Denis Robert et Clearstream : c’est fini

C’était le 12 juin dernier : Denis Robert annonce ne plus jamais parler de l’affaire Clearstream.

Pourquoi cette annonce ? parce qu’il est littéralement harcelé par des procès à répétition, un peu partout dans le monde. Voilà la méthode utilisée de nos jours. Le pauvre citoyen, le journaliste indépendant n’a pas grande chance aujourd’hui contre de tels mastodontes, et leurs cabinets d’avocats. Vous craquez bien avant, même si vous avez pu faire face aux frais de justice qui vous tombent dessus (Denis Robert a du monter un comité de soutien pour ce faire).

Bien entendu, on parle ici de la véritable affaire Cleartsream, celle de l’organisme financier situé au Luxembourg, et qui enregistre les mouvements financiers internationnaux dont on nous dit tant qu’il n’y a aucun moyen de retrouver leur trace. Et pas de l’affaire franco-française Sarkosy-Villepin, dont on se demande si ce n’était pas qu’un pare-feu médiatique, histoire de détourner l’attention.

Voilà son annonce sous forme sonore. Vous pouvez lire le texte complet sur son blog.

[audio:https://pled.fr/wp-content/uploads/2008/09/denisrobert.mp3]

J’aime bien la comparaison qu’il fait avec Millenium et le fameux journaliste Mikael Blomkvist :

Vous voulez me détruire et me ruiner. Vous vous servez de tout ce qui traîne pour me faire une sale réputation. Peut-être y parviendrez-vous. Peut-être pas.

Vous vouliez que je me taise. Je me tais. C’est paradoxal à l’heure où la jurisprudence européenne tient les journalistes pour « les chiens de garde de l’Information ». Et où « Millenium » triomphe en librairie. Un million de lecteurs se passionnent pour cette trilogie et les aventures de Blomqvist, en butte à la délinquance financière. Mais dans la vraie vie, les Blomqvist ont des enfants, des fins de mois et parfois le blues.

Et la multinationnale s’en sort en changeant de nom, et continue son activité comme si de rien n’était.

Comme toujours, le problème de fond, c’est le refus d’un quelconque contrôle de ces mouvements, sous le couvert de la justice du grand duché du Luxembourg. Pas besoin d’aller chercher dans les paradis fiscaux, tout est tracé, enregistré dans les ordinateurs de Clearstream. C’est bien là ce que révèle Denis Robert. Et c’est bien ce qui ne doit pas être révélé.

Le cas Philippe Val

Comme si cela ne suffisait pas, voilà que Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, trouve le moyen de se moquer de Denis Robert dans un éditorial, arguant qu’il n’a finalement que ce qu’il mérite, un bon journaliste n’affirmant rien sans preuves. Une position surprenante, qui s’explique peut-être par le fait que l’avocat de Charlie Hebdo est également celui de Clearstream… tout de même étonnant, non ?

Voilà un article sur AgoraVox, à propos de l’article de Val, écrit par Kafka, qui n’est autre que Francis Kuntz de Groland. Il remet heureusement un peu les pendules à l’heure. Décidément, Val est bien mal inspiré en ce moment, avec Siné qu’il a récemment licencié pour un texte qui finalement n’est guère surprenant venant de lui, ou de l’humour pratiqué par Charlie Hebdo.

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