Yellow birds – Kevin Powers

C’est un article du Monde où l’on demandait à des auteurs de recommander un livre et un seul : à cet exercice, Brigitte Giraud (prix Goncourt 2022) recommandait ce livre.

C’est un tout petit roman, le récit à la première personne d’un soldat américain parti combattre en Irak. Récit en partie autobiographique puisque l’auteur est effectivement un vétéran de la guerre d’Irak.

L’écriture est assez littéraire, presque poétique par moments, et l’auteur arrive à nous embarquer dans le quotidien de Bartle, 21 ans, revenu d’Irak, sans pour autant être dans une description factuelle. Il s’agit plutôt de l’évocation de ce qui s’est passé là-bas, en combattant à Al Tafar, mais aussi des raisons de l’engagement, et surtout du retour très difficile à vivre : car Murphy, 18 ans, son jeune compagnon de combat n’est pas rentré au pays comme Bartle en avait fait la promesse.

C’est très bien écrit et construit, et les images que l’auteur transmet permettent de rendre compte de la violence et de l’absurdité des combats, mais surtout de ce qui se passe dans les têtes de ces jeunes américains plongés sans grande préparation dans ce maelstrom. Le retour sera tout aussi difficile à vivre pour Bartle, et l’on comprend bien ce que peuvent éprouver les vétérans en manque total de repères et de raisons de vivre dans un monde redevenu sans violence et aux valeurs qui apparaissent tellement vaines. Ne serait-ce que pour cela, cette lecture vaut vraiment le coup.

Kevin Powers est né en 1980 en Virginie. Il s’est engagé à 17 ans et est parti combattre en Irak de 2004 à 2005. Il a ensuite étudié la littérature (sans doute grâce aux bourses accordées aux vétérans), et a obtenu un diplôme de poésie. Yellow Birds est son premier roman, en partie autobiographique. Il a été porté à l’écran en 2017 par Alexandre Moore.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *