L’homme aux lèvres de saphir – Hervé Le Corre

Toujours un roman recommandé par Thomas le libraire de Puteaux, un roman policier cette fois : c’est l’histoire d’une sorte de Jack l’éventreur parisien. Nous sommes en 1870, peu de temps avant la Commune (qui est évoquée dans les dernières pages d’ailleurs).

L’écriture est soignée, dans un beau style au vocabulaire précis, parfois roturier selon le contexte. Les conditions de vie du peuple parisien sont décrites sans prendre de gants, et l’on peut parler de misère humaine. Les hommes exploités, travaillant dur pour gagner une misère, les femmes se prostituant pour survivre, une police de l’Empire corrompue et violente : le tableau dressé est sombre, très sombre, comme le récit. Pas étonnant que le peuple se révolte !

L’histoire met en scène un personnage ayant vraiment existé, Isidore Ducasse, plus connu sous le pseudonyme de Comte de Lautréamont. jeune poète mort à 24 ans. Son premier écrit « Les chants de Maldoror« , un ouvrage poétique en prose, est à la base de l’histoire : Maldoror est un personnage fictionnel mystérieux et maléfique, et dans le roman un ami d’Isidore se l’approprie et s’applique à réitérer ses meurtres aussi abominables soient-ils.

À noter en lisant la page wikipedia que de nombreux artistes font référence à ces chants de Maldoror, comme Julien Clerc, Hubert-Félix Thiéphaine, ou encore Gainsbourg…

Si la chronologie du récit s’emmêle un peu dans la dernière partie, où le temps s’étire et se contracte sans logique, c’est un bon roman policier, qui se lit bien même si c’est tout de même très noir. Et n’attendez pas de « happy end » à la fin !

Hervé Le Corre, né en 1955 à Bordeaux, est un auteur de romans policiers. Ce roman a reçu le prix Mystère de la critique en 2005.

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