La Captive du temps perdu – Vernor Vinge

C’est en écoutant une émission sur France Culture que j’ai entendu parler de ce livre, où il était dit que Vernor Vinge avait abordé le voyage dans le temps de la seule manière possible, à savoir vers le futur, et sans retour possible.

Ça m’avait parlé parce que j’ai effectivement toujours été déçu de romans abordant le thème du voyage dans le temps, sous la forme d’un aller-retour : l’auteur se trouve alors confronté à un paradoxe impossible à résoudre, et s’en sort généralement par une pirouette finale toujours décevante.

Vernor Vinge est aussi celui qui a remis au goût du jour le concept de la Singularité technologique, selon laquelle l’homme sera un jour dépassé par les machines : à ce stade, soit il fusionnera avec elles, soit ce sera l’extinction de l’espèce humaine.

Ce sont donc ces deux thèmes qui sont abordés dans ce roman.

Les humains peuvent utiliser des bulles dans lesquelles ils rentrent en stase, et faire un saut dans le futur, que ce soit pour fuir le présent ou plus prosaïquement en attendant que des investissements préalablement effectués fructifient… Mais pour ceux qui réintègrent la temporalité après le XXIIIème siècle, une terrible surprise les attend : l’humanité a disparu !

Dès lors, les quelques 300 humains restants doivent se mettre d’accord : que faire désormais ? sachant que s’ils se divisent, ils ne seront pas assez nombreux pour reconstruire l’humanité. Des groupes se forment, tous ne venant pas de la même époque et n’ayant pas le même niveau de développement technologique.

Des luttes politiques s’engagent, chaque leader proposant sa vision et son projet, liés à la façon dont il explique la disparition de l’espèce humaine : y-a-t-il eu fusion avec les machines, la fameuse Singularité ? ou bien une guerre atomique ? un virus mortel ? une attaque des extra-terrestres ? Les possibilités ne manquent pas.

Mais l’essentiel du roman est une enquête criminelle, menée par Wil Brierson, un flic afro-américain du bon vieux XXème siècle. Lui a été « shangaïé », c’est-à-dire envoyé dans le futur contre sa volonté. Il est chargé d’enquêter sur la disparition d’un des leaders, Marta Korolev, qui a été abandonnée à l’extérieur d’une de ces bulles, juste avant un saut dans le futur, ce qui est considéré comme un meurtre.

On retrouve le journal de Marta, qui raconte son errance, seule au monde dans ce qui est devenu un passé de cinquante millions d’années.

Cette histoire est plutôt crédible en ce qui concerne le voyage dans le temps, et le journal de Marta est de loin la partie la plus prenante. Par contre, les « leaders » de chaque groupe manquent d’épaisseur à mon goût, sont même assez caricaturaux, et j’avais du mal à les identifier dans le fil du récit… L’enquête en elle-même est assez confuse, comme l’impression finale de ce récit.

Vernor Vinge, né en 1944, est un auteur de science-fiction américain. Il a aussi été professeur d’informatique et de mathématique à l’université de San Diego. Il est surtout connu pour son roman « Un feu sur l’abîme ».

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