Nouvelles – Tome 1 / 1947-1953 – Philip K. Dick

p-k-dick-nouvelles-tome11.jpg Me voilà reparti dans Philip K. Dick, mon auteur de SF préféré !

Cette fois j’attaque les nouvelles, un premier tome de 1500 pages… Du gros, du lourd, surtout qu’il faut en général tenir un livre pour le lire…

P.K. Dick fut un auteur très prolifique (130 nouvelles, et 36 romans). Surtout à ses débuts, où il s’agissait de publier des nouvelles dans les journaux, pour « gagner sa croûte ». C’était l’époque de la SF avec des vaisseaux interstéllaires, voyages dans l’espace ou dans le temps, et où l’imagination allait bon train.

Mais Dick se démarque déjà par son approche. La réalité est-elle vraiment ce qu’elle parait être ? qu’est-ce qui se cache au delà des apparences ? Et quand la réalité s’effondre, comment l’humain réagit-il ? et dans quelle société évolue-t-il ?

C’est en France qu’il rencontrera pour la première fois le succès dans les années 60. Il meurt en 1982 au moment ou sort l’excellent Blade Runner, une adaptation de son roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
Ses thèmes récurrents furent par la suite la schizophrénie, la paranoïa, et l’empathie. Ses deux plus fameux romans sont sans doute Le maître du Haut Château (son premier grand succès) et Ubik (son chef-d’oeuvre officiel).

De nombreuses de ses nouvelles seront adaptées par la suite au cinéma, comme Paycheck ou Minority report récemment. Mais ces films sont en général décevants, axés sur les effets spéciaux et non sur le fond de l’histoire, la psychologie des personnages. Problème récurrent de nos jours.

La deuxième nouvelle du livre s’appelle Roug C’est l’histoire d’un chien qui est persuadé que des extra-terrestres (des Rougs) volent la boite à ordures de ses maîtres. Comment imaginer que ses maîtres n’y accordent pas une importance vitale, puisque chaque jour, ils y déposent des mets délicieux et en referment le couvercle soigneusement ? Mais chaque fin de semaine, les Rougs arrivent et en volent le contenu. Le chien a beau prévenir ses maîtres, rien n’y fait. Dès 5h du matin, sans doute à l’heure où se lèvent les éboueurs à l’autre bout de la ville, il commence pourtant à les prévenir: « Roug ! » aboie-t-il… Il les entendait, il était le seul à savoir… Mais ses maîtres ne comprennent pas, trouvent le comportement du chien anormal: « il devient comme fou, surtout le vendredi matin ».

Voilà ce qu’en dit P.K. Dick:

Cette petite nouvelle parle d’un vrai chien, qui s’appelait Snooper. Ses aboiements me rendaient cinglé tous les vendredis, mais j’étais tout de même plus fasciné par sa logique qu’irrité par ses efforts désespérés pour nous alerter. Je me demandais à quoi le monde devait ressembler pour ce chien. Manifestement, il ne voyait pas la même chose que nous. Il s’était élaboré tout un système de croyance, une vision totalement différente de la nôtre, mais logique étant donné les bases sur lesquelles il la fonde.

Et voilà, sous une forme primitive, ce qui m’a servi de base pendant le plus clair des mes vingt-sept ans de carrière: on tente une incursion dans la tête d’une autre personne, ou d’une autre créature, et on regarde par ses yeux; et plus cet individu est différent de nous, mieux cela vaut… Puis je me suis mis à développer l’idée que chaque créature vit dans un monde différent de tous les autres. Et je continue à penser que c’est vrai. Pour Snooper, les éboueurs étaient d’horribles et sinistres individus. Je crois vraiment qu’il ne les voyait pas du tout sous les mêmes yeux que nous.

Il y a une suite à cet article ici.

3 réflexions sur « Nouvelles – Tome 1 / 1947-1953 – Philip K. Dick »

  1. bonjour je suis a la recherche des deux tomes « Philip K. Dick Nouvelles, 1947-1953 et 1953-1981 », si pouviez m’indiquer ou me les procurer de toutes urgence car c’est pour offrir. (meme d’occasion) cordialement.

  2. Saadi,

    En regardant un peu sur le site de l’éditeur (Denoel), on dirait qu’il y a eu d’autres éditions des nouvelles de K. Dick avec un autre découpage :
    – Nouvelles, 1947-1952
    – Nouvelles, 1952-1953

    Considérant que le tome 2 (dans cette édition, 1953-1981), que j’avais lu mais qui m’avait beaucoup moins plu :
    http://pled.fr/?p=2188

    Tu peux peut-être te rabattre sur ces « nouvelles » éditions, qui semblent encore trouvables, au moins d’occasion…

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