Jodorowsky’s Dune – Frank Pavich

Jodorowsky's Dune - Frank Pavich J’avais entendu parler de ce projet de film (hélas non concrétisé) lors d’un reportage sur Arte à la mort de Jean Giraud alias Gir alias Moebius (voir cet article).

Ce documentaire va donc nous raconter la genèse de ce projet incroyable, à grand renfort d’interview de Alejandro Jodorowsky, à qui Michel Seydoux l’avait proposé. Ce dernier avait une grande admiration pour Jodorowsky qui avait déjà réalisé deux films cultes, et lui proposa de choisir un sujet : Jodorowsky répondit du tac au tac Dune, le roman de science-fiction devenu culte de Franck Herbert. Un projet ambitieux…

Jodorowsky est un personnage complexe, un créatif, ayant participé à des mouvements surréalistes : les quelques extraits de ses deux films (El Topo » et « La Montagne sacrée ») que l’on peut voir dans ce documentaire le prouvent !! Il veut pour ce film « les meilleurs » :  il va alors recruter du beau monde, et c’est cette histoire qu’il nous raconte, avec des anecdotes proprement incroyables.

Il recrute Moebius (pour ses dessins), Dan O’Bannon (qui vient de réaliser une série B de science-fiction, « Dark Star », et dont le travail a plu à Jodorowsky), puis Hans-Ruedi Giger pour créer l’environnement très sombre des Harkonnen.

Ne reculant devant rien, Jodorowky va ensuite recruter Pink Floyd pour l’univers musical des Atréides (les gentils), et Magma pour celui des Harkonnen (les méchants).

Côté acteurs :  Salvador Dali pour le rôle de l’empereur, Orson Welles pour celui du baron Harkonnen, Mick Jagger pour jouer Feyd-Rautha. Rien que ça… Vous n’imaginez pas comment il réussit à convaincre les deux premiers… Pour le rôle du jeune Paul Atréide, c’est son propre fils Brontis Jodorowsky qu’il choisit, alors âgé de douze ans ; il recrute alors Jean-Pierre Vignau, champion du monde de karaté, pour un entraînement aux arts martiaux qui durera deux ans !! Bronti confirme que ce fut très dur pour lui… Et puis il y a aussi David Carradine, Amanda Lear (que Salvador Dali impose)…. Un sacré casting, c’est le moins que l’on puisse dire.

On apprend aussi que Jodorowsky avait modifié la fin de l’histoire : Paul Atréide est tué par les Harkonnen (contrairement au roman de Franck Herbert), mais tel un Dieu continue à vivre dans chaque être vivant, dans la planète même, puis dans l’univers tout entier… Une fin peut-être trop mystique pour Hollywood.

Hélas, le film ne se fera pas : il manque cinq millions de dollars pour boucler le budget, et Hollywood se montrera trop frileux pour participer au projet. On peut les comprendre, le budget aurait probablement explosé ! Même la durée du film a du les faire hésiter, prévu pour durer entre douze et quinze heures !

Et quand le « Dune » de David Lynch sort, en 1984, Jodorowsky va finalement le voir (il s’y refusait), et éclate de rire : le film est, selon lui, complètement raté !!

Bon… le story-board existe toujours, les droits appartiennent à Richard P. Rubinstein, les chances de revoir Dune sur grand écran ne sont donc pas totalement perdues…

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