Archives de catégorie : Culture

Europeana : pensez culture

logo europeana Europeana est un beau projet financé par la Comission européenne. Il s’agit de proposer en ligne les contenus déjà numérisés de nombre de bibliothèques européennes, musées, centres d’archives, etc…Pour l’instant en version beta, propose déjà plus de quatre millions d’objets numériques, sous la forme de textes,  sons, images ou vidéos.

L’outil de recherche a l’air bien conçu, on peut ensuite trier par langue, pays, date… et une fois le document sélectionné, les informations comme le format, les droits apparaissent clairement. D’un seul site, on peut donc ainsi accéder aussi bien aux documents de la BNF, Le Louvre ou le musée d’Orsay, mais aussi la British library et bien d’autres encore, la liste est impressionnante.

On peut aussi se créer un compte gratuitement, Moneuropeana, afin de pouvoir sauvegarder ses recherches ou ses objets, ajouter une étiquette, partager avec un ami.

Je l’ai ajouté dans la liste des liens du blog.

La boite à chanson – Bretagne

france culture logo Petite surprise ce matin au réveil, sur France Culture : dans la chronique La boîte à Chansons par Martin Pénet, petit pot-pourri d’extraits de chansons sur la Bretagne…pour s’en moquer ou bien la louer !
De Gilles Servat à Melen Favennec, en passant par Fernandel et Chanson Plus Bifluorée, comme dit le proverbe breton :

C’est tout en plaisantant qu’on dit la vérité.

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Upside down – Les Arctiques

Accéder à l'album Quelques photos de l’exposition temporaire « Upside down – Les Arctiques » qui se tenait également au musée des arts premiers.

Pour la première fois en Europe (dixit la brochure) l’ensemble des arts esquimaux, de l’Alaska à la Sibérie.  De tout petits objets finement sculptés (les nuits d’hiver sont lingues), mais aussi des masques très particuliers, pas vraiment sympathiques. L’exposition se passe dans un grand univers blanc (conçu par Doug Wheeler, artiste américain pionnier du mouvement « Light and Space »).

Le musée des arts premiers

Accéder à l'album Visite du musée des arts premiers dimanche dernier. Ou le musée du Quai Branly… ou encore « le musée de Chirac ». L’architecte a voulu que l’on entre par un longue rampe, avec un passage sombre, sorte de sas symbolique, avant d’être accueilli par un foule de statues.Le lieu est bien conçu, la ballade agréable avec de nombreux bancs incrustés dans les murs.
On y trouve donc des collections du monde entier : Océanie, Asie, Afrique et Amérique. Toutes les pièces sont très belles. J’ai privilégié les statues et sculptures, car elles sont mieux éclairées ! le flash est interdit, et elles sont déjà un peu sombre.
L’impression à la sortie, c’est la profusion d’objets. Il aurait fallu un espace plus grand, et il faut certainement plusieurs visites pour en apprécier toutes les splendeurs. On ne peut s’empêcher de penser à la manière dont ces oeuvres ont été acquises, l’histoire ne doit pas toujours être glorieuse. C’est un peu la caverne d’Ali-Baba…

La bande à Bonnaud

labandeabonnaud.jpg Pendant les vacances, j’ai pu entendre la dernière émission de La bande à Bonnaud sur France Inter. Elle n’aura pas vécu longtemps, rappelez-vous l’arrêt de Charivari l’année dernière. Cette fois non seulement l’émission est arrêtée, mais Frédéric Bonnot, le producteur est licencié. France Inter a d’ailleurs fait grève une journée pour demander sa réintégration.

La raison officielle donnée par la direction est: Pas assez d’audience et contenu trop élitiste. Rappel, cette même direction avait fixé il y a un an comme objectif de renforcer la contenu culturel de la chaîne. C’est vrai qu’il y a culture et culture: la direction parlait sans doute de celle du marché.
Se permettre de ne pas être politiquement correct semble également périlleux en ces temps d’alternance.

