Archives de catégorie : Littérature

Badawi – Mohed Altrad

Badawi - Mohed AltradJe crois que c’était lors d’un reportage de Stade2 qui présentait le portrait pour le moins atypique de ce chef d’entreprise, également premier actionnaire et président du Montpellier Hérault Rugby. L’homme avait un parcours incroyable (fils de bédouin syrien), un discours très humble et reconnaissant à la France dont il a pris la nationalité.

Il est également écrivain, et j’ai eu envie de lire ce livre pour mieux connaître son histoire, qu’il est censé raconter dans ce roman. Mais finalement, l’homme se livre peu, et beaucoup de choses ne sont pas dites. Je suis resté un peu sur ma faim à ce sujet.

La première partie est celle de son enfance, la plus intéressante : il perd sa mère très jeune, celle-ci ayant été auparavant répudiée par son mari. Il est alors élevé (durement) par sa grand-mère, et pour elle son avenir est tout tracé : il sera berger ! Mais l’enfant éprouve une fascination pour l’école, et fait tout pour pouvoir y aller. Non seulement il y arrive, mais son travail et ses résultats lui permettront de poursuivre ses études à la grande ville de Raqqah.

La deuxième partie est celle du retour au pays, et le récit perd en force : l’homme a poursuivi ses études en France, et est maintenant ingénieur, travaillant pour une compagnie pétrolière. Il se rend très vite compte qu’il n’a plus grand chose de commun avec ce pays, n’ayant pas vraiment de famille à retrouver… Reste néanmoins son amour de jeunesse, Fadia, qui l’attend toujours, fidèle à leur promesse d’amour.

C’est là que l’auteur peine manifestement à se livrer totalement. Au moment où il éprouve à nouveau des sentiments pour elle (ce qui n’avait rien d’évident après ces longues années), il va « fuir » sous le prétexte d’une obligation professionnelle, et finalement lui enverra une lettre pour lui signifier que leur histoire est terminée, même s’il l’aime toujours… J’ai eu le sentiment que tout n’était pas dit ici : son ambition, son égoïsme ne sont certainement pas étrangères à son renoncement.

Mohed Altrad est né en 1948 ou bien en 1951, est un homme d’affaire français d’origine syrienne. Il est aussi auteur de romans et d’ouvrages de management.

Simon Bolivar : le rêve américain – Pierre Vayssière

Simon Bolivar : le rêve américain - Pierre VayssièreQuand j’avais lu Le général dans son labyrinthe de Gabriel Garcia Marquez, je m’étais dit qu’une biographie de Simon Bolivar devait être passionnante. J’ai donc regardé ce qui existait : rien de disponible en format poche, je me suis donc rabattu sur ce livre, écrit par un historien.

Et c’est un peu là le problème, Pierre Vayssière a choisi une approche thématique (l’homme politique, le chef de guerre, le mythe, etc..), là où j’aurai préféré une simple chronologie de sa vie, particulièrement l’histoire de ses conquêtes, qui n’occupe finalement que soixante dix pages de ce gros volume.

Le reste n’est pour autant ni inutile, ni inintéressant, loin de là : on cerne mieux le personnage complexe grâce à lui : ses origines, ses motivations, la part du mythe dans ce personnage au destin incroyable, surnommé « el Libertador », encore aujourd’hui célébré (et récupéré) dans toute l’Amérique latine ; il a même donné son nom à tout un pays, la Bolivie. Mais pour la partie conquête, je suis resté largement sur ma faim…

Alors comment résumer cette histoire ? Il reste avant tout l’homme qui libéra plusieurs pays de trois siècles de colonisation espagnole : Venezuela, Colombie, Équateur, et même le Pérou (pour ce dernier, il lui faudra franchir la cordillère des Andes dans des conditions proprement incroyables). Hélas, son rêve d’unification fera long feu, et les caudillos locaux, les luttes politiques y mettront fin rapidement.

Héritier du siècle des Lumières par son éducation et ses lectures, témoin des « révolutions atlantiques » aux États-Unis et en Europe, son rêve est d’unifier les pays d’Amérique latine, profitant du déclin de l’Empire espagnol mis à mal par Napoléon. Comme ce dernier (dont il est un fervent admirateur), Simon Bolivar est un républicain convaincu, mais partisan d’un pouvoir fort. Il est issu d’une riche famille créole (élite blanche, dont les origines remontent au pays basque), et se dit libéré de tout préjugé racial (il serait blanc métissé d’indien par son grand-père et en partie mulâtre par sa grand-mère). Il est de nature chétive, mais aussi un grand séducteur aimé des femmes.

