Villepin et Fouché

Villepin enchaîne les démentis en ce moment, avec sa verve habituelle. Je ne sais pas vous, mais j’ai l’impression de voir un acteur jouant son rôle (à la perfection). Dénégation solennelle (reniée le lendemain), homme blessé, victime d’un acharnement, tout y passe. Un grand numéro… Mais il traîne un lourd passé:
Un article du canard rappelle 2 choses: Villepin était à la tête du cabinet de l’Elysée chargé notamment, de 1995 à 2002, de contrer les juges qui enquêtaient sur la mairie de Paris.

Ensuite que Villepin est fasciné par Foucher (célèbre ministre de la Police de Napoléon). Voilà comment Villepin décrit Fouché dans un de ses livres: Cent jours.

Après avoir précisé que son héros:

ne saurait se réduire à l’image caricaturale d’un parvenu diabolique colportée par des générations de biographes et de mémorialistes

Galouzeau fait sienne cette description de Fouché signée de l’ancien ministre de la Restauration François Guizot:

Nul homme ne m’a plus complètement donné l’idée d’une indifférence hardie, ironique, cynique, d’un sang-froid imperturbable dans un besoin immodéré de mouvement et d’importance, et d’un parti prix de tout faire pour réussir, non dans un dessein déterminé, mais dans le destin et la chance du moment.

Et Villepin complète le portrait:

Ce génial tacticien s’impose surtout par son art du secret. Car si l’information est la clé de sa puissance, il sait jouer du mystère qui lui confère un primat plus grand encore en s’ordonnant maître des peurs et des convoitises. Silence, cloisonnement, double jeu, faux-semblants, rumeur, bouc émissaire, leurre, im excelle dans ces délicates pratiques, autant par goût que par nécessité.

Enfin à propos de la chute de Fouché, on frôle l’autoportrait:

Convaincu de son invulnérabilité, il est tenté de se croire tout permis et, le jour venu, s’y perdra.

On s’y croirait !

(source le carnard enchaîné – mercredi 3 mai 2006)

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