Journal de voyage Asie 2024 – Vietnam 2

Saigon

18/01/2024 – Départ à 9h pour Hô-Chi-Minh-Ville, ou plutôt Saigon (pour les vietnamiens du sud). Arrivée vers midi après une route sans histoire.

J’ai réservé une chambre au Jan Hostel Central Point, plutôt bien placé en plein centre comme son nom l’indique. L’accueil est très sympa avec une assiette de fruits offerte qui fait du bien. Puis on m’annonce avec un grand sourire que ma réservation a été « déplacée » (je dirais plutôt déclassée…) et je me retrouve dans un autre bâtiment dans la rue d’à côté, au 5e étage (avec ascenseur), en fait sur le toit de l’immeuble. La chambre est correcte par ailleurs, et comme je n’ai prévu qu’une seule nuit à Saigon, ça ira bien. Comme je suis déjà venu, je ne compte pas m’y attarder, les grandes villes, ce n’est pas ce que je préfère.

Je file tout de suite réserver un ticket de bus pour Bao Loc, à mi-chemin de Dalat, ma future destination (je me suis enfin décidé sur le parcours). Ils m’annoncent 6h de route alors que ça fait 200 kms… Puis je reviens dans le quartier de l’hôtel, fait de petites rues piétonnes entre deux grands boulevards et à l’ambiance calme et agréable. Hélas, le petit resto que j’avais repéré en arrivant n’a déjà plus rien à servir, et je suis obligé d’aller sur le boulevard pour en trouver un, car je commence à avoir faim ! Puis je vais me reposer un peu, et me promène dans la ville, l’activité et le trafic sont intenses, ça me change du delta du Mékong ! Le soir tombe, je m’assoie à la terrasse d’un café, c’est le happy-hour pour la pinte de bière et j’en profite ; la rue est animée, peu de voitures et beaucoup de passants, ça fait du bien de se poser un peu car il fait encore chaud. L’ambiance est plutôt sympa même si le coin est touristique.

Puis je pars à la recherche d’un resto qui me convienne, car dans ce quartier, c’est un peu trop « branché » pour moi. Je finis par en trouver un dans une rue beaucoup plus calme, le Hai Nam Chicken Rice (rue Calmette) qui sert une variante vietnamienne d’une recette indonésienne de poulet, le Hainanese Chicken rice, où le poulet est cuit dans un bouillon avec des herbes. Très simple, et très bon. En rentrant vers l’hôtel, je m’arrête sur les boulevards déguster une glace à la noix de coco. Soirée plutôt sympa, mais le trafic de Saigon est vraiment dingue, tout comme la pollution qui va avec.

Bao Loc

19/01/2024 – Je prends le petit-déjeuner à 7h, dans l’autre bâtiment, celui de l’hôtel. Il y a un espèce de monte-charge devant l’accueil, ça paraît un peu incongru, jusqu’à ce que le cuisinier arrive en scooter avec les produits frais : il rentre dans la pièce avec le scooter, se positionne sur le monte-charge, appuie sur un bouton et s’enfonce vers le sous-sol où doivent se trouver les cuisines manifestement ! Tous les clients (occidentaux) sont morts de rire… J’ai loupé une vidéo sympa à faire !

Puis départ à 8h vers la gare routière, d’où je pars pour Bao Loc. C’est encore un bus Futabus, avec des couchettes. Il faut se déchausser à l’entrée, et on te donne un petit sac plastique pour mettre tes chaussures. Quand le bus s’arrête sur la route pour faire une pause, une caisse remplie de tongues est mis à disposition des passagers… Tout est prévu !!

J’ai choisi cette étape pour réduire la durée d’un trajet direct à Dalat, c’est une ville absolument pas touristique, et je suis curieux de voir ce que cela donne. On arrive en milieu d’AM à Bao Loc, la gare routière est loin du centre et de l’hôtel, mais il y a une navette (un taxi) qui m’y emmène gratuitement, génial ! le chauffeur est sympa mais mutique, il ne doit pas parler un mot d’anglais et n’essaie même pas de faire la conversartion, mais il sourit et une fois arrivé devant l’hôtel, il m’aide à sortir mon sac du taxi et me tapote l’épaule d’un geste sympathique. Cool !

