Cambodge – page 3

Banlung

Levé de très bonne heure et petit-déjeuner matinal dès 7h15, et j’ai enfin trouvé le bon endroit où déjeuner à Banlung : le Ponika’s Palace, tenu par un indien, où je déguste un muesli aux fruits frais et yogourt maison. Puis je pars en bus pour Banlung, où j’arrive à 10h30 après 2h de route. Direction le « Beebee’s chalet », recommandé par une certaine Christine sur forumvoyage. Comme j’arrive tôt (j’avais prévenu mais…), le couple qui gère la guesthouse se réveille à peine et va commencer à faire le ménage dans les chambres ! Il y a trois enfants adorables et marrants (2 garçons et une fille au milieu), et l’aîné (Beebee) me prend en charge, discute avec moi en attendant, parlant plutôt bien anglais. Le garçon semble très intelligent et le savoir (genre premier de la classe) ; je me rendrai compte plus tard que les parents vouent un culte aux deux garçons, et que la fille reçoit beaucoup moins de marques d’affection. C’est assez dur à observer, d’autant que la petite est adorable.

La chambre n’est vraiment pas chère (4$) mais c’est très basique, il n’y a pas de lavabo dans la salle de bain, pas de chasse d’eau non plus (un grand bac à eau la remplace). Et l’insonorisation avec les chambres adjacentes est nulle : j’entendrai les voisins comme si on était dans la même pièce, les cloisons étant faites de simples planches de bois.

Puis je discute des treks avec Nita, qui est manifestement la patronne, son mari se révélant sympa mais pas très bosseur. Elle gère tout, vive d’esprit et entrepreneuse, je sens la business woman derrière le beau sourire (un peu trop à mon goût d’ailleurs). Les prestations sont très chères, car je suis seul. 55$ par jour, elle conseille celui de 2 jours avec une nuit dans la forêt, car celui en un jour est plus dur (plus de 6 heures de marche). 110$ c’est très cher et je lui dis que je vais réfléchir. À midi, quand je vais déjeuner, je vais voir les prix dans une autre guesthouse. Le type me propose un trek d’une journée à 55$, mais plus facile (4h de marche) : on va voir une cascade, on se baigne, on mange, et on rentre par un autre chemin. Franchement, je peux faire ça avec une moto pour quelques dollars, tout ça ne me branche guère. C’est aussi l’activité principale à Banlung, et tout le monde profite du business, c’est un peu normal.

Je vais déjeuner au « Corner » sur la rue principale (très bonne adresse) et je rencontre Sylvain, un français d’une trentaine d’année qui vit à Kampot. On discute, c’est très sympa, il voyage en moto dans le Cambodge en attendant de voir ce qu’il va faire, ses activités à Kampot (un bar/guesthouse en gérance) étant terminées. Ça fait longtemps qu’il vit au Cambodge, il a fait le DJ plusieurs années, bien introduit dans le monde de la fête. Il est super cool, et me dit que ce soir, il y a un concert en ville, avec une scène énorme, du coup on se donne rdv au Corner en fin de journée pour y aller ensemble.

On va passer une très bonne soirée, des groupes de jeunes musiciens du coin enchaînent sur la scène, il y a des stands tout autour d’une grande place où des tables ont été installées : on prends des plats et des boissons aux stands, puis on s’assoie pour manger. L’ambiance est géniale, on boit quelques bières, on mange quelques grenouilles grillées, on se fait prendre en photo avec des hôtesses d’une marque de bière (elles vont passer toute la soirée à se faire prendre en photo comme ça !). Je rentre il est 23h, le patron m’attendait pour fermer la grille. J’ai eu presque froid en tee-shirt, on n’est plus dans le sud du pays !