Il faut dire que la société sud-américaine fonctionne comme un système de castes, fruit de trois siècles de colonisation ; entre les blancs, les créoles, les esclaves noirs et les indiens, il n’est pas simple de s’y retrouver, et de comprendre qui veut quoi… Comme à Cuba, on retrouve la réticence des grands propriétaires à libérer les esclaves, et Bolivar est issue d’une telle famille. Pourtant, Simon Bolivar réforme, mais plus par opportunisme, comme par exemple en libérant les esclaves noirs à condition qu’ils se battent avec lui, un marché qui ne les tente guère.

Pour conclure, le personnage reste tout de même sympathique, au regard de ce qu’il a accompli, même si le bilan est contrasté. Il est également surnommé « Le Don Quichotte de l’Amérique », ce qui résume assez bien le personnage. Il avait soif de gloire, mais pas de pouvoir.

Pierre Vayssière n’a pas de page wikipedia ! Il est un historien spécialiste de l’Amérique latine, professeur émérite de l’Université de Toulouse II, et selon bibliomonde, franchement marqué à droite :

Pierre Vayssière offre une vision conservatrice de l’Amérique latine. Ses ouvrages proposent une image systématiquement défavorable des mouvements de gauche du sous-continent et au contraire ont tendance à minimiser les méfaits des dictatures et de l’interventionnisme nord-américain.

Dans le cadre de cette biographie, cela a peu d’importance : George Washington avait signé un pacte de neutralité avec Madrid… mais Simon Bolivar se méfiait (déjà) de leur expansionnisme.

Tribulations d’un précaire – Iain Levison

Tribulations d'un précaire - Iain LevisonAprès Un petit boulot qui m’avait bien plu, j’enchaîne avec le premier livre publié par cet auteur, un récit autobiographique sur les 42 petits boulots qu’il a exercés à la fin de sa licence de lettres.

On comprend mieux la vision de la société évoquée dans Un petit boulot à la lecture des expériences professionnelles par lesquelles Iain Levison est passé… Ayant dépensé 40 000 dollars (et donc complètement fauché) pour passer une licence de lettres qui se révèle totalement inutile (voir un handicap) pour trouver un travail, il nous raconte tous les petits boulots qu’il a du faire pour survivre, dont certains durs et dangereux en Alaska.

La description de cette société inégalitaire où le travailleur, peu payé, au contrat précaire, doit en plus subir toutes les brimades de petits chefs, les horaires impossibles, obligé de sourire au client en lui souhaitant « une bonne journée », sans parler des arnaqueurs qui profitent de la précarité, etc… ne manque ni de justesse (au moins c’est du vécu !), ni d’humour.

Mais sa conclusion est assez amère : le travailleur est devenu une quantité négligeable, seuls comptent les résultats financiers ; l’attitude des entreprises vis-à-vis de ceux qui accomplissent le travail n’a véritablement jamais vraiment changée, et le fossé qui se creuse rend le dialogue impossible, car dénué de sens.

Voilà quelques extraits, le dernier est la conclusion :

Au  cours des dix dernières années, j’ai eu quarante-deux emplois dans six États différents. J’en ai laissé tomber trente, on m’a viré de neuf, quant aux trois autres, ç’a a été un peu confus. C’est parfois difficile de dire exactement ce qui s’est passé, vous savez seulement qu’il vaut mieux ne pas vous représenter le lendemain.
Sans m’en rendre compte, je  suis devenu un travailleur itinérant, une version moderne  du Tom Joad des Raisins de la colère. À deux différences près. Si vous demandiez  à Tom Joad de quoi il vivait, il vous répondait : « Je suis ouvrier agricole ». Moi, je n’en sais rien. L’autre différence, c’est que Tom Joad n’avait pas fichu quarante mille dollars en l’air pour obtenir une licence de lettres.

