D’autres vies que la mienne – Emmanuel Carrère

C’est Luc Ferry, à la radio qui citait cet auteur comme un des grands écrivains français, et ce roman en particulier. Ayant déjà lu des trucs bien d’Emmanuel Carrère (notammentJe suis vivant et vous êtes tous morts, une belle biographie de Philip K. Dick), je me suis lancé dans celui-ci.

Bon, je savais ne pas avoir les mêmes idées politiques que Mr Ferry, je sais maintenant qu’il en est de même en littérature ! 😉

Histoire vraie comme le prétend l’auteur ? c’est bien possible, d’autant que le tsunami de la première partie n’a pas vraiment de rapport avec l’histoire des juges qui suit : ceci explique sans doute cela.

D’autant que l’auteur est friand de ce genre de mélange ; cette fois il va même jusqu’à mentionner les notes de relecture d’Étienne (un personnage) sur le manuscrit du livre… C’est pousser le bouchon un peu loin ! Il y a également plusieurs références à Jean-Claude Romand, dont EC a écrit l’histoire (L’adversaire) dont on ne comprend pas bien l’utilité.

J’ai eu du mal à rentrer dans cette histoire, avec ce mode de narration où l’auteur se met en scène, revient dans le récit, ressort pour faire une référence à Romand, etc… On passe du Tsunami aux problèmes des magistrats puis au cancer : « tout est vrai » dit-il… Oui, peut-être, mais ça manque terriblement de lien.

La fin de Juliette est assez morbide, même si on comprend bien que l’auteur ait choisi justement de raconter cela. D’autant qu’à tous ces malheurs (jusqu’à la nounou qui a perdu son mari) il affiche son bonheur en contre-point, bien conscient de la chance qu’il a… On frôle l’indécence (à moins qu’elle ne soit dépassée depuis longtemps).

Un très mauvais Carrère à mon avis : raconter les malheurs des autres parce qu’on les a croisés dans notre vie où heureusement tout va bien… D’autres vies que la sienne, c’est certain ! Bientôt un livre sur le manque d’inspiration ?

Emmanuel Carrère est né en 1957 à Paris. Diplômé de l’institut d’études politiques, d’abord journaliste, puis écrivain, scénariste et réalisateur.

L’histoire des juges, la plus intéressante (le combat contre le cancer et le surendettement) a été portée à l’écran dans « Toutes nos envies », mais malgré un bon début on sombre vite dans le pathos, avec pas mal de modifications par rapport au roman, comme le fait de cacher et refuser la maladie alors que c’est tout le contraire dans le roman. Mauvaise adaptation d’un mauvais roman donc.


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