24/12/2023 – Je devais changer des euros à la banque, mais on est dimanche, alors je vais à un ATM et retire 100$ (5$ de commission) car je me suis finalement décidé pour le trekking, négocié à 100$ (on remplace une partie bateau par une moto). Quand je suis dans la cabine de l’ATM, un garde arrive et me demande de retirer mon bob ! 😮 Puis je retrouve Sylvain et on va se promener du côté du grand lac au nord de Banlung. Il m’emmène sur sa moto, c’est cool ! Il me raconte ses histoires de façon assez cash, très sincère, et franchement ça vaut le détour. On déjeune ensemble, puis on se dit salut, car il part demain pour Siem Reap, et moi ce soir j’ai promis d’aller à la fête (c’est le soir de Noël, il y a un combat de boxe thaï d’organisé) avec les patrons de la guesthouse et un jeune couple de français qui vient d’arriver, Luna et Théophile, très sympas. On passe une très bonne soirée, la boxe soulève l’enthousiasme des foules : au début les boxeurs cambodgiens battent les thaïlandais, je trouve ça un peu louche, mais ce sera tout de même un thaïlandais qui gagnera le tournoi.

Trekking

25/12/2023 – Au réveil, mon guide est là, prêt à partir. Il s’appelle Smain, parle correctement l’anglais, et me dit qu’il connaît très bien la jungle (il vient d’une ethnie de la zone protégée). On part pour deux heures de moto, et on s’arrête sur la route acheter une lampe frontale et un maillot de bain (j’ai encore oublié le mien quelque part, j’en suis à mon troisième !) : bon, cette fois, comme on est au milieu de nulle part, ce sera un maillot très local, type bermuda, made in china dans une matière indéfinie !

Puis on passe la rivière pour entrer dans le Parc national de Virachey. On va partir à pied du village, où Smain gare sa moto chez une connaissance. Après discussion, on part pour une marche de 8 kms, et pas 4 comme Nita m’avait vendu le truc. Mon sac est beaucoup plus lourd que prévu, là aussi Nita m’avait raconté que le guide porterait tout le nécessaire ; j’avais donc emmené un peu plus que le strict nécessaire. Sauf que je dois maintenant rajouter le duvet/moustiquaire pour la nuit (des copies de l’armée américaine), deux bouteilles d’eau pour la journée, et mon plat pour le déjeuner de midi. Mon sac doit désormais faire pas loin de 8 kgs, et c’est beaucoup pour moi. La première partie de la marche est sur du plat, dans une espèce de savane où il fait très chaud en plein soleil. Puis on atteint la forêt où l’on déjeune, profitant d’un peu d’ombre. Puis le terrain va se compliquer : on enchaîne de petites montées et descentes (des collines en fait, il n’y a pas de gros dénivelé), mais par un sentier étroit où il faut faire attention en permanence où l’on pose les pieds (descentes glissantes, racines) et s’il n’y a pas en même temps une branche à hauteur de la tête. Le plus dur pour moi sont les passages de petites rivières où l’on doit enchaîner quatre ou cinq pas sur des cailloux ou des troncs : à un moment ou un autre, j’hésite, et avec le poids du sac je perds l’équilibre et tombe lamentablement. Smain comprends vite le problème (il se marre), et se positionnera dès lors au milieu pour me faciliter le passage !

Arrivé à un endroit, il m’annonce aussi qu’il y a des sangsues (leeches) et qu’il faut désormais faire attention. J’aurais su, j’aurais mis un pantalon ! Je ne quitte pas le sentier, et finalement, c’est Smain qui va en attraper, en allant faire ses besoins dans la jungle !

Le chien sur la photo de droite s’appelle « barbecue », vous allez comprendre pourquoi. Smain me dit qu’il suit tout le temps les trekkeurs, faisant ainsi des allers-retours constamment : je ne le crois qu’à moitié, mais c’est pourtant ce qui va se passer. Barbecue va rester avec nous jusqu’à demain midi quand on reviendra à notre point de départ ; à ce moment là, nous croiserons un groupe qui démarre leur trek, et barbecue va immédiatement nous abandonner pour les suivre ! 😆

Globalement la journée se passe bien et on arrive sur un espace rocheux au bord d’une rivière où l’on peut se baigner dans des petits bassins de rétention, ça fait un bien fou !! Smain me dit qu’avec mon maillot de bain, je ressemble à un cambodgien ! On a rejoint un autre petit groupe et les guides se mettent à préparer le repas du soir.

Le camp pour la nuit

Mais avant, ils vont « à la pêche » : ils jettent un blanc d’œuf en amont d’une anse de la rivière pour attirer les poissons, puis lancent un pétard qui explose dans l’eau. C’est assez efficace, et totalement interdit…

Smain prépare notre repas : poulet et légumes cuits dans un bambou. C’est d’ailleurs incroyable tout ce qu’ils font avec le bambou, il sert à peu près à tout et ils sont très habiles avec.