Une usine délocalisée au Mexique aujourd’hui, une augmentation des salaires du Congrès demain, un fonctionnaire de l’Administration qui ferme les yeux sur la hausse des tarifs des compagnies de téléphone après-demain, et bientôt tout le monde doit se contenter de survivre. Les promoteurs immobiliers voient une occasion de gonfler les prix et personne ne le leur interdit. Où se cache le type censé dire « Non, ce ne serait pas juste  » ? A-t-il seulement existé ? Les auteurs de la Constitution ont-ils négligé d’inclure un paragraphe sur ce qui arriverait quand la richesse commencerait à passer du peuple aux mains de quelques-uns ?

Il y a de nombreuses façons de voir la chose. Ça ne va pas si mal. Je vis dans le pays le plus riche du monde ; même être fauché ici vaut mieux que d’appartenir à la classe moyenne du Pérou ou de l’Angola. […] Ce n’est pas une question d’argent. Le véritable problème c’est que nous sommes tous considérés comme quantité négligeable. Un humain en vaut un autre. La loyauté et l’effort ne sont pas récompensés. Tout tourne autour des résultats financiers, un terme aussi détestable pour tout travailleur que « licenciement » ou « retraite forcée ». D’accord, nos avons fait des progrès depuis l’édification du barrage Hoover ou depuis que les ouvriers mouraient en construisant les voies ferrées, mais l’attitude des entreprises vis-à-vis de ceux qui accomplissent le travail est restée la même. Et le balancier revient dans l’autre sens. Ceux qui font les promesses sont si loin de tout qu’ils ne voient même plus que leurs promesses ne signifient rien. Des actions de votre entreprise au bout de cinq ans ? Super, merci. Mais nous savons tous les deux que, statistiquement, dans cinq ans je serai parti depuis longtemps.

Iain Levison, né en 1963 à Aberdeen, est un écrivain américain d’origine écossaise vivant à Philadelphie. Après avoir vécu avec sa mère célibataire dans un taudis d’Aberdeen, il part vivre aux États-Unis en 1971.

Un petit boulot – Iain Levison

Un petit boulot - Iain Levison C’est par un article du Canard enchaîné que j’ai entendu parler de cet auteur ; c’était pour un autre livre (« Tribulations d’un précaire ») mais il y avait une référence à celui-ci, son premier roman. Il en était dit le plus grand bien, humour décapant dans un Amérique où sévit le chômage…

Je l’ai lu en moins d’une journée, assez vite accroché par l’histoire et le ton mordant avec lequel elle est contée : dans une petite ville des États-Unis, la crise économique a frappé de plein fouet, et plusieurs usines ont fermées, laissant beaucoup de personnes sur le carreau.

Jake Skowran est l’une d’entre elles, passablement écœuré par ce monde où seul compte le profit. Sa copine l’a quitté, il a du résilier son abonnement au câble et vendre sa télé, couper le chauffage de l’appartement… et pour couronner le tout, il a des dettes de jeu. Jusqu’au jour où un bookmaker mafieux lui propose « un petit boulot »… qui consiste à tuer sa femme qui le trompe ! N’ayant plus rien à perdre, Jake accepte et va devenir tueur à gage, sans aucun remord.

C’est un bon polar, avec une écriture assez directe, et qui se lit très vite ; toute l’histoire est parsemée de réflexions sur la crise économique qui frappe et provoque le désespoir, la misère, la honte des gens… Et c’est plutôt bien vu ! Voilà trois petits extraits pour vous faire une idée : vous verrez que les réflexions de Jake sur la société sont très lucides… comme pour la façon dont il aborde le métier de tueur à gage !

Si le directeur de l’empire Gas’n’Go m’appelait demain matin pour me dire que je suis foutu dehors encore une fois, la qualité de mon travail n’en souffrirait pas. Je n’arrêterais pas de nettoyer et je ne me mettrais pas à voler, comme ils le pensent. C’est pour ça que, en supposant que les licenciements soient jamais nécessaires, nous ne l’apprenons qu’à la dernière minute. Ils considèrent chaque fourmi ouvrière comme un traître potentiel qui crève d’envie de s’emparer de leur bien. Mais moi et les gars avec qui je travaillais n’étions pas là pour eux, ni même pour leur chèque. Nous étions là pour nous, parce que nous pouvions former une équipe et faire un boulot. Et le pire dans les licenciements, ç’a été de découvrir soudain que l’équipe était un mirage, créé par la direction pour obtenir davantage de nous à moindre coût. Ce que nous réalisions n’avait de sens que pour nous.

