on peut lire un petit article fort instructif intitulé « La banque qui ne dit jamais non« .

En résumé, la banque d’affaire Goldman Sachs (la plus puissante du monde) est fortement soupçonnée d’avoir aidé la Grèce à maquiller ses comptes lors de son entrée dans l’Europe. Les contribuables Grecs lui ont donc payé 300  millions d’euros pour services rendus : confronté à une dette abyssale, les Goldman boys lui ont permis d’en camoufler une partie grâce des «swaps de devises». Au passage, un des techniques utilisées par d’autres pays européens, la France étant plutôt vertueuse en la matière, dixit le Canard.

Or, de nombreux indices tendent à prouver que GS est l’un des principaux responsables de l’attaque spéculative qui vient de pousser la Grèce au bord du gouffre, mettant du même coup la zone Euro en danger. Mais GS en a profité pour encaisser des milliards de dollars.

Joli monde, non ? le plus étonnant, c’est qu’en en parlant à un collègue, un type plutôt sympa, cultivé, sa réponse fût laconique : « ben oui, ils font leur boulot, et le client, c’est pas Madame Michu… le gouvernement Grec savait ce qu’il faisait ».

Moi je ne sais pas : on parle là de mettre un pays entier (déjà fauché) sur la paille, ce qui veut dire que des millions d’hommes et de femmes vont galérer pour travailler, bouffer… simplement vivre quoi ! et même vivre très simplement, dans un dénuement probable.

Goldman Sachs est sans doute plus puissant que pas mal d’États : mais comment alors être aussi irresponsable, arrogant et méprisant envers la vie de millions d’individus ? Il paraît encore plus évident qu’il faut mettre un terme à ce genre de pratique, mais c’est plutôt mal parti.

Entre gouvernants et banquiers irresponsables, ce sera dur de se faire entendre. Quant à mon collègue, il est simplement cynique. Il s’en fout, il n’est pas Grec…

(Le Canard enchaîné – mercredi 24 février 2010)

4 réflexions sur « Goldman Sachs et la Grèce »

  1. On spécule sur tout, mais surtout sur la misère et ses miséreux.
    Les mêmes ont déjà spéculé l’an passé sur les matières premières de première nécessité telles que les céréales, et ont naturellement engendré une augmentation de de la famine dans les pays qui ont le plus besoin de ces aliments (Afrique, Asie). Toujours les mêmes qui trinquent…..mais l’argent n’a ni frontières ni éthique. Ceci dit ils scient la branche sur laquelle ils assoient leur fortune, lorsqu’il n’y aura plus d’affamés (parce que disparus de mort de faim) a qui vendront-ils la surproduction. La spirale prendra fin naturellement et puisqu’il y aura moins de miséreux il faudra spéculer entre riches….
    Sûr ils trouveront d’autres solutions mais ce serait marrant de les voir se bouffer entre eux non? Le verrons-nous?

  2. Oui ce serait bien, mais je ne crois pas qu’on le verra ! ça me fait penser à un pote « entrepreneur », qui se plaignait de la concurrence et rêvait d’une « entente cordiale » avec ses concurrents… ça m’a bien fait rigolé !

    Oui, il y a eu même des émeutes de la faim… je crois que c’est le seuil qu’ils font bien attention à ne pas franchir, on sait comment cela a finit en 1789…

    J’espère que les citoyens Grecs vont faire le ménage, c’est tout ce qu’il reste comme chance à la démocratie pour rester ce qu’elle est censée être : le gouvernement du peuple.

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