Je suis au Minh Nhung Hotel, j’ai réservé trois nuits (60€), c’est assez cher mais l’hôtel et ma chambre ont l’air pas mal. La jeune fille a l’accueil ne parle pas un mot d’anglais, mais est de bonne volonté et nous voilà partis à coup de Google Translate pour répondre à mes questions, et me réserver un scooter pour demain. Puis je pars me promener dans la ville, c’est plutôt sympa et mignon, j’ai un bon feeling, petite ville de province, pas de touristes, chacun vaque à ses occupations, et il faut chercher pour trouver un endroit où boire une bière !

Je dîne dans un petit restaurant noté dans le guide LP, tenu par une femme très souriante et toute contente que je vienne dans son petit restaurant ! Elle prépare un délicieux Bo Kho, sorte de ragoût de bœuf-carottes servi avec un petit pain bien chaud, je me régale, c’est vraiment délicieux et je félicite la patronne !

20/01/2024 – L’hôtel ne proposant pas de petit-déjeuner, je prends le scooter réservé et file en ville à la recherche d’un endroit adéquat. J’avais repéré une pâtisserie hier en me promenant, et j’y achète deux petits pains (un au chocolat, l’autre à la noix de coco), et juste à côté sur le trottoir il y a une femme qui fait un excellent café expresso : que demande le peuple ? Puis je pars en scooter pour la cascade de Dambri, repérée sur le guide.

Pour la première fois, je mets une oreillette BT et me fais guider par le smartphone, c’est quand même plus pratique que de s’arrêter à chaque croisement pour vérifier si l’on est sur la bonne route. Par contre, je ne mets qu’une seule oreillette car j’ai peur d’en perdre une sans m’en rendre compte (elles tiennent « à peu près », car je ne supporte pas les intra-auriculaires, et avec le casque en plus…), et je mets de la musique de fond pour toujours l’entendre. Globalement, le guidage vocal fonctionne très bien et ça m’aide beaucoup.

Sur la route, je tombe par hasard sur un temple bouddhiste magnifique, un très bel endroit d’où se dégage une belle sérénité.

Puis je repars vers le cascade de Dambri, qui va se révéler très décevante : le lieu a été totalement aménagé en une sorte de mini parc d’attractions, avec un ticket payant à l’entrée de 250K, et où le moindre café coûte 50K (soit le prix d’un café en France !). Tout est extrêmement artificiel, dont un tour de « montagnes russes » dans une espèce de karting, inclus dans le prix du ticket, un ascenseur pour éviter de remonter à pied de la cascade, etc…

Ensuite je reviens à Bao Loc, la route est très belle, comme la campagne, faite de petites collines, dont beaucoup sont cultivées, c’est très bucolique. Le soir, je trouve un bar à bière, avec un grand choix de marques ! Incroyable… Je m’offre une Hoegaarden à la framboise, la serveuse m’amène des cacahuètes, super ! Mais au moment de payer, les cacahuètes me sont facturées !! Elle m’explique que je ne suis pas obligé de les prendre quand elle les pose sur la table… ma foi, je lui explique de dans mon pays, ça ne se passe pas comme ça, et je paie sans plus discuter, j’étais plus surpris qu’autre chose. Puis je retourne au même restaurant tellement j’ai aimé le Bo Kho de la veille. La patronne est toute contente de me revoir, et je me régale une fois de plus ! Un peu plus bas dans la rue, je trouve un petit magasin avec deux chaises sur le trottoir, qui vend des yaourts et de la panna cotta ! Je commande et m’assoie, le vendeuse est toute jeune et souriante, sous l’œil de son père qui n’est pas loin… Un jeune vient s’asseoir à côté de moi, Chris, un vietnamien de Saigon, 27 ans, travaillant pour Logitech ! Nous avons une très bonne conversation sur la retraite, les parents, les chinois… Très cool !! 😎

21/01/2025 – Ce matin je reprends le petit-déjeuner au même endroit qu’hier, puis je file au sud vers le temple de Linh Quy Phap An. J’aurais voulu arriver plus tôt pour voir la brume dans la plaine (j’avais vu des photos), mais c’est un peu loin et il aurait fallu que me lève très tôt, voir partir de nuit. Sur le chemin qui mène au temple, je tombe sur le sermon d’un moine bouddhiste. L’endroit est majestueux, empreint de sérénité, j’en profite et y reste assez longtemps.