Le soir va vite tomber, les guides nous proposent de la « magic water », en fait de l’alcool de riz. Je goûte à peine, ce n’est pas très bon, c’est juste très fort. L’un des guides va en boire pas mal, puis ira s’allonger à l’écart sur les rochers avec juste un petit truc pour poser sa tête. Il ne va plus bouger et dormir là toute la nuit. 😮

On reste un peu autour d’un feu de bois avec Smain et un allemand végétarien qui ne boit que de l’eau (même pas du thé !). Smain me propose d’aller chasser dans la jungle, car il est un chasseur à la base. Je refuse, n’étant pas du tout prêt à marcher de nuit dans la jungle… Lui s’en va avec juste une lampe frontale et revient cinq minutes après avec trois grenouilles qu’il a attrapé ! Un peu de bambou, et il les grille sur le feu. Puis on les mange : à ma grande surprise l’allemand mangera la sienne, tellement l’occasion est inattendue pour lui !

Puis on va se coucher dans les hamacs/moustiquaires. Je vais mettre très longtemps à trouver le sommeil, ce n’est pas hyper confortable, la position est inhabituelle, et en plus il fera bien froid à l’aube, on se réveillera tous de bonne heure.

Le lendemain les guides préparent le petit-déjeuner, puis on part de bonne heure avec Smain, il doit être 7h du matin quand on décolle !

On prend un autre chemin qu’hier, beaucoup plus vallonné, avec des descentes très glissantes, bien casse-gueule. et je commence à sentir la fatigue avec le sac, malgré la beauté des paysages.

On aperçoit la rivière au fond…

On arrivera vers midi au point de départ, on déjeune près de la rivière, puis on reprend la moto pour revenir à Banlung. Smain s’arrête sur la route chez des amis à lui et commence à boire des bières, alors que je ne pense qu’à une chose : rentrer à la guesthouse, tellement je suis naze. On finit par partir après une bonne heure (j’ai refusé de boire), et ça me gonfle un peu.

Une fois arrivé, Smain m’explique qu’il a un problème avec son téléphone Android, qu’il ne peut pas installer d’applications, et que le type qui a venu le tel va lui demander des sous s’il va le voir. Je lui regarde ça, je mets un peu de temps à comprendre ce qui se passe : son tel est en Khmer, et je demande à Smain de me traduire les messages d’erreur, et on ne s’en sort pas. On finit par passer le tel en anglais, j’aurais du commencer par là ! je comprends enfin que le compte Google qu’il utilise a été bloqué (violation des règles). Comme Smain n’utilise pas le mail, je lui crée un nouveau compte et l’associe au téléphone. Et voilà le problème réglé. Smain, très content, installe aussitôt Telegram ! 😮 Dès lors, les tournée de bières s’enchaînent !

Le couple de jeunes français revient de sortie, et une jeune allemande arrive à la guesthouse. On discute dans une bonne ambiance. Je les laisse dîner ensemble et retourne au « Corner » m’offrir un burger-frites (une fois n’est pas coutume) suivi d’un milk-shake à l’avocat (5$). C’est Sylvain qui m’avait vanté le fameux burger du « Corner » ! Oh et puis, après le trek, je l’ai bien mérité ! 😉

Sen Monorom

27/12/2023 – Départ à 8h30 pour Sen Monorom dans la province du Mondolkiri. Le bus parti, Nita, la patronne de la guesthouse m’appelle sur WhatsApp : j’ai oublié ma liseuse dans la chambre ! Le chauffeur ne comprend rien quand je lui demande de faire demi-tour. Finalement je lui passe Bibi et quand on s’arrête dans un autre hôtel pour prendre des passagers, je vois le mari de Nita qui arrive alors en scooter, et qui me tend ma liseuse ! Ouf, heureusement que Nita est allée voir ma chambre dès mon départ…

