Richard Stallman

Mr Richard M. Stallman Richard Stallman est tout simplement le type à l’origine du logiciel libre. On en parle pas mal en ce moment, parce que sa biographie vient d’être publiée sur Framabook, un projet de Framasoft, en français s’il vous plait.

Ne manquant pas d’humour même s’il a l’air d’avoir un sacré caractère, ses conférences en français débutent toujours par : « Je puis résumer le logiciel libre en trois mots : liberté, égalité, fraternité… ».

La biographie de Richard Stallman Cette biographie de Sam Williams (un journaliste) était d’abord parue en 2002 sous le titre «Free as in Freedom: Richard Stallman’s Crusade for Free Software», et sous licence libre comme il se doit.

En 2007, Framasoft a alors initié un projet de traduction… puis Framasoft a contacté Stallman pour une préface… ce dernier s’est alors tellement impliqué dans le projet, y apportant sa propre contibution, corrigeant certaines inexactitudes… et c’est finalement une véritable nouvelle version qui voit maintenant le jour !

Le personnage mérite le détour.Voilà ce qu’en dit Lawrence Lessig, un juriste fondateur de la licence Creative Commons :

Chaque génération a son philosophe, écrivain ou artiste qui saisit et incarne l’imaginaire du moment. Il arrive que ces philosophes soient reconnus de leur vivant, mais le plus souvent il faut attendre que la patine du temps fasse son effet. Que cette reconnaissance soit immédiate ou différée, une époque est marquée par ces hommes qui expriment leurs idéaux, dans les murmures d’un poème ou dans le grondement d’un mouvement politique. Notre génération a un philosophe. Ce n’est ni un artiste ni un écrivain. C’est un informaticien.

gnu Né en 1953, Richard Stallman est un programmeur américain hors pair au MIT, la célèbre université américaine. Excédé par une imprimante récalcitrante, il se rend compte qu’il ne peut modifier le code du programme la gérant. Ce sera le début d’une longue histoire. Quelques années plus tard, il fonde GNU (Gnu is Not Unix), souvent confondu avec Linux.

Linux n’est que le noyau d’un système d’exploitation, réalisé par Linus Torwald sous licence GPL, alors que GNU est un système d’exploitation complet n’utilisant que du logiciel libre (et utilisant un autre noyau, appelé Hurd). Si l’on veut être précis (et Richard Stallman l’est), la combinaison de GNU et du noyau Linux s’appelle donc GNU/Linux.
Et Ubuntu dans tout ça me direz-vous ? c’est encore autre chose, puisque basé sur Debian (une distribution GNU/Linux), mais contenant du code non-libre, car il faut bien que vous puissez lire vos mp3, n’est-ce pas ?

Voilà selon Richard Stallman les quatre libertés essentielles de l’utilisateur d’un programme :

  • Liberté 0 : la liberté d’exécuter le programme comme tu veux.
  • Liberté 1 : la liberté d’étudier le code source et de le changer pour que le programme fasse ce que tu veux.
  • Liberté 2 : la liberté d’aider les autres, c’est-à-dire la liberté de redistribuer des copies exactes du programme, quand tu veux.
  • Liberté 3 : la liberté de contribuer à ta communauté, c’est-à-dire la liberté de distribuer des copies de tes versions modifiées du programme, quand tu veux.

Pour finir, voilà un extrait de l’interview donné à 01net lors de son passage à Paris pour la sortie de sa biographie. Vous verrez que ses remarques ne manquent pas de nous questionner sur nos habitudes de consommateurs :

Selon vous, quelles sont les forces et les faiblesses du logiciel libre ?
Notre force est d’avoir développé des systèmes d’exploitation et des applications libres pour presque toutes les activités informatiques ordinaires. Notre faiblesse est que la plupart de leurs utilisateurs n’ont pas conscience de l’idée même de la liberté pour laquelle nous nous battons.

Le « libre » va-t-il devenir une alternative aux grands éditeurs qui préservent jalousement leur code ?
Je ne connais pas l’avenir. Il dépend de vous tous. Si tu exiges la liberté et si tu luttes pour elle, nous pouvons construire ensemble un futur libre. Si tu penses commodité à court terme, tu seras victime de la colonisation numérique.

Vous avez sûrement suivi de près la « saga » Hadopi. Quel est votre avis sur le sujet ?
La Hadopi interdit la fraternité en attaquant la liberté. Elle nuit aussi à l’égalité, parce qu’une poignée d’organisations auront le pouvoir de dénoncer quelqu’un selon cette loi. Elle reflète donc la haine de Nicolas Sarkozy envers les droits de l’homme. Il a choisi de servir les entreprises du divertissement dans leur guerre globale contre la fraternité.

Quel peut être le modèle pour financer les artistes aujourd’hui ?
Le système actuel, fondé sur le droit d’auteur, ne rétribue pas de façon équitable la plupart des artistes, seulement les stars. Il finance aussi très bien les grandes entreprises. Cela ne justifie pas d’interdire aux gens de coopérer entre eux. Il faut donc remplacer le système.

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