J’y rencontre Mr Quy, un belgo-vietnamien, qui est en train de faire homologuer un casque vélo tout en bambou. Il m’enverra des nouvelles de son projet par la suite, via WhatsApp… Très gentil et très enthousiaste !

Puis je rentre à mon hôtel. L’après-midi, je vais me promener au nord de Bao Loc autour d’un petit lac. La plantation que je voulais visiter est fermée, mais je tombe sur des joueurs de billard français très accueillants et je les observe un peu jouer. L’ambiance est cool et très accueillante…

Le soir, mon resto de Bo Kho est fermé, c’est dimanche ! 🙁 J’en trouve un autre un peu plus haut dans la rue, le patron me fait monter à l’étage où il n’y a personne : il a cru que je venais pour boire de la bière… je redescend et m’assoie à une table, je commande un Bo Kho : il n’a rien à voir question saveurs, et l’ambiance n’est pas géniale, mauvais choix de ma part. Et je termine par une petite panna-cotta !

Dalat

22/01/2025 – Faute de temps, je prends un café dans le quartier de l’hôtel (j’ai acheté une pâtisserie hier soir en prévision), puis commande un moto-taxi Grab pour aller à la gare routière, direction Dalat. Le moto-taxi m’embrouille un peu (une histoire de pizza ? je n’ai rien compris !), et fait mine de repartir sans me rendre la monnaie. Du coup, je ne lui laisse aucun pourboire, ça lui apprendra (17K la course, moins de 1€).

J’arrive à Dalat un peu avant midi. J’étais déjà venu dans cette ville il y a 15 ans, et tout a changé, je ne reconnais absolument rien, le développement de la ville pendant cette période est incroyable. J’ai réservé au Dalat Eco Hotel (3 nuits, 40€), situé un peu à l’écart du centre, dans une rue au calme. La chambre est belle (rapport qualité prix excellent) et l’accueil sympathique. Je lis le guide LP, et me dirige vers un petit restaurant qui fait un très bon Ban Mi (sandwich) à la boulette de bœuf pour 25K. Le resto est tout petit, comme les tables et les chaises (!), très typique, tenu par un père et sa fille, je me régale car c’est très simple mais très goûteux, et servi avec des petits trucs à côté, on sent le resto traditionnel avec seulement quelques plats au menu. Puis je reviens à l’hôtel en me promenant dans les rues, je m’arrête prendre un café avant d’arriver, il est vraiment excellent (tout pousse à Dalat, y compris le café) ! Je me sens déjà bien dans cette ville située sur les hauts plateaux (à 1500m), où il fait un peu moins chaud, et ce sentiment ne fera que se confirmer.

Au centre, la gare de Dalat, style Art Deco, construite par les français.

L’après-midi, je marche pas mal dans les rues, essayant désespérément de retrouver des endroits où j’étais allé, mais tout a tellement changé ! Le marché central notamment, devenu dix fois plus grand, et où je ne reconnais absolument rien… Mais la ville est vraiment sympa, il y a de beaux bâtiments, des cafés sympas, plein de restaurants, de stands de street-food, etc… Et cette petite fraîcheur le soir est vraiment bienvenue ! Je mets du temps à trouver une autre adresse du guide LP qui fait des galettes de riz (Banh Trang Nuong) typiques : finalement, c’est une toute petite gargote en contrebas d’une ruelle, et bon ce n’est pas vraiment diététique, mais pas mauvais, et surtout très authentique, la dame ne parle pas un mot d’anglais, et j’ai l’impression de manger chez l’habitant, avec la grand-mère dans le fond de la pièce !

À droite: Je vous mets « un peu » de sauce pimentée ?

23/01/2024 – J’ai payé à l’hôtel pour un tour « nature » aux environs de Dalat (550K). Un pickup doit venir me chercher ce matin vers 8h, je me lève donc vers 7h, descend prendre mon petit-déjeuner avec des pâtisseries achetées la veille au soir (au Liên Hoa Bakery, excellent et beaucoup de choix) ; je vois un autre touriste descendre avec son sac à dos et attendre dans le salon, mais on échange qu’un simple « hello ». Puis je remonte dans ma chambre me préparer, je suis en avance, rien ne presse : mais l’employé de l’hôtel vient taper à ma porte car le pickup est arrivé. Je monte derrière la moto, et nous voilà parti… et il me dépose à la gare routière ! Là, je sens que quelque chose ne tourne pas rond, mais personne ne parle anglais et c’est compliqué. Finalement, une employée au guichet fini par appeler mon hôtel, et on finit par comprendre que l’employé de l’hôtel m’a confondu avec l’autre touriste (pas très fûté quand même !). On me dit d’attendre, un autre moto-taxi vient alors me chercher et m’amène devant un hôtel où le bus pour le tour m’attend ! Tous les participants sont déjà à bord bien sûr, et on n’attend que moi pour démarrer le tour avec un peu de retard… Je monte dans le bus en m’excusant auprès de tout le monde… Finalement, tout s’arrange mais quel début de journée ! 😳