La suite du transport sera moins drôle : le chauffeur fait rentrer 17 personnes dans un minibus prévu pour 12 places : certains passagers doivent se contenter d’un demi-siège. Les bagages sont compressés à l’arrière, le chauffeur voulait même mettre mon sac-à-dos à l’extérieur attaché avec deux bouts de ficelle, mais j’ai refusé. En fait, il a plein de trucs à charger, mais il n’y a pas de coffre, la dernière rangée de sièges arrive presque au haillon arrière (et pas de galerie non plus) :

Le chargement va durer une demi-heure, tellement ils veulent caser de colis en plus ! (sans parler du nombre de passagers)

En plus, les sièges ne sont pas fixés à la caisse du véhicule, et bougent quand le chauffeur freine ! C’est le pire voyage depuis le début du voyage, et j’envoie un message à Nita, puisque le chauffeur est censé être un ami à son mari. Heureusement que la route est belle : elle est récente (il y a quinze ans, aller de Banlung à Sen Monorom relevait de l’aventure, il n’y avait que des pistes, et pas en très bon état, j’avais abandonné l’idée de faire cette boucle). Une fois arrivé à Sen Monorom, le chauffeur nous dépose à l’extérieur de la ville, pour terminer sa prestation sur la même note : sans doute un arrangement avec les tuk-tuks locaux.

Bref, j’arrive à la Manel Guesthouse, où le patron (Manel) se révèle quelqu’un de très aimable et serviable, qui connaît bien son boulot et est très bien organisé : il nous envoie tout de suite par WhatsApp une liste des endroits à visiter dans la région. Je déjeune à la guesthouse avec un couple d’australiens rencontrés dans le bus, puis je me repose un peu. En milieu d’AM, je pars à pieds découvrir Sen Monorom, capitale de la province du Mondolkiri, mais qui reste la petite ville d’une province reculée. L’atmosphère y est très tranquille, les gens vaquent à leurs occupations et accordent très peu d’attention au touriste que je suis : c’est plutôt plaisant, plus naturel, et cela ne les empêche pas d’être très aimables quand tu les abordes pour une raison ou pour une autre.

Je mange une glace chez un italien installé ici, très cordial, qui m’explique que ce n’est pas une glace italienne, ce serait trop cher pour les gens d’ici (la glace coûte 3000 R, soit 0,75$). Il a été pendant 5 ans à Sihanoukville, mais a tout vendu il y a 4 ans quand les chinois sont arrivés. D’après lui, c’est devenu une ville fantôme. Je continue ma balade et cherche un endroit où boire une bière, mais il n’y a pas de bar ici. Je me rabat sur un MiniMart, et je bois la bière devant le magasin, où il y a quelques tables et chaises. On est en fin d’après-midi, la ville est active… Puis j’achète des morceaux de Jack Fruit, c’est plutôt bon, pas très sucré mais acidulé, j’aime bien, ça me fera mon dessert ce soir. Je dîne à la guesthouse d’une soupe de légumes (morning glory) et du bœuf.

Manel, à qui je demande s’il y a des cours de cuisine d’organisés à Sen Monorom, me répond que sa femme fait très bien la cuisine, et que si je veux, il me suffit de commander un plat sur le menu : lui s’occupera de me faire les liste des ingrédients, et je pourrai aller dans la cuisine voir sa femme préparer le plat ! Free cooking class !! c’est vraiment trop sympa… Je regarde le menu pour choisir un plat pour demain midi : il y a le fameux Lok-Lak Beef incontournable, et aussi un plat de l’ethnie locale, à base de poulet et de poudre de riz (en fait du riz toasté puis pilé) qui m’intéressent. Je vais voir ça demain.

28/12/2023 – Je loue une moto à Manel, et part vers les endroits indiqués sur sa liste : certaines cascades sont à plus de 30 kms, sinon il y a des points de vue, une fabrique de café et ses plantations… J’ai changé mes derniers euros en dollars ce matin. Dans la banque, la sécurité m’a demandé de retirer mes lunettes de soleil. Comme l’autre fois à Banlung, dans un ATM, on m’avait demandé de retirer mon bob. Cela montre que la sécurité est prise au sérieux ici…

Je fais plus de 30 kms pour la cascade de Bousra : ça vaut le coup, c’est une belle cascade (entrée payante 2,5$), il y a des magasins le long du chemin pour y accéder, mais l’ambiance est sympa. Une touriste chinoise veut à tout prix me prendre en photo avec son mari ! Au retour, je m’arrête prendre un thé au Chamkatea, une « tea-farm » avec un bar qui donne sur un jardin avec une belle vue. Le ciel est un peu nuageux, et il fait nettement moins chaud ici, sans vent (le soir il fait même frais), et c’est bien agréable.

