Lundi dernier passait sur Arte « Le cauchemar de Darwin », un documentaire de Hubert Sauper qui a reçu de nombreux prix. Un film dur, dénonçant les effets pervers de la mondialisation. Non seulement l’europe vend des armes en Afrique, mais en plus on leur pique leur nourriture.
Il sera rediffusé le 1er mai à 0h50, toujours sur Arte, et je vous encourage à le regarder (ou à l’enregistrer).
Dans les années 50, la perche du Nil fût introduite dans le lac Victoria, rompant ainsi l’éco-sytème: ce poisson, qui peut atteindre 2 mètres de long, est un prédateur terrible, et il a détruit (mangé) toutes les autres espèces de poissons qui vivaient dans ce lac (le 2ème plus grand lac du monde).
La pêche traditionnelle en a pris un coup, et si ce poisson est pêché, c’est de façon industrielle, et essentiellement pour l’exportation vers l’Europe. Les avions (russes) défilent, et après avoir déposé des armes qui alimentent tous les conflits de la région (Tanzanie, Rwanda, etc), repartent vers l’Europe avec de beaux filets de perche (la perche Victoria, comme on l’appelle ici).
A côté de ce « miracle économique », dont seule une minorité de personnes profite (bien entendu), le sida, la prostitution, la misère s’installent… et même la famine est annoncée !
Que l’europe livre des armes en afrique, ce n’est pas un réel scoop. Qu’elle pille la nourriture, ça je ne le savais pas. Mais de l’aide sera certainement envoyée quand trop de gens mourront de faim ?
Un documentaire saisissant, sans concession. Hubert Sauper nous emmène et nous fait comprendre petit à petit l’horreur de la situation. On n’en ressort pas indemne. Un violent réquisitoire contre la mondialisation, à voir absolument.
Plus d’infos sur le site de Arte, avec un dossier très complet.
Ce « docu » très bien conçu a déjà été diffusé il y un bail. Je l’avais vu à l’époque et suis resté scandalisé, comme toi Pascal, par ce qu’il se passe autour du lac Victoria avec ces perches du Nil introduites dans un écosystème qui n’est pas le leur d’origine et les conséquences désastreuses pour l’environnement, la population locale ainsi que pour l’économie de toute une région. Mais, restons sérieux. Je suppose que tout comme moi et bien d’autres, tu as sans aucun doute consommé ces filets savoureux au restaurant sans le savoir ou provenant de chaînes de magasins surgelés dont je ne citerai pas l’enseigne! Notre propension à la surconsommation n’est-elle pas justement là la raison de cet état de fait? Et pour cause:
Qu’est-il advenu des harengs de mer Baltique obligés de migrer vers le sud et ainsi rattrapés par une pêche incontrôlée? Des morues que l’on va chercher de plus en plus loin au détriment des population locales qui n’avait que ce moyen de subsistance? Des sardines? Des anguilles, qui au passage font un chemin par terre et par mer de milliers de kilomètres pour accomplir un acte jusqu’aux Sargasses inscrit dans leurs gènes depuis des millions d’années?
Et ces baleines, dont on ne sait encore que peu de choses, de toutes espèces (lorsqu’il en reste) sacrifiées sur l’autel de tables Nippone et Norvégienne?
Les Japonnais, pour exemple, devraient avoir pris une leçon en l’occurence! Contaminés depuis plus de quarante ans par le plomb rejeté par leur propre industrie, sans parlé des désastreux effet de la bombe A!
Et ce sont les poissons qui payent ainsi une double, voire triple note.
A ce sujet, il est peu probable que ces deux pays signent les accords sur leurs quotas de pêche cette année. Un autre massacre en préparation. Je sais, à présent, ils prétendent oeuvrer pour la recherche… Foutaises! Alors pourquoi se soucier des perches du Nil alors que la WWF et toutes les autres OGN sont d’accord pour affirmer que quelques 1700 espèces vont disparaître de la planète cette année, sans compter celles que l’on ne connais pas encore?
Cependant I agree… On vend des avions, des armes, des voitures et des produits de luxe à des dictateurs ou des gouvernements laissés pour compte et pris à la gorge par le dictat économique imposé par le commerce international en échange de pétrole, de cuivre, d’uranium ou autres bois précieux…
A la finale, il n’y a qu’une voix à suivre pour ne pas aller droit dans le mur d’ici très peu de temps:
Apprendre à ces nations à ne pas tomber dans le piège de la consommation à outrance que nous avons suivi depuis des années.
Ce qui implique inévitablement: montrez l’exemple et faire de même!
Soyons donc plus raisonnables et démontrons aux américanoschinoisindiens etc… de ne pas faire les mêmes erreurs… pour leurs enfants et pour une planète qui n’a déjà que trop souffert!
J’ajouterai -puis-je me le permettre?- que la perche est (je devrais dire « était ») un poisson de fond, de vase, de nos rivières, très commun du reste, comme la carpe. Un excellent chasseur comme le brochet (pouvant atteindre les 5 à 8kg), et il n’était pas rare lorsque j’étais enfant et suivais mon grand-père à la pêche de voir les évolutions d’une chasse de perche. Magnifique! Une multitude de bonds spectaculaires pour capturer une ablette ou un gardon.
Or, ces animaux, qui ont modelé certains souvenirs de mon enfance ne sont plus ou tendent à disparaître.
Cela dit, c’était un poisson qui n’avait pas trop d’intérêt au niveau cuisine. Trop d’arrêtes et un goût de vase très prononcé!
Mais il restait la pêche en elle même! Et perches ou carpes tenaient les pêcheurs en haleine jusque tard. L’instinct du chasseur et gros consommateurs que nous sommes!
Mais terminé, y a rien à voir! Fini l’Omble-Chevalier dans l’Allier, pratiquement plus d’anguilles en Pays de Loire, plus de sardines en méditerranée et près des côtes de la péninsule Ibérique…
Reste que nous devons nous poser les bonnes questions:
Pourquoi vouloir à tout prix mangez des fraises en hiver?
Pourquoi tenir absolument à savourer de la viande d’espadon de mérous,ou des ailerons de requins lorsque l’on passe ses vacances en mer rouge ou à Saint Domingue?
Pourquoi tenons-nous tant à aller à l’inverse des saisons et des lois de la nature?
Pour notre bon plaisir, évidemment!
Et pour finir…
N’avons-nous pas laissez les pires absurdités se produire en Afrique depuis des siècles (pour y revenir). Et aujourd’hui: Libéria, Ouganda, Sénégal, Rwanda, Somalie, et j’en passe…
Ces millions de morts pour notre plus grand plaisir de consommateurs de pétrole, de cuivre, de zinc, de diamants, etc…
Continuons donc à consommer comme aujourd’hui et le Sahel n’est pas loin, pour tout le monde!
Bref, notre planète n’a que que ce qu’elle a à nous offrir, rien de plus!