Peut-être que rien de tout ça n’est vrai. Peut-être que Corinne Gardocki passe ses journées comme bénévole dans un foyer pour sans-abri et que son histoire avec le pilote de ligne est le produit de la paranoïa sénile de Gardocki. Le « pilote de ligne » est peut-être son frère. En fait ça m’est égal. Elle va mourir parce que j’ai été licencié d’une usine rentable en plein milieu de ma carrière. Elle va mourir parce que ma copine m’a quitté, parce que je ne supporte pas la vie de chômeur. Corinne Gardocki est une femme morte parce qu’un petit malin de Wall Street a décidé que notre usine ferait de plus gros bénéfices si elle se trouvait au Mexique. Je t’aurai, Corinne. Un problème moral ? Pas vraiment.

Tommy me fait bosser comme une bête, et quand arrive samedi je suis vraiment fatigué. Fatigué par le travail. Quelle sensation merveilleuse et oubliée. Ceux qui ont un boulot et bossent comme des bêtes n’apprécient pas à sa juste valeur le privilège de ce sentiment de satisfaction, la beauté de leur épuisement, qu’ils peuvent porter comme une médaille. Cet épuisement vous donne de l’énergie, vous savez que vous avez apporté votre contribution, changé quelque chose. J’ai changé quelque chose en remplissant les pots à café, en nettoyant par terre et en enregistrant des paquets de chips et des bières. Je suis redevenu un travailleur.

Iain Levison, né en 1963 à Aberdeen, est un écrivain américain d’origine écossaise vivant à Philadelphie. Après avoir vécu avec sa mère célibataire dans un taudis d’Aberdeen, il part vivre aux États-Unis en 1971. Son premier livre, Tribulations d’un précaire est un récit autobiographique sur les 42 petits boulots qu’il a exercés à la fin de sa licence de lettres. Un petit boulot (2003) est son premier roman.

Lonesome dove- Larry McMurtry

Lonesome dove- Larry McMurtry

Ultime recommandation de mon libraire à qui je venais dire adieu puisque je déménageais et quittais la ville : « Si tu aimes les westerns, tu vas aimer ce livre… Même Barak Obama l’a lu ! »…

Et il avait raison, c’est exactement ça ! Comme indiqué sur le quatrième de couverture : « Si vous devez ne lire qu’un seul western dans votre vie, lisez celui-ci», et la phrase est de James Crumley, un auteur de polars que j’aime bien, et que j’avais découvert avec « Le Canard siffleur mexicain».

Lonesome dove, c’est un bled du Texas, où il n’y a pas grand chose à faire. C’est l’endroit où ont choisi de s’installer deux anciens Texas Rangers, Augustus McCrae et Woodwrow Call, après avoir passé une bonne partie de leur vie à « pacifier » la région, comprendre se battre contre les Comanches pour que les blancs puissent s’y installer. Gus est autant bavard que fainéant, quand Call est mutique et un bosseur obsessionnel.

Ils vivotent de la vente de chevaux, n’hésitant pas à traverser la frontière mexicaine pour aller en voler quelques uns quand il le faut : c’est moins dangereux que de ce côté-ci de la frontière, où le vol de chevaux est puni de pendaison.

Call décide un beau jour de voler du bétail au Mexique, pour l’emmener dans le Montana et y établir un ranch : la région est à peine « pacifiée », mais on la dit parfaite pour le bétail avec ses immenses prairies… et être les premiers à y amener du bétail c’est s’assurer d’un bel avenir… La route sera longue (plusieurs milliers de kilomètres), et pleine de dangers, tant pour les hommes que pour les animaux.

Lonesome dove- Larry McMurtry J’ai bien aimé cette histoire, malgré un début un peu lent, où le verbiage de Gus fatigue un peu, tout comme les interrogations existentielles du jeune Newt. Mais tout cela prend sa place quand les choses s’animent et qu’il faut prendre la piste. La vie telle qu’elle était à l’époque est très bien retranscrite : une vie dure, sans confort, que l’on soit homme ou femme, aguerri ou non… La plupart des cow-boys n’ont aucune éducation, et savent peu de choses de la vie, si ce n’est monter à cheval et s’occuper d’un troupeau. La nature ne fait pas de cadeau, les indiens non plus, et c’est bien sûr encore plus compliqué si vous êtes une femme (les deux personnages féminins de l’histoire ont de fortes personnalités).