Le tour va se révéler sympa, avec une bonne ambiance entre les participants : il y a quelques françaises, Jack, un londonien avec qui je vais beaucoup discuter, d’autres européens mais aussi des touristes indonésiens ou encore coréens. Le tour en lui-même va se révéler tout de même un peu « cliché », même si c’est très bien organisé et l’animateur très sympathique.

On commence notamment par la visite d’une plantation de café qui propose du « weasel coffee » ou le café civette en français : il s’agit soit-disant du meilleur café au monde, où l’animal (la civette) mange les fruits du caféier, digérant la pulpe mais pas le noyau que l’on retrouve dans ses excréments ! or, en passant dans le tube digestif des civettes, le grain de café aurait subit des transformations bénéfiques pour son goût… Voilà l’histoire, que l’on veut bien croire et même en sourire, mais quand on visite la plantation et que l’on voit ces animaux enfermés dans d’immenses cages où ils sont censés se nourrir des fruits du caféier, c’est beaucoup moins drôle et on se trouve plus près de l’attraction touristique et de la maltraitance animale qu’autre chose…

Le reste du tour est un peu à l’avenant, entre la ferme de crickets et le nectar d’abeilles et les incontournables cascades… Le midi, on s’arrête dans un bon restaurant où on aura un superbe repas, avec plein de plats différents dans lesquels on pioche, et on se régale.

Dans le bus, pendant les transports entre sites, je vais donc pas mal discuter avec Jack : de football (il supporte un petit club de Londres, et je lui parle du Stade Rennais), mais aussi de politique, de société et bien sûr de voyage : il est en Asie depuis pas mal de temps, et visite un peu tous les pays avant d’aller enseigner l’anglais en Malaisie. Il s’est retrouvé bloqué 6 mois en Chine dans un appartement à l’époque du Covid, et ça a été une période très difficile à vivre. J’ai un peu de mal à le suivre des fois car il parle vite, mais globalement ça va et je suis plutôt content de ça. Finalement une bonne journée qui avait commencé bien difficilement !

Le soir, je me promène dans le centre de Dalat, la ville est vraiment sympa, même si je n’y reconnais toujours rien.

24/01/2024 – Ce matin j’ai loué un scooter à l’hôtel, c’est le meilleur modèle que je n’ai jamais eu en location, un Yamaha Air Blade avec une Smartkey , la classe ! 😎 Je vais visiter la « Crazy House », un endroit assez délirant qui me fait penser à Gaudi à Barcelone, en plus barré ! L’endroit vaut vraiment la visite, et on se perd dans un labyrinthe d’escaliers avec parfois de très belles pièces de vie (certaines sont réellement louées d’ailleurs). Un super endroit à visiter !

En ressortant de la Crazy House, je tombe sur un « Dalat Easy Rider » : c’est un groupe de motards qui te proposent de partir pour quelques jours à la découverte du Vietnam, soit sur une moto, soit à l’arrière (il y a d’ailleurs des « easy riders » un peu partout au Vietnam). Il me propose bien sûr ses services, je lui dit que c’est trop tard car je pars demain, mais je lui explique que je suis venu il y a 15 ans et que j’étais parti avec un de ses collègues pour un tour de trois jours jusqu’à Nha Trang. Je lui montre la photo du pilote, il me dit qu’il est désormais à la retraite… J’aurais bien aimé qu’il m’emmène le voir, mais ce n’est pas possible, il repart à la recherche d’un client, c’est manifestement sa priorité. Dommage.

Puis je vais boire un café des années 80, le Co Bong coffee, resté un peu tel qu’à l’époque des routards, et me promène autour du lac. Le midi, je retourne déjeuner dans le petit restaurant d’un Ban Mi boulette de bœuf « royal » (40K). L’après-midi, je visite l’ancien palais d’été du Roi (bâtiment Art Déco construit par les français), je bois une bière en bas du marché, puis le soir je vais faire un tour au night market, et choisis un resto végétarien (avec un lait de soja !) pour le dîner.

