Les faiseurs de révolution

revolution.jpg Il y avait mardi soir dernier sur Arte un très bon reportage sur « La révolution, mode d’emploi« . On y apprenait que la révolution orange d’Ukraine, la révolution des roses en Géorgie, ou la chute de Milosevic en Serbie avait toutes été réalisées selon le même shéma.
Mode d’emploi: créer un mouvement jeune, choisir un nom simple pour le mouvement (résistance en serbie), choisir une couleur, faire des tee-shirts, être présent dans les médias par des manifestations, des actions, toujours non-violentes et sympathiques, etc… Il faut aussi que l’opposition politique soit unie, car le mouvement ne brigue pas la prise de pouvoir.
Attendre les élections (truquées). Poster des observateurs. Dénoncer le bourrage des urnes. Manifester, occuper la place centrale de la capitale… et laisser l’opposition négocier le changement de régime.

Hyper diplomés, experts en non-violence, mais aussi en marketting, ils montent un vrai dossier (projet ?) pour le présenter aux ONG (américaines ?) pro-démocratie , afin de financer la révolution. Un site internet (financé par un milliardaire américain) fournit toutes les informations (International Center on Nonviolent Conflict), y compris un jeu vidéo appelé A force more powerfull, The first and only interactive teaching tool using nonviolent tactics to overcome oppression. Il vous en coûtera 19$95 (tiens, pourquoi pas 19.99$ ?).

Ils vous expliquent aussi froidement que lors d’une manifestation (réprimée), le moment le plus difficile est celui où la police frappe leurs matraques contre leurs boucliers. Il signifie la charge imminente… Alors que faire ? inclure des tambours dans la manif, à la fois pour la motivation des manisfestants que pour pouvoir couvrir le bruit des matraques. Ensuite faire resserer les rangs par le service d’ordre: ainsi, les individus se sentent plus forts par le contact des autres, et s’ils veulent tout de même s’enfuir… ce ne sera pas facile !

On enchaîne ensuite sur l’Azerbaïdjan, où la même révolution a échoué. Pourquoi ? les fonds des ONG ont été refusés… car l’Azerbaïdjan produit du pétrole, les compagnies occidentales sont présentes, et le régime, s’il n’est pas démocratique, est stable. On appelle ça une démocrature…
D’autre part, le pouvoir a réagi d’une manière plutôt intelligente: il a lui aussi monté son mouvement de jeunes pro-gouvernement, fait traîner les choses en proposant de négocier… puis quand les télés occidentales sont parties, la police a durement réprimé les manifestations. Même échec pour la Kazakhstan et la Biélorussie.
Bref, on en ressort un peu mal à l’aise… ces révolutions populaires spontanées suivent en fait un shéma très élaboré, très méthodique. Le peuple ne se soulève pas, il est plus manipulé qu’autre chose. Mais est-ce vraiment nouveau ?
Comme disait l’autre, « tant qu’on suivra des chefs… »

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