Perfidia – James Ellroy

Ça faisait longtemps que je n’avais pas lu d’Ellroy : j’étais assez fan à une époque, et j’avais pratiquement tout lu de lui, en commençant par le Dalhia noir (premier tome du fameux « Quatuor de Los Angeles »). J’avais été particulièrement impressionné par son American Tabloïd, retraçant les années précédent l’assassinat de JFK.

J’étais même assez crédule pour croire qu’Ellroy décrivait une réalité fût-elle romancée ! Mais plus tard, j’appris qu’il avait largement inventé des faits quand cela l’arrangeait, et qu’il s’agissait donc d’une totale fiction. Cela m’avait un peu déçu de la part de l’écrivain.

Pour ce premier tome d’une nouvelle série intitulée « Second Quatuor de Los Angeles », je n’ai pas vraiment accroché. J’étais même assez soulagé d’arriver au bout des 900 pages : j’ai trouvé le roman assez glauque, et l’intrigue finalement très décevante.

L’histoire est condensée sur 3 semaines et se passe à Los Angeles, au moment où les japonnais attaquent Pearl Harbor. C’est le début de l’entrée en guerre des États-Unis, et l’occasion d’une traque aux japonnais habitants de L.A. Cette dernière a bien existé d’ailleurs, les japonnais émigrés aux USA (les « Nisei ») étant alors internés dans des camps.

Ellroy utilise ce fait historique pour élaborer une histoire où l’on retrouve ses thèmes de prédilection, et certains de ses personnages, à commencer par Dudley Smith, personnage assez haïssable, flic pourri parmi les pourris. On est d’ailleurs vite noyé au départ par le nombre de personnages.

Il n’y a d’ailleurs pas un personnage que l’on peut qualifier de normal dans ce roman, à commencer par les flics. Alcool, drogues (benzédrine, opium), meurtres, violence extrême, magouilles, ambition démesurée, eugénisme, puritains cathos, philosophie WASP, j’en passe et des meilleures, comme un antisémitisme latent plusieurs fois évoqué.

Tout cela rend la lecture assez usante, d’autant que l’intrigue très dense chronologiquement (tout se passe en trois semaines) se révèle finalement assez éparpillée et peu intéressante.

Pas certain que la suite de ce quatuor vaille la peine de s’y pencher. Ellroy tourne en rond avec ses obsessions.

James Ellroy est né en 1948 en Calfornie, est un auteur de romans noirs et de « romans policiers historiques ».

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