Puis je rentre à l’hôtel pour mon cours de cuisine : le matin , j’ai prévenu Manel que j’avais choisi le Lok-Lak Beef… après avoir hésité avec le Fried Chop Chicken, une recette d’une ethnie locale (Bunong). Pas de problème me dit-il, on fera l’autre demain : ils sont vraiment d’une gentillesse incroyable ! C’est la femme de Manel, Livette, qui cuisine, et moi je filme :

Lok-Lak Beef
Fried Chop Chiken

Je mettrai les recettes dans la partie « Cours de cuisine » du menu « Journal de Voyage ».

Enfin d’après-midi, je vais voir la « Monorong Waterfall » indiquée sur le guide LP (mais pas signalée par Manel), et c’est Manel qui a raison : c’est nul, pas grand chose à voir et impossible d’accéder au bas de la chute d’eau. Puis je file voir un coucher de soleil avec une belle vue sur la ville. Il y a du monde, c’est sympa, mais le ciel est un peu nuageux. La nuit tombe, et la température aussi… je retourne en ville boire une bière au MiniMart, puis je rentre à l’hôtel où je dîne d’une « powder rice soup with vegetables ».

29/12/2023 – J’ai gardé la moto d’hier, et je commence par aller boire un café en ville. Puis je cherche une usine qui produit du café dont Manel m’a parlé, mais je ne la trouve pas. Je file à la Coffee Plantation, où il y a un magasin et un petit bar où je questionne un des employés du goût chocolaté que l’on trouve souvent dans le café cambodgien : il m’explique que ce sont des ingrédients qui sont rajoutés au moment de la torréfaction, on peut faire plein de goûts comme ça (vanille, etc…). Lui ne vend pas ce genre de café, il a ici du Robusta (plus cher) et de l’Arabica. Je n’achète rien et me contente d’une tasse de café 100% Robusta : il est bon, un peu âpre. Sinon, leur tasse de café standard, c’est 80% Arabica et 20% Robusta. Je reviens à l’hôtel, bouquine un peu, et je suis mon deuxième cours de cuisine, le Fried Chop Chicken (ci-dessus). C’est un plat d’une minorité locale du coin, les Bunongs. L’après-midi, j’hésite à aller voir d’autres cascades qui sont sont à 30 kms, ce qui représente 45 minutes de scooter minimum, et ça ne me tente guère. Conduire longtemps un scooter n’est pas toujours très confortable, et il faut rester vigilent en permanence car tout peut arriver sur la route. Je m’arrête du côté du sanctuaire des éléphants, mais c’est privé, impossible d’entrer. Finalement, je retourne au Sunset View Point d’hier, et j’ai droit à un beau coucher de soleil cette fois-ci.

Retour en ville, une bière au MiniMart, je fais le plein du scooter pour le rendre, et retour à la guesthouse. Je croise le couple d’australiens rencontré en arrivant, il reviennent de leur trek : la première journée était cool avec les éléphants, puis une nuit dans un hamac, et le lendemain un trek de 18 kms (trop pour moi avec un sac). Ils sont contents. Demain je quitte Sen Monorom, bye-bye Manel, et merci pour toute ta gentillesse et tous tes bons conseils!

Kampong Cham

30/12/2023 – Départ à 11h30 en minibus pour Kampong Cham (je termine la boucle du Nord-Est), et arrivée à 16h30 chez Thomas où j’avais réservé une chambre directement via WhatsApp puisque je l’ai en contact : 10$ la nuit, pas de clim cette fois, même si je sens en fin d’après-midi que la température est remontée comparée à Banlung ou Sen Monorom. Thomas m’offre une bière, Dominique le français de Thaïlande est là, il vient d’obtenir son visa d’un an très facilement (400$ environ). Puis je loue une moto jusqu’au lendemain soir (7$), et pars me promener le long du fleuve. Je vais recroiser un peu plus tard les deux larrons au Smile, un bar du centre ville, et on boira une autre bière.