La lecture est agréable, les personnages savoureux, bref une bonne alternative aux polars aussi vite lus qu’oubliés !

Larry McMurtry, né en 1936, est un  un romancier, essayiste et scénariste américain. Lonesome Dove a remporté le Prix Pulitzer de la Fiction en 1986. Il a également écrit avec Diana Ossana le scénario du film Le Secret de Brokeback Mountain.

La physique des catastrophes – Marisha Pessl

La physique des catastrophes - Marisha Pessl

Livre recommandé par le libraire : « jeune auteur qui vous emmène dans des histoires incroyables… » Je me suis laissé convaincre, et j’ai acheté son deuxième roman (Intérieur nuit) pour l’offrir à des amis (le libraire venait de le finir et en était encore tout retourné !), et pris celui-ci (son premier roman publié) pour moi-même : au moins, il est en format poche.

L’auteur serait donc l’enfant prodige de la littérature américaine, et ce roman a été élu comme l’un des meilleurs livres de l’année 2006 par le New-York Times.

Alors… bon, encore un auteur américain qui est payé à la ligne ! Le roman fait 800 pages… un bon tiers en moins ne lui aurait pas fait de mal, et sans rien perdre de l’histoire. On s’ennuie ferme devant la lenteur de l’intrigue ; c’est important de bien présenter les personnages, ok, mais à un moment, il faut démarrer ; ici ça se passe à la page 280, et il faudra attendre la page 496 pour en venir au moment décisif du récit !

Roman brillant ? en fait non… Le personnage principal est brillant, ce qui est différent. Bleue (c’est son nom) est une élève douée, élevée par son père, encore plus doué s’il n’est pas un génie. Il sait tout sur tout, et sa fille ne peut faire moins qu’être la première de sa classe.

Blue nous raconte l’histoire à la première personne, et en bonne surdouée, nous abreuve au moindre bout de phrase de références constantes à des auteurs ou des ouvrages de référence, parfois bidons, parfois instructives, mais finalement un peu fatigantes, car venant casser le fil du récit. Globalement, cela donne un effet « universitaire » au texte dont je me serais bien passé.

L’histoire quant à elle est beaucoup trop délayée pour qu’on prenne vraiment plaisir à tourner les pages (on fatigue plutôt). Et paradoxalement, j’ai trouvée la fin laborieuse, avec un sentiment d’inachevé. Quant à l’examen final qui clôt le livre, j’avoue ne pas avoir eu le courage de le lire, je n’en pouvais plus !

Marisha Pessl, née en 1977 est une écrivaine américaine.

Faillir être flingué – Cécile Minard

Faillir être flingué - Cécile  Minard

Livre conseillé par la libraire, ma seule condition étant un format poche. Ce livre a par ailleurs reçu le prix Livre Inter 2015.

C’est une histoire du Far-West, au temps des premiers pionniers qui s’aventurent dans les territoires indiens… Et ils sont nombreux les personnages à être présentés dans la première partie du livre, sans qu’on sache vraiment ce qui les relie les uns aux autres… Ils atterriront finalement tous dans une petite ville, pour s’y installer et y vivre.

Je n’ai pas trop aimé cette histoire, particulièrement le contraste entre la première partie, qui se passe dans la plaine, au milieu des territoires indiens, avec des personnages et des rites mystérieux qui intriguent le lecteur… pour basculer dans la deuxième partie dans cette petite ville ou chacun n’aspire plus qu’à une chose, monter sa petite affaire et gagner des dollars qui se révèle d’une banalité décevante. Et pourtant, certains personnages semblaient peu enclins à une vie sédentaire…

Si l’écriture est agréable, on a un peu de mal à s’y retrouver dans tous les personnages présentés au début, passant de l’un à l’autre sans que l’on comprenne grand chose à ce qui se passe… Et les mystères évoqués seront tout simplement oubliés une fois arrivé en ville, laissant sèchement le lecteur sur sa faim.

Histoire finalement décevante, sans grand intérêt. Limite « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ».

Cécile Minard, née à Rouen en 1969, est un écrivain français.