Demain je quitte Dalat, et je me dis que j’y serais bien resté plus longtemps. Il y a plein de choses à y faire, la ville est très développée, l’ambiance y est bonne, le climat aussi… Dans une autre optique de voyage, y rester une ou deux semaines doit être une très bonne option, je garde cela en mémoire pour une prochaine fois…

Nha Trang

25/01/2024 – Départ à 8h ce matin pour Nha Trang. C’est un bus Futa, je suis donc allongé, et pour descendre dans la plaine il y a de très nombreux virages… Franchement, ce n’est pas top et je ne me sens pas très bien, le petit-déj’ a du mal à passer ! Heureusement, le bus fait un arrêt une fois dans la plaine (après 2h de route), et je suis bien content d’enfin sortir prendre l’air et me dégourdir les jambes ! Arrivé à Nha Trang avant midi, je suis à l’Ivy Hotel en plein centre, 13€ la nuit et d’un excellent rapport qualité/prix. J’aurais voulu aller directement à Tuy Hoa, mais le seul bus était à 18h pour arriver à 23h, ce qui ne m’arrangeait pas : je privilégie les petites étapes, c’est moins fatiguant. Je ne resterai donc qu’une nuit ici.

Je mange dans le quartier qui est animé mais pas trop, c’est plutôt agréable et resto sympa. En me promenant, je discute un peu avec Chan, un vendeur de bracelets assis sur le trottoir (voir photo ci-dessus) : il parle bien anglais, et m’explique avoir perdu son boulot et se débrouiller comme ça pour l’instant. Je repasserai par là en fin d’après-midi, il me dira avoir écopé d’une amende qui lui annule les bénéfices de sa journée. En fait, ces petits vendeurs de rue sont harcelés par la police, chassés du bord de mer, et maintenant des rues adjacentes. Il garde malgré tout le sourire… Nha Trang est une ville très touristique, bien développée, et qui veut sans doute montrer patte blanche, c’est un véritable hub pour les touristes russes paraît-il…

L’après-midi je prends un moto-taxi pour aller visiter les tours Chams ; le conducteur, assez âgé, conduit vite mais ne semble pas avoir de super réflexes (enfin disons que j’aurais plus anticipé les freinages que lui !), et je serre un peu les fesses à plusieurs reprises. Les tours Cham sont chouettes, l’endroit est hélas très fréquenté avec de nombreux bus de touristes arrêtés devant, mais ça vaut le détour quand même, avec une jolie danse traditionnelle exécutée par 5 jeunes filles : les mouvements des mains et les positions des doigts sont fascinants…

Puis je reviens vers le centre-ville à pied, cela me fait une bonne marche. Je croise un groupe de coréens tous habillés pareil, ils me font trop rigoler et sont très sympa. Les préparatifs du Têt continuent, ce sera dans trois semaines…

Je trouve une petite ruelle au calme pour boire une bière, sinon il y a trop de trafic et de bruit dans le quartier. Je reviendrai au même endroit pour dîner, il y a alors quelques russes qui occupent plusieurs tables, ils sont toujours en groupe, parlent forts et boivent beaucoup. OK, une seule nuit à Nha Trang me suffira largement. Puis je rentre à l’hôtel où la patronne est à l’accueil et engage une longue conversation avec moi, me demandant si je suis satisfait de la chambre et de son prix, où je vais ensuite, me parle d’elle, etc… Elle est très naturelle et la conversation est plutôt inattendue mais cool.