Puis je retourne sur la petite place que j’avais repéré au premier passage, et dîne de pâtes fraîches avec du bœuf accompagné d’un œuf, suivi d’un shaker d’avocats et de lait concentré. Le tout pour 10 000 R.

31/12/2023 – Je prends mon petit-déjeuner avec Thomas et David, un français qui voyage à vélo depuis Singapour (et même plus). Parti pour un an de voyage entre l’Europe et l’Asie, pour une moyenne de 70 kms par jour. Puis je pars visiter le « Wat Nokor Bay Chey », le temple que le guide « Beau gosse » avait évité en nous disant que cela coûtait 10 $ et qu’il y avait des flics, lors de mon premier passage à Kampong Cham. J’ai toujours un doute sur ce qu’il nous avait raconté : était-ce vrai ou avait-il faim ? … Je rentre dans l’enceinte sans payer quoique ce soit, mais très vite un type vient me faire comprendre qu’il faut payer. Comme il ne parle pas un mot d’anglais, je fais l’idiot : je lui indique je vais sortir mais de l’autre côté, et j’arrive à prendre à peu près les photos que je veux. Je traîne un peu, et cette fois un policier vient me demander (fort poliment) de sortir de l’enceinte.

Puis je me lance à la recherche du resto où l’on avait déjeuné avec « Beau gosse », et qui m’avait bien plu. Je me souvenais de la zone où l’on s’était arrêté, mais je galère à retrouver ce restaurant. Mais après un bon quart d’heure à parcourir les rues dans tous les sens, je finis par y arriver ! 😎 Je me régale d’un excellent plat de bœuf aux légumes verts avec du riz. Personne ne parle un mot d’anglais dans le resto, la patronne me ramène la clef du scooter que j’avais laissé dessus par inadvertance… Ambiance cambodgienne, tout en confiance !

Retour à la guesthouse pour un peu de repos, puis je ressors, je donne mon guide LP à Thomas, puisque je ne vais pas tarder à quitter le Cambodge. Comme ça, j’allège mon sac ! Je suis d’ailleurs plutôt déçu du contenu du guide : l’édition était très récente, j’ai pu y trouver quelques adresses de restaurants utiles, mais sinon tout le reste est assez convenu, avec le même blabla sur les villes et les endroits à visiter que l’on trouve aujourd’hui partout ailleurs. Très peu d’originalité, j’ai d’ailleurs montré les deux pages sur Kampong Cham à Thomas, autant dire quasiment rien. Thomas m’a répondu qu’aujourd’hui, il ne voit quasiment personne avec un guide papier. Tout le monde est sur internet avec son téléphone. Autrement dit, je suis de l’ancienne génération, j’en prend bonne note ! 😉

Je vais en ville, me promène, bois une bière… Il y a beaucoup de monde le long du fleuve pour ce dernier jour de l’année. Il y a un concert au Night Market, mais la musique est vraiment trop forte pour moi. Des minis feux d’artifice commencent dès 18h, Je croise Dominique au Smile, on boit un verre et on discute. On sent bien que l’on ne s’apprécie ni l’un ni l’autre, mais on fait des efforts pour rester aimables et courtois, au moins il ne me sert pas ses théories complotistes. Puis je retourne dîner sur ma petite place habituelle, et me promène le long du fleuve, où l’ambiance est à la fête façon cambodgienne. Il y a beaucoup de monde sur « la promenade des anglais » comme l’appelle Thomas, certains pique-niquent à même le sol, d’autres ont même montés la tente sur les maigres carrés de pelouse autour des arbres. La musique est forte et omniprésente :

Je rentre à la guesthouse vers 22h, je n’ai pas envie d’attendre minuit pour la nouvelle année. Il y aura du bruit jusqu’à 3h ou 4h du matin. Thomas me dira le lendemain matin que l’hôtel est plein, et qu’il a même du refuser du monde. En fait beaucoup de cambodgiens sont venus participer à la fête sans se soucier d’où ils pourraient dormir, et viennent demander une chambre au milieu de la nuit ! Autant dire que Thomas n’a pas beaucoup dormi…

