Douze palais de mémoire – Anna Moï

J’avais vu un interview de l’autrice à la T.V., je m’étais dit que cette histoire de boat-people vietnamien pouvait être intéressante. J’en ressors légèrement déçu, la lecture est agréable, mais l’histoire manque de profondeur : il s’agit plus d’un exercice littéraire, réussi certes, mais voilà…

C’est le récit à deux voix de Khanh, le père, ingénieur mathématicien, et sa fille de six ans Tiên, qui quittent clandestinement le Vietnam devenu communiste. Khanh va petit à petit nous narrer leur histoire et les raisons de leur départ, quand Tiên avec ses mots d’enfant nous racontera comment elle vit cette aventure.

Khanh est issu d’une noble lignée, fait partie des classes privilégiées, et sa famille ne souffre pas particulièrement des restrictions idéologiques de la révolution. Ce ne sera donc pas la raison de leur départ. Ses talents de mathématicien lui valent même d’être utilisé par le Régime. Les douze palais de mémoire représentent la manière dont il a organisé tous les événements de sa vie en mémoire, et qu’il va nous livrer au fil des chapitres.

Tiên du haut de ses six ans voit toute cette aventure de façon naïve, jeux de mots à l’appui, ce qui est souvent assez drôle, l’autrice jouant sur ce thème à la fois pour offrir son regard d’enfant sur les changements apportés par la Révolution et sur ce voyage en bateau un peu bizarre tout de même, et dont son père lui a juste dit que c’était une surprise, et qu’ils allaient aller faire quelque chose en Amérique !

L’épilogue est tiré par les cheveux, poétique certes, mais pas très réaliste ! Un peu à l’image de ce récit.

Anna Moï, née en 1955 à Saïgon, est une écrivaine et styliste française. Elle est arrivée en France après son Bac (obtenu au lycée français de Saigon). Dans les années 80, elle travaille dans la mode et voyage beaucoup. Polyglotte (elle parle vietnamien, français, thaï, japonais, anglais, allemand), elle s’installe à Saigon en 1992 et vit entre Paris et Hô-Chi-Minh-Ville. Son premier roman, Riz noir, publié en 2004, me plairait peut-être plus, plus ancré dans la réalité historique.

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