Tuy Hoa

26/01/2024 – Départ pour Tuy Hoa ce matin, mais ça se révèle assez compliqué. Afin d’éviter d’aller à la gare routière, l’hôtel m’a indiqué un arrêt de bus où attendre un bus local qui va à Tuy Hoa, ce qui me convient tout à fait. Mais quand j’arrive à l’arrêt en question, les numéros de bus ne correspondent pas avec celui que je suis censé attendre. Je commence à essayer de me renseigner, un type me propose alors de m’emmener en taxi à la gare routière (elle est à 6 kms au nord de Nha Trang) pour la somme de 100K, mais c’est justement ce que je veux éviter. Finalement, un moto-taxi propose de m’emmener au bon arrêt de bus pour 50K… Je négocie à 30K, et finalement c’est à peine à 1 km de distance ! (j’ai bien négocié donc ! 😎 ). J’ai même le temps de prendre un café avant que le bus n’arrive, et c’est un vrai bus local, déjà bien rempli, avec plein de bagages dans l’allée centrale, mais je trouve quand même une place assise à côté d’une femme. Il y a une super ambiance dans le bus, tout le monde discute, échange et rigole beaucoup. Le type qui encaisse les tickets aime aussi manifestement bien faire le clown : il prends le casque de scooter d’une jeune passagère et le porte à l’envers pendant tout le trajet, etc… Mais il n’est pas que drôle : je lui file un billet de 200K pour le voyage, et il me donne un billet où le prix indiqué est de 75K… Puis il revient un peu plus tard et me rend 25K en me demandant si c’est OK…. J’ai à peine le temps de commencer à lui expliquer que je lui ai filé un billet de 200 que ma voisine intervient pour que je récupère les 100K manquants, et le type obtempère sans discuter. Tout cela avec le sourire, car le type ne se démonte absolument pas, et continue ses pitreries… Bon, au moins, l’ambiance est top, et je ne regrette pas d’avoir pris ce bus local, beaucoup plus authentique que les bus des grandes lignes.

À l’arrivée à Tuy Hoa, je descend ainsi qu’une femme qui a un gros carton sur le toit du bus : le type des tickets le balance à terre de là-haut sans aucune précaution, et le carton est tout éventré (il était rempli d’une sorte de petits pains carrés, un peu plus gros qu’une barre de céréales). Le bus repart immédiatement sans un mot d’excuse du type, qui se révèle ne pas être aussi sympa que ça, voir un enfoiré… La femme ne dit rien, elle n’a pas l’air plus surprise que ça de cette façon de faire, en fait les arrêts sont le plus brefs possible, mais bon quand même, aurait-il fait pareil avec un homme ?… Elle doit charger le carton sur un scooter qui l’attendait, alors je l’aide à tout remettre dans le carton et à l’attacher à peu près correctement sur le scooter, ce qui n’est pas évident, mais avec un peu de système D, ça passe. Elle me remercie et me donne deux petits pains pour me remercier ! J’ai goûté ensuite, c’était pas mal, une sorte truc à base de riz et de graines semble-t-il. Mais bon, j’ai bien aimé ce moment et le fait qu’elle me remercie de la sorte, c’était très sympa et amical.

Je marche jusqu’à mon hôtel, le Coconut Hotel (25€ pour 2 nuits) qui se révèle très bien. Je vais manger une soupe Pho Bo vite fait, me repose un peu à l’hôtel, et l’après-midi je me promène dans la ville, qui ne révèle pas très attrayante. Les préparations pour le Têt se font de plus en plus visibles… Il y a une grande avancée de la mer qui délimite la ville au sud, avec un immense pont pour relier l’autre rive, mais tout est plutôt désuet voir en état de délabrement, comme la promenade le long de l’étendue. En revenant de ma promenade, je mange dans un restaurant repéré sur le guide LP, le Ba Tam, spécialité de thon : ambiance locale, je prends du thon cru avec salade et sauce wasabi (en fait on paie le tube entier !) et sauce soja, et je me régale. L’ambiance est géniale, des chanteurs de rue passent chanter une chanson puis passe faire la quête. La terrasse est pleine, les serveurs/serveuses hyper efficaces. Super moment.

En rentrant à l’hôtel, je m’arrête au café à côté pour boire un jus de fruit. La femme au comptoir me fait de grands sourires, en rajoute largement, tout cela sans parler un mot d’anglais ; je me demande si elle me drague ou quoi !? 😮 Bon, je reste souriant et sympa, mais je garde un peu de distance, elle est quand même un peu bizarre.

27/01/2024 – Je prends mon petit-déjeuner dans une pâtisserie pas loin de l’hôtel : un tiramisu et un « durian cake » (offert) avec un bon expresso. Puis je pars en scooter vers le phare du cap Varella situé à 35 kms au sud de TuyHoa, et construit par les français en 1890. Je longe la côte, les paysages sont beaux, la mer est belle mais les vagues déferlent sans relâche. Je prends un ticket sur le parking et effectue la montée à pied pour accéder au phare, mais petite déception le périmètre final est interdit d’accès. On peut tout de même faire le tour de la colline un peu plus bas et voir le panorama.