La lettre à Helga – Bergsveinn Birgisson

La lettre à Helga - Bergsveinn Birgisson

Livre conseillé par la libraire, ma seule condition étant un format poche. Ce livre a par ailleurs reçu le prix du meilleur roman des lecteurs du POINT sélection 2015.

Il s’agit d’un petit roman d’une centaine de pages, très vite lu donc… et ce n’est pas plus mal, parce que je n’y ai trouvé que peu d’intérêt.

C’est l’histoire d’un homme au seuil de sa vie, Bjarni, qui écrit une longue lettre à l’amour de sa vie, Helga… Sauf que cet amour est toujours passé en second pour lui : il est resté avec sa femme légitime, et s’est contenté d’aimer Helga de loin… Non content de s’apitoyer sur son sort, il persiste à en attribuer la responsabilité à Helga, ce qui est assez vite énervant !

Le  décor est celui de l’Islande et des grands espaces ; Bjarni est éleveur de brebis, Helga fermière. Nous aurons donc droit à de grandes phrases sur la nature, les anciennes valeurs du temps passé, etc…

Personnellement, j’ai trouvé ces digressions sur la nature et le mode de vie des anciens un peu lassantes et répétitives. Bajrni se réfère toujours au passé, au bon sens paysan… il aurait mieux fait d’apprendre à penser par lui-même, ça lui aurait été plus utile ! Un pauvre type, au final, c’est l’impression qu’il m’a donné.

Bergsveinn Birgisson, né en 1971 à Reykjavik1, est un écrivain islandais, spécialiste de littérature médiévale scandinave .

Arrive un vagabond – Robert Goolrick

Arrive un vagabond - Robert Goolrick Livre conseillé par la libraire, ma seule condition étant un format poche.  Ce livre a par ailleurs reçu le grand prix des lectrices ELLE roman 2013.

Dès les premières lignes, on est longuement prévenu : même si tout souvenir est une fiction… il s’agit d’une histoire vraie !! Et mieux encore, c’est un véritable mythe qui va nous être conté…
En fait, l’auteur aurait transposé un fait-divers ayant eu lieu en Russie dans sa Virginie natale. Tout ça pour une histoire somme toute assez banale si on la résume à l’essentiel : un mari trompé, un meurtre et un suicide…

L’intérêt du roman est ailleurs en fait, dans la description de la vie de cette petite bourgade dans les années 50, avec ces gens simples dont la seule valeur est le travail, à l’honnêteté scrupuleuse, et avec qui la croyance en Dieu est difficilement discutable : il y a cinq églises pour les cinq cents habitants, en comptant celle réservée aux noirs ! Car même si ces braves gens n’ont rien contre les noirs, ces derniers vivent à l’écart du village : c’est le racisme ordinaire au  quotidien… Ça se passe comme ça à Brownsburg, Virginie, en 1948.

Arrive donc un vagabond, Charlie, qui va s’éprendre de Sylvan, une très belle jeune fille venue de la campagne, hélas mariée à un rustre qui l’a en fait « achetée » à ses parents pour quelques billets. Le drame ne peut alors qu’arriver…

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Le jour où Nina Simone a cessé de chanter – Darina Al-Joundi / Mohamed Kacimi

Le jour où Nina Simone a cessé de chanterLivre conseillé par la libraire, ma seule condition étant un format poche.

C’est un livre fort, qui raconte l’histoire d’une jeune fille née au Liban en 1968… La guerre du Liban démarrant en 1975 (et qui va durer 17 ans), inutile de vous dire que ça ne sera pas une adolescence heureuse. Surtout si l’on est une femme, et élevée par son père dans un idéal de laïcité et de liberté.

Littérairement parlant, j’ai trouvé la narration un peu sèche, les événements racontés parfois à la suite les uns derrière les autres sans souci de lien. Avec aussi une certaine crudité dans la narration, certaines scènes étant assez violentes… mais bon les choses sont dites comme elles se sont passées, car il s’agit d’une histoire vraie, celle de Darina Al-Joundi, écrite par Mohamed Kacimi.

Dommage aussi qu’il n’y ait pas plus de contexte historique sur cette guerre du Liban avec tous ses protagonistes (palestiniens, israéliens, chrétiens), mais cela aurait été alors une autre histoire, pas celle de Darina… qui va la vivre de l’intérieur, au quotidien, en tant que femme, avec son besoin de vivre et de grandir dans ce pays en pleine folie meurtrière.

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