Etats-Unis: la richesse à crédit

credit.jpg Excellent reportage hier soir sur Arte, à propos de l’endettement des Etats-Unis (8 000 milliards de dollars). Alternant les avis d’experts économiques et les témoignages de simples citoyens, la situation décrite est proprement incroyable, et réellement préoccupante.

Bush avait promis une baisse des impôts, mais celle-ci a surtout profité aux grosses fortunes. Il a aussi encouragé les américains à s’endetter, c’est d’ailleurs quasiment culturel là-bas de vivre à crédit. Et les systèmes bancaires de crédits sont très sophistiqués. Ainsi, une personne propriétaire de son logement peut, sur la simple plus-value potentielle que le logement acquiert avec le temps, emprunter et acheter les biens de consommations qu’il désire. En résumé, tout le monde vit au-dessus de ses moyens.

Les secteurs industriels comme l’automobile s’écroulent. General Motors, par exemple: la plus grande part de ses revenus ne proviennent plus de la fabrication de voitures, mais des intérêts sur les prêts à la consommation. GM perd ainsi son coeur de métier, et licencie à tour de bras.
Pas grave, puisque de toutes façons, on délocalise pour fabriquer à moindre coût. La Chine devient ainsi le principal fournisseur de biens pour le pays, ainsi que le principal bailleur de fonds pour l’Etat qui s’endette de plus en plus, puisque les impôts ne rentrent plus.

Mais l’absence d’industrie a une conséquence: plus de boulot permettant de vivre décemment. Ainsi, un expert note qu’en 30 ans (soit une génération de travail), le niveau de vie d’un ouvrier a baissé de 30% ! Il ne reste plus que des petits boulots, comme de bosser chez Wallmart, la plus grande chaîne de magasins du pays (genre Carrefour). Le boulot consiste en fait à mettre sur les présentoirs les produits fabriqués en Chine, et payé à ras les paquerettes bien sûr… Ce qui provoque la quasi disparition de la classe moyenne. Bien sûr, Bill Gates n’a pas de problème d’argent, mais aujourd’hui 50 millions d’américains n’ont pas accès aux services de santé (pas de boulot = pas de sécurité sociale).

Mais la croissance est là, et l’on remet toujours à demain la prise conscience pourtant nécessaire. La course folle de cette mécanique infernale continue. Comment tout cela va-t-il finir ? Les experts parlent soit d’un soft land: atterrissage en douceur en réduisant peu à peu la dette, mais adieu la croissance; ou bien d’un hard land, avec une grave crise mondiale à la clef, puisque le dollar est la monnaie de référence (ayant remplacé l’or après la seconde guerre mondiale). Si le dollar s’écroule…

Toujours est-il que l’Amérique est au bord du gouffre financier. La Chine peut d’ores et déjà lui imposer ses régles. L’analogie utilisée est celle d’un drogué (de la consommation) qui va acheter sa came chez son dealer (la Chine) et en même temps lui emprunte de l’argent pour pouvoir la payer.

L’émission sera rediffusée le 20 à 5h00 (cette nuit) ou encore le 11 ocotbre à 10h00.

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