Sang maudit – Dashiell Hammett

Sang maudit - Dashiell Hammett C’est en écoutant une émission sur France Culture que j’ai entendu parler de cet auteur considéré comme le créateur du roman noir américain, pionnier de la « hard-boiled school », soit « l’école des durs à cuire », en référence aux personnages violents et apparemment dépourvus de sensibilité qui fourmillent dans ses histoires ; cela changeait des Miss Marple ou Hercule Poirot !

Effectivement, dès le début du roman, on est surpris par le ton très sec et direct adopté : on ne perd pas de temps dans de longues descriptions, il faut que l’enquête avance ! Et la tâche ne sera pas simple pour le détective (anonyme) de la compagnie d’assurance Continental. Il est fort heureusement extrêmement compétent, et semble toujours avoir une longueur d’avance, capable de démêler les informations pour en extraire celles qui sont pertinentes autant que d’analyser la psychologie des personnages.

Le roman est composé en trois parties, et à la fin de chacune d’elle, l’affaire semble élucidée et résolue aux yeux de tous, malgré les doutes du « Continental Op »… Et c’est bien  sûr lui qui a raison, il va falloir ré-ouvrir le dossier plusieurs fois, et à chaque fois remonter d’un niveau dans l’arnaque ou la manipulation.

L’ensemble est tout de même un peu tiré par les cheveux, et il faudra que l’auteur consacre le dernier chapitre à nous expliquer le dénouement de l’affaire ! Mais le roman reste assez intéressant, grâce au personnage du « Continental Op », à qui on la fait pas : ses questions abruptes, ses jugements sur les acteurs du drame, sa manière de gérer l’enquête même s’il reste assez discret sur ce qu’il prépare.

Dashiell Hammett (1894-1961) est un écrivain et un scénariste américain. Considéré comme le fondateur du roman noir, Il a influencé des auteurs comme Hemingway, Chandler et même Simenon en France. Né dans une famille pauvre, fils d’un escroc, il mène d’abord une vie de bohème où il apprend la loi de la rue, avant de devenir détective privé pour l’agence Pinkerton, dont il démissionnera quand celle-ci sera embauchée pour briser les grèves. Dans la deuxième partie de sa vie, alcoolique, il sera accusé de communisme sous l’ère du MacCarthysme (il n’a jamais caché ses sympathies pour cette idéologie) et ira en prison. Son œuvre la plus connue est sans doute « Le faucon Maltais » et son héros Sam Spade, interprété à l’écran par Humprey Bogart.

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