La dernière mouture d’Ubuntu est donc sortie fin octobre, appelée cette fois Karmic Koala (Ubuntu  9.10, puisque sortie en Octobre 2009). Je l’ai installée le week-end dernier, et tout s’est admirablement passé, comme d’habitude.

Histoire de s’amuser, rappelons la liste des noms des différentes versions, cela permet d’apprendre des noms d’animaux (parfois inconnus une fois traduits) et des adjectifs :

4.10 – The Warty Warthog (Le Phacochère Verruqueux)
5.04 – The Hoary Hedgehog (Le Hérisson Vénérable)
5.10 – The Breezy Badger (Le Blaireau Jovial)
6.06 – The Dapper Drake (Le Canard Pimpant)
6.10 – The Edgy Eft (La Salamandre Énervée)
7.04 – The Feisty Fawn (Le Faon Courageux)
7.10 – The Gutsy Gibbon (Le Gibon fougueux)
8.04 – The Hardy Heron (Le Héron robuste)
8.10 – The Intrepid Ibex (Le Bouquetin Intrépide)
9.04 – The Jaunty Jackalope (Le Jackalope Enjoué)
9.10 – The Karmic Koala (Le Koala Karmique)

Pas mal de choses passeront inaperçues à l’utilisateur dans cette version. Il y a pourtant des nouveautés intéressantes, des directions prises, qui seront probablement plus visibles dans la prochaine version, Lucid Lynx, prévue pour avril 2010.

Comme à chaque nouvelle version, le noyau Linux est mis à jour. Cette fois, c’est la version 2.6.31 (qui prend en charge USB 3.0). Concernant l’environnement graphique, c’est Gnome v2.28. Firefox quant à lui passe en version 3.5.

GRUB 2

Pour les nouvelles installations, c’est GRUB 2 qui remplace GNU GRUB, l’ancien chargeur d’amorçage. Complètement réécrit, il a pour but d’être plus modulaire, plus propre, plus sûr et plus portable vers d’autres architectures matérielles. Il incorporera à terme une interface graphique.

Si vous faites une mise à jour de la version précédente, grub 2 ne sera pas installé. Il vous faudra faire le changement manuellement comme indiqué ici (en anglais). Les choses ont été bien faites afin de faciliter la migration, et l’on peut installer et tester un démarrage sur grub 2 avant d’enlever réellement le grub existant. Je l’ai fait sans problème, mais attention, on touche ici au système d’amorçage du disque dur, et la moindre erreur peut être fatale. Donc… vous connaissez la suite !

Upstart

La transition vers Upstart est faite, en remplacement de /sbin/init qui commençait à se faire vieux. Upstart, écrit par un développeur d’Ubuntu, permet de gérer le démarrage des tâches et des services par évènement (mode asynchrone) et devrait à terme accélérer nettement le temps de démarrage (Lucid Lynx devrait démarrer en 10 secondes sur netbook…). Le temps de démarrage de Karmic reste chez moi équivalent à la version précédente.

A noter que Fedora et Debian (deux autres distributions Linux) ont également adopté Upstart. On voit là la force du logiciel libre : quand une chose est meilleure dans une autre distribution, on peut l’adopter, puisque le code est ouvert. Ainsi l’on progresse nettement plus vite et le système s’améliore constamment.

Démarrage graphique

Cette nouveauté sera visible, et pour cause : il s’agit de la phase de démarrage complètement revue, jusqu’à l’écran de connexion (gdm). Ubuntu a choisi d’utiliser Xsplash qui permet d’afficher un écran d’attente, basé sur Xorg.

Avec la nouvelle version du gestionnaire de login (gdm 2.28), ma fenêtre de connexion donne ceci :

Logithèque Ubuntu

La logithèque Ubuntu vient en remplacement de l’ancien Ajout-Suppression de programmes. Il est censé être mieux organisé, permet de lister les logiciels installés, et permettra sans doute à l’avenir de proposer l’installation de logiciels payants, ce qui n’a pas manqué de générer de grosses discussions dans le monde du logiciel libre. Mais après tout, pourquoi pas ? si l’on ne trouve pas ce que l’on veut dans la liste des logiciels libres, et que l’on est prêt à payer pour un logiciel, le but est d’en faciliter l’installation en le proposant dans cette logithèque. L’idée me parait avoir du sens.