Phnom Penh

01/01/2024 – Je pars à 8h pour Phom Penh, pour mon dernier jour au Cambodge, après un petit-déjeuner avec Thomas. C’est un type bien, qui se démène avec sa retraite de France pour faire vivre sa famille, au sens large du terme ! J’arrive vers 11h à Phnom Penh, pose mon sac au Onederz où j’ai reloué une chambre (c’est près de l’embarcadère où je prendrai un bateau pour le Vietnam demain). Puis je pars à pied acheter quelques souvenirs, ce qui se résumera deux tee-shirts et trois écussons représentant le drapeau du Cambodge (que je trouve très joli avec le temple d’Angkor Vat). Je passe aussi dans une boutique SMART car j’ai reçu un SMS me disant « Automatic Renew tomorrow 6$ » pour ma carte SIM : comme je m’en doutais, le message est bidon, je ne dois pas en tenir compte.

Je déjeune dans un resto indien d’un plat qui se révèle ni très bon ni très appétissant pour 5$. D’une manière générale, je trouve les prix élevés à Phnom Penh, j’ai du passer trop de temps dans le nord-est du pays ! Retour à l’hôtel et je ressors en fin d’après-midi. Tous les bars sont le long du Mékong, avec cette avenue au trafic incessant et à la pollution démente. C’est vraiment dommage, cela gâche l’endroit, il faudrait trouver un autre quartier la prochaine fois, mais bon ce soir c’est pratique pour l’embarcadère demain midi. Je dîne donc à l’intérieur d’un restaurant, au moins c’est calme et l’air est respirable. Je m’offre un poulet-frites-salades et sauce champignon pour 8$, ma foi très bien réalisé. En sortant, je me demande ce que font les gens en terrasse tellement le contraste est saisissant.

Voilà, demain midi je quitte le Cambodge direction Chau Doc au Vietnam, en bateau par le Mékong ! Je note quelques réflexions sur ce mois passé au Cambodge :

Pays et population très attachants, encore en voie de développement et où tout est encore facile avec un peu d’argent . Il y a toutefois plus de corruption que de démocratie, et les chinois en profitent : on entend beaucoup d’histoires à leur sujet et comment ils achètent les officiels, et ce sont les cambodgiens qui en souffrent. Après Sihanoukville, attention à Siem Reap qui risque de venir un « Hub » pour eux. Certains axes routiers sont encore à l’état de pistes catastrophiques, partout on m’a répondu « c’est en train de se faire », je veux bien les croire, mais cela prend beaucoup de temps dirait-on. J’ai largement préféré les zones non touristiques, avec des gens beaucoup plus naturels. Kampot me laisse un souvenir très mitigé (si je reviens j’irai à Kep), et Phnom Penh est vraiment très pollué, avec un trafic intense. Quand je lis dans le guide LP que c’est une capitale dynamique à la pointe du développement : BOF ! L’air y est irrespirable, et tout y est plus cher : le moindre plat coûte 5$ plus les taxes que l’on te rajoute au moment de payer ; le taux de change est défavorable par rapport au reste du pays… Bref, le touriste est bien ciblé ! Enfin, concernant les enfants, on commence à en voir quelques uns obèses (un peu), et surtout devant un écran de smartphone (beaucoup). Ils sont par ailleurs adorables et dès qu’un étranger passe, ce sont de grands « Hello ! » qui vous sont adressés. C’est sympa, mais j’avoue avoir apprécié un peu d’indifférence à Banlung ou Sen Monorom…

02/01/2024 – C’est mon anniversaire, j’ai 66 ans aujourd’hui ! 😎 On prend le bateau vers midi :

Puis on file sur le fleuve. La frontière se passe ainsi : on fait un premier arrêt côté cambodgien, et on donne nos passeports à un militaire vietnamien. Puis on reprend le bateau 5 minutes pour s’arrêter à la frontière côté vietnamien, où vos passeports vous sont rendus après un peu d’attente. On finit par repartir, on dépose un couple d’anglais sur un très beau bateau où ils vont certainement couler des jours heureux, puis on direction Chau Doc où l’on arrivera alors que la nuit tombe.

Bye-bye Cambodge, welcome Vietnam !


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