Archives de catégorie : Politique

DebtOcracy

debtocracy DebtOcracy est un film documentaire réalisé par deux journalistes grecs Katerina Kitidi et Aris Hatzistefanou. À noter que le projet a été intégralement financé grâce à des donations, et que le film est placé sous licence Creative Common.

On peut le visualiser à partir du site officiel, sur DailyMotion, et aussi sur ce site où les sous-titres français sont plus lisibles. On peut aussi le télécharger sur le réseau torrent : ici (MP3 et DIVX dans un AVI) où ici (H.264 et AAC dans un MKV). Il dure un peu plus d’une heure.

De quoi s’agit-il ? de la dette grecque comme s’en doute, mais sous un angle apportant une vision différente du problème. À tout le moins, enfin une autre vision que celle présentée dans les médias (les grecs sont des fainéants, ne paient pas leurs impôts, etc…).

Et l’on y apprend plein de choses très intéressantes, comme notamment la notion de dette odieuse. Le FMI, la Banque Mondiale, l’Union Européenne et les grands groupes financiers ou industriels en sortent par contre pas mal amochés.

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Mitterrand et le monde

Mitterrand et le monde Nous sommes le 10 mai 2011, soit trente ans de passés déjà… et les rétrospectives sur Mitterrand ne manquent pas.

Le 04 mai dernier, sur Arte, on pouvait voir « Mitterrand et le monde », un reportage axé sur la politique étrangère de François Mitterrand,  sa vision du monde et de l’Europe : ses rapports avec les américains quand il arrive au pouvoir comme président socialiste, et même bientôt avec des ministres communistes… et surtout ses actions en faveur de la construction de l’Europe, avec la relation privilégiée qu’il entretint avec Helmut Kohl.

Un reportage émaillé de ses discours internationaux donc. Ce qui m’a le plus frappé, c’est la qualité de ces discours : des idées fortes énoncées avec des mots simples, ainsi qu’un art de les déclamer qui rappelle une autre époque, parlant clairement, élevant la voix pour mettre en évidence un point important.

En les entendant, on ne pouvait que les comparer à ceux d’aujourd’hui, et noter le manque cruel de profondeur des discours de nos hommes politiques d’aujourd’hui. Trente ans seulement ont passé ?

Voilà celui qui termine l’émission, son dernier discours devant le Parlement européen, en 1995 : les mots prononcés ce jour là résonnent aujourd’hui d’une manière particulière, alors que les nationalismes, la crise aidant, ont le vent en poupe :

Chose amusante, Jacques Attali témoigne que s’il écrivait ses discours lui-même, il fallait tout de même les lui préparer. Il le lisait alors, le trouvait nul, mais cela semblait le stimuler pour qu’il puisse alors écrire le sien.

Voyage dans la Sarthe ou dans la Drôme ?

l'article du Canard Le Canard s’en fait souvent l’écho, nos plus hauts dirigeants font un large usage des transports aériens, aux frais de la République cela va de soi. Rien d’anormal dans le principe, mais quand on y regarde de plus près, on est en droit de se poser des questions.

Une façon d’illustrer le décalage entre la situation économique de nos concitoyens et le monde dans lequel vivent nos politiques, ainsi que des usages de la République dans notre beau pays, si prompt à donner des leçons de démocratie.

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L’été sera (fa)chaud

Le Canard enchaîné - mercredi 11 août 2010 Je ne fais pas souvent d’articles directement sur la politique gouvernementale (à part les dessins du Canard !), mais je dois dire que là, durant ce joli mois d’août, on est en droit de se poser des questions.

Nous sommes en démocratie, et si 52% des votants ont choisi Nicolas Sarkozy lors de la dernière élection, c’est leur droit le plus strict. Au pire, cela démontre les limites de celle-ci, et si l’on relit Progaganda, souligne la main-mise des partis politiques (entre autres) pour limiter le choix de l’électeur à une poignée d’individus alors qu’en principe le choix devrait être des plus vastes, et potentiellement la manipulation de l’opinion publique…

De même, notre Président prend les décisions qu’il souhaite, c’est son rôle et sa fonction. Les choix économiques, le rôle de l’État et son financement, la sécurité, la justice, la politique étrangère, sont assumés et en droite ligne avec la ligne politique à laquelle il appartient. Pour ceux qui avaient cru aux belles promesses, qu’il allait suffire de travailler plus pour gagner plus, c’est une bonne leçon. « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent », disait Charles Pasqua… ou était-ce ce barbier qui avait écrit sur sa porte « Demain, on rase gratis » ? on attribue tant de grandes phrases aux hommes politiques…

Toujours est-il que les dernières déclaration de notre Président relèvent nettement d’une stratégie politique de bas étage, bien loin de celles que l’on est en droit d’attendre d’un homme occupant la plus haute fonction de l’État. Sans détailler le catalogue de ses déclarations ou celles de ses porte-flingues, on trouve la stigmatisation des minorités, chose qu’il affectionne manifestement, mais qui a atteint ces jours-ci des sommets sécuritaires avec l’expulsion des Roms ; l’assimilation d’une politique d’immigration ratée et de la délinquance vaut aussi son pesant d’or. Tiens, il a aussi assimilé les gitans et les Roms : c’est peut-être la simplification qu’il affectionne en fait.

Gandhi, qui a été avocat, disait dans son autobiographie :

Étudiant, j’avais entendu dire que métier d’homme de loi et métier de menteur était une seule et même chose. Mais cet aphorisme ne réussit pas à m’impressionner, car je n’avais nulle intention de me faire une situation ou de m’enrichir à coup de mensonges.

Et un peu plus loin il ajoute :

Que le lecteur, pourtant, n’oublie pas que le respect même de la vérité dans l’exercice de cette profession ne saurait la guérir du défaut foncier qui la vicie.

Pour résumer, notre président de la république n’est manifestement pas à la hauteur de sa tâche. Cela me rappelle furieusement le principe de Peter… le problème, c’est que selon ce principe, les hiérarques incompétents sont indéboulonnables ! Et le pire dans tout ça, c’est que les prochaines élections étant dans deux ans, ça laisse le temps de faire beaucoup de dégâts dans la société…

Et pour ceux qui veulent un peu connaître ce peuple méconnu que sont les Roms, vous pouvez lire Zoli, de Colum McCann. Une belle et dure histoire à travers le siècle et l’Europe.