Empathy / Telepathy

Pidgin, le logiciel de messagerie instantanée, est remplacé par Empathy. Il est bien sûr multi-protocoles (Google Talk (Jabber/XMPP), MSN, IRC, Salut, AIM, Facebook, Yahoo!, Gadu Gadu, Groupwise, ICQ and QQ), et supporte le son, la vidéo et le transfert de fichiers.

Mais s’il devrait être très complet à l’avenir, ce n’est pas encore le cas : pour l’instant il ne supporte la VoIp qu’avec Jabber et donc GoogleTalk/Gmail. Mais si vos amis sont sur MSN, il ne supporte ni la vidéo ni même le transfert de fichiers. Par contre il est en développement actif… Il faudra donc attendre un peu pour en profiter pleinement.

Empathy est basé sur la librairie Telepathy, spécification D-bus, destinée à la collaboration. On peut par exemple partager son bureau Gnome avec un contact Empathy en utilisant le visionneur de bureaux distants de Gnome, Vino.

Un des intérêts de tout cela est l’intégration de toutes les applications entre elles. On peut ainsi indiquer à ses contacts ce que l’on écoute dans Rhythmbox, le lecteur de musique par défaut de Gnome, à l’aide du greffon « État messagerie instantanée ». Et même à terme partager sa musique (streaming) avec ses contacts ! Voilà qui va encore en énerver plus d’un…

Dans la même idée, on pourra bientôt aussi travailler à deux sur un même document Abiword, un traitement de texte pour Windows et Linux… grâce à un greffon Collab. Mais ce n’est pas encore prêt.

Rhythmbox

Puisque l’on parle de Rhythmbox, il a bien failli être remplacé par Banshee. Mais ce dernier a encore des lacunes (consommation mémoire importante, fonctionnalités manquantes, manque de maturité…), voir qu’il est développé en C# sur la plateforme Mono ! De l’autre côté, on reproche à Rhythmbox d’être vieux, de ne pas évoluer assez vite. Bref, pour l’instant, c’est toujours Rhythmbox proposé par défaut, et il me convient parfaitement.

Ubuntu One

Karmic Koala inclut désormais le service Ubuntu One. Qu’est-ce que c’est ? en gros, Ubuntu vous offre 2 Go sur leurs serveurs (si vous avez besoin de plus, il faudra payer), afin que vous puissiez y copier des fichiers. Le but peut être de les sauvegarder, de les synchroniser avec un autre ordinateur, ou tout simplement de les partager.
Ce nouveau service apparaît dans le menu Internet. Une fois le compte créé (on peut utiliser son compte Launchpad), le compte peut se gèrer à travers votre navigateur internet.

Dans votre répertoire Home, un nouveau dossier Ubuntu One a été créé, il ne reste plus qu’à y copier des fichiers, ils seront automatiquement synchronisés sur le serveur Ubuntu One. Le dossier « Share with me » permet de partager facilement un dossier avec un ami en indiquant son adresse mail.

Enfin il existe des tutoriels pour synchroniser vos contacts Evolution ainsi que vos favoris Firefox sur Ubuntu One : il devient ainsi enfantin de retrouver les mêmes informations sur différents ordinateurs (tournant Ubuntu 9.10). On peut aussi synchroniser ses notes Tomboy de la même manière (mais j’utilise NoteCase Manager).

Hamster

Pour finir, j’ai noté que Gnome 2.28 incorporait une nouvelle applet Gestionnaire de temps : très pratique d’emploi, il se place dans le tableau de bord, et il ne reste qu’à sélectionner la tâche sur laquelle on travaille à chaque changement d’activité. Il permet ensuite de générer un rapport au format HTML. Le genre de truc qui me serait très utile au boulot, mais où hélas on utilise Windows 🙁