Le chemin des âmes – Joseph Boyden

Livre recommandé par Béatrice, une amie de ma sœur, grande lectrice apparemment, et qui au fil notre randonnée dans le Finistère m’a donné quelques conseils de lecture. Celui-ci est donc le premier…

Histoire à deux voix, celle de Xavier Bird, un indien Cree qui revient de la guerre 14-18 dans un sale état, et celle de sa tante Niska qui vient le chercher à la gare, pour repartir en canoë vers leurs terres.

Le récit est assez prenant, entre Xavier qui raconte la sale guerre avec son ami Elijah, et Niska qui raconte son enfance, vivant dans les bois et refusant la société des blancs, puis élevant Xavier, qui devient un excellent chasseur.

Je suis tout de même resté sur ma faim avec ce roman, agréable à lire, bien écrit, avec une histoire prenante, mais qui déçoit par une certaine monotonie du récit des combats (guerre de tranchées). J’ai attendu longtemps le dénouement, et quand celui-ci est enfin arrivé, il m’a déçu.

Xavier et Elijah, volontaires pour la grande guerre, vont vite être identifiés comme tireurs d’élite, et envoyés régulièrement dans le « no man’s land » de cette guerre de tranchées, pour s’y camoufler, attendre le jour et tirer sur le malheureux qui aura la mauvaise idée de lever la tête, ou sur le nid de mitrailleuse qui décime leurs frères de combat.

Au-delà de la description de la « sale guerre » (hélas déjà connue), c’est la descente d’Elijah, qui va peu à peu être détruit par elle, avec l’aide de la morphine, dont l’usage quotidien va vite le transformer, sous les yeux attentifs de Xavier : Elijah va devenir « accro » à la morphine comme à l’assassinat.

J’y ai donc trouvé quelques longueurs, un récit des combats assez monotone : la guerre de tranchées est une guerre de positions, le rôle des tireurs d’élite est toujours le même de place en place, et l’on attend longtemps qu’il se passe enfin quelque chose entre les deux hommes, puisque l’on sait depuis le début qu’Elijah n’est pas revenu au pays.

Et quand enfin la fameuse scène arrive, quand les deux hommes s’affrontent, difficile de bien comprendre de quel côté est la folie, qui veut le premier tuer l’autre. La lettre que Xavier a reçu de sa tante quelques jours avant vient de plus brouiller les cartes… J’ai relu ce passage plusieurs fois, ce n’est pas clair, peut-être l’auteur a-t-il voulu laisser ce doute pour montrer que la guerre avait fait sombrer les deux hommes dans la folie, chacun à leur manière.

Joseph Boyden, né en 1966, est un écrivain canadien, avec des origines irlandaises, écossaises et indiennes. Ses romans sont consacrés aux indiens du nord de l’Ontario. La libraire m’a conseillé « Dans le grand cercle du monde » de cet auteur.

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