Le bouton « J’aime » de Facebook

I dislike Facebook En guise de préambule, je précise que je n’ai pas de compte Facebook, peu convaincu des besoins de ce genre de réseau social (je reconnais volontiers ici un problème générationnel ;-)), mais surtout pour des raisons de protection des données personnelles.

Ensuite, chacun est libre de l’utiliser, le problème serait plutôt d’être conscient de ce que l’on fait et des conséquences, ce qui nécessite un minimum d’attention et de démarche personnelle. Étape que l’on a tendance à négliger, il faut le reconnaître. C’est si facile de cliquer…

Voilà donc un petit résumé de ce que j’ai lu et compris, ainsi qu’une solution simple pour se protéger.

Pour revenir aux réseaux sociaux, sachez que d’autres solutions sont en cours de réalisation comme diaspora (créé par quatre jeunes étudiants américains, en version alpha) ou movim (projet français, mais qui ne semble pas vraiment avancer), et d’autres encore… Ces projets sont réalisés sous licence libre, et permettront espérons-le d’avoir un réseau social sur lequel vous aurez tout le contrôle nécessaire.

Le bouton

Vous avez certainement déjà vu ce  bouton Facebook bouton j'aime Facebook sur les sites web que vous visitez…ça a l’air pratique, et fournit une manière facile de partager un site que l’on apprécie avec ses multiples amis sur Facebook : le lien vers la page est alors affiché sur votre mur de news … Trop cool !! Oui mais pas seulement…

Ce n’est pas aussi anodin que ça… Je suis tombé sur cet article qui en fait la démonstration technique (et celui-ci plus général) : partant du principe que l’utilisateur Facebook reste connecté à son compte lorsqu’il navigue sur internet, en cliquant sur ce bouton, Facebook sait quelle page de quel site vous avez visitez et quand. En d’autres termes, avant d’être affichées sur votre mur, ces informations sont « traitées » par Facebook (voir filtrées si leur contenu leur déplait).

Et si les informations que vous avez fourni en créant votre compte Facebook sont votre véritable identité, alors Facebook va collecter beaucoup d’informations sur votre usage du web… Qu’en fait-t-il ? il les vend à des sociétés qui vont ainsi être à même d’afficher une publicité ciblée sur les pages du site.

Ciblage comportemental

Quand je parle de cet aspect aux amis ou collègues, de la nécessité dans ce monde numérique de protéger nos données privées (c’est-à-dire en garder le contrôle), j’obtiens souvent un haussement d’épaule en guise réponse. Les gens ne se sentent pas vraiment concernés, et ne sont pas conscients du risque potentiel.

Facebook est une entreprise à but lucratif (tout comme Google d’ailleurs), connait une belle réussite financière, et doit plutôt être assimilé à un fleuron du capitalisme exploitant les nouvelles technologies sur internet. Il est d’ailleurs clairement stipulé que ces données « personnelles » appartiennent à Facebook, et c’est sans doute là un des points les plus importants. Aujourd’hui une publicité ciblée, mais demain ? n’oublions pas que tout évolue très vite sur le net, et que notre société l’utilise de plus en plus.

Ces masses incroyables de données sont traitées et analysées, permettant ce que l’on appelle le ciblage comportemental. Ces données sont très importantes pour les publicitaires ou les sociétés, et ce n’est pas pour rien qu’ils sont prêts à payer pour cela… (cette seule remarque devrait éveiller les soupçons !).

Big brother n’est pas loin, et Georges Orwell avec son 1984 déjà dépassé.

Responsabilité

Sachant que ce bouton a été installé sur plus de 50 000 sites en moins d’une semaine, on se rend compte de la puissance de Facebook… et accessoirement de la capacité des humains à faire la même chose que les autres sans vraiment réfléchir ! 😉

Les administrateurs qui implémentent ce bouton sur leur site ou leur blog doivent le faire en toute connaissance de cause :

  • Ils vont probablement augmenter la fréquentation de leur site par l’effet levier de Facebook, et c’est sans doute une bonne chose pour eux.
  • D’un autre côté, les visiteurs de leur site sont traqués. Ces mêmes visiteurs sont-ils conscients d’avoir ainsi fournit à Facebook des informations sur eux-mêmes ? probablement non.

Les cookies

La technique n’a rien de nouveau, et est utilisée par les publicitaires pour dresser un profil anonyme d’un visiteur depuis des années (par le biais de cookies). Ce qui est nouveau ici, c’est que le profil n’est plus anonyme, mais associé à l’utilisateur Facebook, c’est à dire vous.

Il n’est d’ailleurs sans doute pas nécessaire d’être connecté à son compte si le cookie installé par Facebook a une durée de vie supérieure à celle de la session. C’est facile à vérifier en allant voir vos cookies dans Firefox :

cooky facebook

Se protéger

Il est pourtant facile de se protéger, comme expliqué sur cette page intitulée « Le serveur propose, le navigateur dispose ». Comme le rappelle l’auteur, il s’agit là « d’une espèce de naïveté dont vous n’auriez pas pris soin de vous débarrasser avant de vous confronter au web ».

D’une part, des plugins commencent à apparaître pour se protéger spécifiquement de Facebook.

Encore plus simple, si comme moi vous utilisez l’extension AdBlock Plus, il est facile d’ajouter le filtre suivant :

 	||facebook.com/plugins/*

Démonstration

Dans Firefox, menu Outils – Modules complémentaires, et cliquez sur le bouton Préférences de l’extension AdBlock Plus, et ajoutez le filtre indiqué ci-dessus :

AdBlock Plus préférences

Et hop ! la page qui affichait ceci auparavant :

avant

affiche maintenant :

apres

Fini le bouton « J’aime » de Facebook… et surtout fini le traçage. Après avoir « surfé » un peu sur d’autres sites, j’en ai finalement ajouté d’autres :

AdBlock Plus préférences

D’une manière plus générale, un simple click droit sur un cadre publicitaire indésirable vous permet de le bloquer avec AdBlock Plus.

Une réflexion sur « Le bouton « J’aime » de Facebook »

  1. Moi non plus je n’ai pas de compte heureusement, m’étant méfié instinctivement à l’avance, notamment en sachant ce qui se passe dans les réseaux de Newsgroupes qui ressemblent fort bien à un état dans un état avec ses propres lois…

    Le problème avec Facebook est bien sûr cette polémique q’il devient par la suite impossible d’effacer ses données personnelles et comme là pleurer éternellement ne sert à rien…

    A part le commerce il y’aurai aussi la psychologie sociale qui a profiterait, non?

    En tout cas, désactiver les cookies c’est la moindre des choses. Mais autrement, je pense qu’en visitant toujours les mêmes sites habituelles, comme lire la une dans les grands quotidiens ou suivre la météo, cela n’intéresserait bien personne, n’est-ce pas et on pourrait alors s’en foutre de google et d’échelon, NSA et compagnie… ils ont déjà leurs satellites pour connaitre la météo en effet 😉

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