Je redescend puis file sur une baie un peu plus loin qui est le vrai but de ce trajet (j’avais vu des photos de l’endroit), et je ne suis pas déçu au détour d’un virage de voir ce paysage s’offrir à mes yeux ébahis (dommage que le ciel se soit un peu couvert) :

La baie est remplie de bateaux et de maisons flottantes où l’on pêche et élève des poissons. Il y a quelques restaurants sur le côté, et c’est là que j’ai prévu de déjeuner. J’y déguste des palourdes et un poisson grillé tout frais sorti de l’eau (310K). Il n’y a aucun autre client, je suis tout seul, les patrons sont tout sourires, un bon moment et même s’ils ne parlent aucun mot d’anglais, il y a heureusement un menu avec des photos !

Puis je rentre à Tuy Hoa, et j’en un peu marre du scooter en arrivant ! Le soir, je dîne de nems à faire soi-même et en rentrant je m’arrête au café près de l’hôtel et tente un improbable yaourt-glace aux haricots rouges : pas top du tout !

Quy Nhon

28/01/2024 – Journée difficile qui se terminera bien heureusement ! Je me lève à 6h30 pour être prêt à 7h15, heure prévue pour le pickup service (j’ai tout fait réserver par l’hôtel, billet de bus compris). Je vais prendre un petit-déjeuner au café à côté et reviens à 7h. la jeune fille de l’accueil m’explique que le pickup arrive, qu’il faut se dépêcher, on monte en mode rapide dans la chambre, elle fait le check-out pendant que je finis de fermer mon sac sans avoir le temps de me laver les dents. Elle veut me faire payer les bouteilles d’eau que j’ai demandé hier, une première (TOUS les hôtels fournissent des bouteilles d’eau gratuitement) ! Heureusement, je ne les ai pas utilisées, donc je ne le paie pas… Finalement, toujours pas de pickup à 7h25, et la nana m’annonce qu’il est annulé et que je dois foncer à la gare. 😳 Je tente un moto-taxi via Grab, mais cela traîne, le type n’arrive pas… Heureusement il y a un taxi arrêté au café à côté, le chauffeur est en train de boire son café tranquille à la terrasse… La fille de l’hôtel me donne mon ticket de bus et on file à la gare routière ! On arrive juste à temps, le bus est prêt à partir… Une fois assis, je me rends compte que le ticket de bus coûte 110K alors que j’ai payé 200K à l’hôtel ! Le service de cet hôtel est donc une arnaque doublée d’une belle incompétence car j’ai bien failli louper mon bus.

J’arrive finalement vers 10h à Quy Nhon, dépose mon sac à l’hôtel (la chambre n’est pas prête, normal), et je sors marcher pour découvrir la ville (je marche environ 8 kms, j’ai du temps devant moi) et je déjeune d’un riz végétarien (25K) ma foi très bon, avec plein de légumes différents, dans un tout petit resto tenu par une femme assez âgée.

Puis je reviens à l’hôtel et prends ma chambre (2 nuits, 18€). Je me rends compte qu’elle n’a pas de fenêtre, alors que sur Booking, il y avait indiqué « Vue sur la ville ». Je redescends à la réception pour signaler le problème, et le jeune type qui ne parle pas un mot d’anglais (et il n’a manifestement pas l’intention d’apprendre) se repose entièrement sur Google Translate. Il me propose une autre chambre, avec une grande baie vitrée donnant sur la rue, la chambre est vraiment bien, mais il me demande 50K de supplément, ce que je refuse. Il appelle alors son patron au téléphone, et me le passe. La discussion se passe bien, le patron me laisse la chambre pour le même prix, pas de problème. Ce dernier se révélera d’ailleurs très sympa quand je le croiserai au desk plus tard. Il me conseillera plein d’endroits à aller visiter, et de bonnes adresses de restaurant.

