L’homme qui mit fin à l’histoire – Ken Liu

Un autre Ken Liu, en fait celui par qui j’ai entendu parler de cet auteur de SF. Comme il était dit que ce mini-roman comportait des scènes difficiles, j’avais préféré aborder l’auteur par un recueil de nouvelles, La ménagerie de papier.

Ce roman d’une centaine de pages ne peut pas vraiment être classé dans la SF : mis à part qu’un scientifique ait mis au point un moyen de retourner dans le passé, le sujet est traité comme un documentaire historique, et en l’occurrence celui d’un crimes de guerre et crimes contre l’humanité. C’est plus un prétexte semble-t-il pour se remémorer ces faits peu connus en occident, écrits sous la forme d’une suite d’interviews de différents intervenants, comme un documentaire.

Il s’agit donc de l’Unité 731. En 1931, en Mandchourie (territoire aujourd’hui chinois annexé à l’époque par les japonais), une unité militaire japonaise a procédé à des expériences terribles (vivisection sans anesthésie et autres horreurs chimiques) sur des humains (des civils chinois) ((Lisez la page Wikipedia si vous voulez en savoir plus et si vous avez le cœur bien accroché)). Le Japon a longtemps nié son existence, et a fini par la reconnaître en 2002, tout en se dédouanant de toute compensation, les réparations d’après-guerre ayant déjà été réglées…

Un sujet difficile donc. Le roman aborde plusieurs questionnements, comme à qui appartient l’Histoire ? Le territoire étant un état indépendant contrôlé par le Japon à l’époque, la Chine actuelle a-t-elle finalement quoique ce soit à revendiquer ? Quelle est finalement la valeur d’un témoignage individuel ? Quant aux déclarations de vieux soldats japonais ayant fait partie de cette unité, ne sont-ils pas déjà séniles, ou à la recherche de reconnaissance médiatique ?

Finalement, je ne sais pas trop en voulait en venir Ken Liu, sauf à parler de cet épisode, et à vouloir démontrer que de telles choses peuvent toujours recommencer, et même rester inpunies :

Les historiens estiment qu’entre deux et cinq cent mille Chinois, presque tous des civils, ont été tués par les armes bactériologiques et chimiques mises au point ici et dans des laboratoires annexes : anthrax, choléra, peste bubonique. À l’issue de la guerre, le général MacArthur, commandant en chef des forces Alliées, a préservé les membres de l’Unité 731 de toute poursuite judiciaire pour crimes de guerre afin de récupérer les résultats de leurs expériences et de soustraire lesdites données à l’Union Soviétique.

Ken Liu, né en 1976 en Chine, est un écrivain américain de science-fiction. Il est de littérature anglaise, mais aussi d’informatique, et a même travaillé chez MS avant de rejoindre une startup.

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