Je me promène dans le quartier en fin d’après-midi, cherchant désespérément un endroit pour boire une bière, et finit par trouver un vrai « rade » vietnamien : une pièce ouverte sur la rue, trois murs en béton, des glacières pour stocker la bière, et des petites tables/chaises en plastique qui débordent sur le trottoir, le tout assez sale et plutôt glauque. Je m’assoie à une petite table sur le trottoir, l’accueil est plutôt sympathique (sourires) mais je vois bien qu’ils sont tous un peu ivres, et que ça picole sec ! Un type vient s’asseoir à ma table, et essaie de discuter mais sans parler un mot d’anglais. L’ambiance reste sympa, mais c’est un peu particulier tout de même. Je finis ma bière, refuse celle que l’on m’offre en montrant ma montre, et reprends ma balade !

Le soir, je suis les conseils du patron de l’hôtel, et je vais au bout de la rue dîner d’un excellent chicken-rice pour 25K dans un petit resto local. En revenant vers l’hôtel , je m’arrête boire un smoothie avocat, assis sur une petite chaise sur le trottoir… Un coréen d’une trentaine d’années s’assoie à côté de moi et engage la conversation. Il me raconte avoir eu un accident de scooter à Danang : un vietnamien alcoolisé lui a coupé la route, ils ont chuté tous les deux et le scooter de location a été bien abîmé. La police est intervenue, et même si le vietnamien a reconnu ses torts, la réparation du scooter reste à sa charge, et il y en a pour 400 US$ ! Il est dès lors obligé de raccourcir son séjour car il n’a plus d’argent… Pour couronner le tout, il a mal à la poitrine depuis l’accident ! Malgré tout ça, il reste assez optimiste, et s’estime chanceux que le vietnamien ait reconnu ses torts, se demandant comment cela aurait tourné sinon… Cette histoire me fait bien réfléchir, et je redoublerai d’attention lors de mes prochaines locations : il est facile de se laisser griser en scooter, mais les conséquences d’un accident sont de nature à facilement te gâcher ton voyage… 🙄

Je rentre à l’hôtel, je suis fatigué et je ne me suis pas senti très bien aujourd’hui, sans doute le changement de température et le vent qui soufflait à Tuy Hoa hier. Le patron de l’hôtel m’a trouvé un billet de bus pour Danang après-demain, tant mieux, ce n’était pas évident de trouver la compagnie de bus pour s’y rendre. Le Têt approche, et les prix augmentent : je paie le billet 340K au lieu de 250K habituellement.

29/01/2024 – Journée relax aujourd’hui, après un petit-déjeuner au café du coin (avec des pâtisseries achetées la veille, ça devient une habitude !), je prends un mot-taxi Grab pour aller voir les tours Cham, puis je reviens à pied tranquillement. Je croise un vietnamien qui semble avoir perdu la raison, il marche à côté de son vélo et ne cesse de déblatérer je ne sais quoi avec des yeux hallucinés… Il n’a pas l’air méchant, mais je préfère changer de trottoir pour éviter les embrouilles. Alors que je rejoins le bord de mer un peu plus tard, deux occidentales (du Danemark) viennent vers moi avec un air tout apeuré : elles étaient tranquilles sur la plage, quand le type un peu fou croisé plus tôt est venu les interpeller. Elles n’ont pas compris ce qui se passait, croyant que peut-être la plage était interdite ? Avec un vietnamien qui parle anglais,on les rassure et leur explique que le type n’est pas dangereux mais un peu fou… Les voilà rassurées, elles retournent sur la plage !

Puis arrivant à l’hôtel, le patron propose de m’emmener à scooter chez le meilleur marchand de Ban-mi de Quy Nhon ! On fait l’aller-retour en dix minutes, et je le remercie pour sa gentillesse, il me répond que cela lui fait plaisir. Ce type se révèle vraiment très sympa, avec l’envie de faire découvrir sa ville ! Je déjeune donc du Ban-mi : je finis par aimer ça, alors qu’au départ, l’idée de manger un sandwich ne m’attirait guère, mais il faut dire qu’ils sont bons et surtout très variés, il y a une vraie culture du Ban-mi dans le pays, et chacun rivalise pour proposer le meilleur… L’après-midi, je vais me promener vers le sud en bord de mer, en moto-grab à l’aller, et retour à pied. Dîner d’une soupe Pho Bo (bœuf) suivie d’un smoothie avocat.

Voilà pour cette deuxième partie. Demain, je pars pour Hoi An, dont la vieille ville est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. J’y étais allé en 2015, et j’en ai gardé un superbe souvenir, c’est un endroit magnifique. Il me reste environ deux semaines de séjour, ce sera l’objet d’une nouvelle page, qui reste à écrire…