Voilà ce qui que précise Bonnot dans un article de Marianne :

Ils me demandaient que ça fasse moins élitiste, que ça fasse moins France Culture, que les interviews soient moins longues, qu’on passe plus vite d’un sujet à un autre, que ce soit moins en profondeur. Frédéric Schlesinger (directeur de France Inter) voulait une concurrence frontale à Ruquier, sur Europe 1, et à Bouvard, sur RTL, qui sont à la même heure. Il m’avait demandé de faire une sorte de mélange entre les « Grosses têtes » et « Le masque et la plume ». Il voulait des invités people, des gens en promotion, un peu plus de chanteurs, d’acteurs. Mais j’ai refusé de me travestir.

Il pose également la question du climat régnant à France Inter, et des influences politiques.

Pour ne pas oublier, voilà les 3 dernières minutes de la dernière émission, soit les adieux de Frédéric Bonnot, très ému et qui a du mal à parler.

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Les temps changent, et la radio publique aussi. Il y a un article très complet sur le site Art et Culture (s) Blog .

Philosophie magazine

philo-mag.jpg En cette période d’élection, et suite à un petit article du Canard de la semaine dernière, j’ai acheté la revue « Philosophie magazine » où est publiée un dialogue entre Nicolas Sarkozy et Michel Onfray.

Michel Onfray est un philosophe comptemporain, très à gauche, et également très intéressant.
Suite au conseil d’un ami, j’écoute de temps en temps des émissions de France Inter téléchargées, intitulées « Contre histoire de la philosophie ». Michel Onfray parle de l’hédonisme, et remet en cause la vision classique de la philosophie où il s’agit essentiellement de raison et où les instincts, le plaisir sont considérés comme une entrave à la progression de l’esprit… Bon je simplifie, j’y reviendrai sans doute sur ce blog, si j’ai le courage de résumer chacune des émissions dans des articles.

Bref, dans Philosophie magazine du mois d’avril, vous apprendrez que Nicolas Sarkozy s’est construit en transgressant les règles ! Inattendu… Je n’ai pas encore lu l’article, mais il devrait être passionnant.

Il y a aussi d’autres articles en rapport avec les élections, vu sous l’angle de la philosophie: derrière les petites phrases, les différents  programmes, faire apparaître les concept-clés des candidats. Très intéressant sans aucun doute.

Brouillons de culture

Une journaliste de Télérama a interrogé les différents candidats à l’élection présidentielle sur la sujet de la culture: Florilège d’instantanés savoureux

Le bureau de Le Pen s’ornait de l’impérissable ouvrage de Jean-Pierre Pernault: « Au coeur de nos régions ». Pour le reste, il est assez « adversaire de la gratuité ». Pas de culture pour les prolos !

Côté Sarkozy, quelques nostalgies s’expriment: « Lorsque j’étais enfant, il y avait « Au théâtre ce soir ». Y a-t-il du théâtre aujourd’hui sur nos grandes chaînes publiques ? (…) De vraies émissions littérraires ? on a des talk-shows sympathiques, mais des émissions sur la littérature ? ». J’adore quand Sarko pose des questions… les réponses sont toujours dans la question.
Car Sarko adore la littérature. Il vient de dévorer les 900 pages des « Bienveillantes » (comme dit Le Canard, les 13000 de Saint-Simon, c’est pour l’entre-deux-tours). Sinon, les 2 mêmes noms reviennent toujours: Céline et Albert Cohen. L’art de rassembler !

Pour Ségo, la culture est « enjeu de développement économique » Elle a envoyé un fax à propos de ses goûts: « Elle a écouté Bach, mais aussi Diam’s. Elle a lu Victor Hugo, mais aussi Fred Vargas (…), ne déteste aucun livre, aime tout le cinéma français ». On ratisse large.

Voynet était intarissable, 2 heures d’entretien fleuve: « David Lynch, Cassavetes, et le Wenders des débuts ». Pourquoi, Wenders a fait de la merde après ?

Bayrou, déclamateur occasionel de Saint-John Perse et d’Aragon, se déclare avec humilité « béotien » en la matière. Au moins, il est sincère.

Bref, pour bien des candidats, la culture c’est ce que l’on a oublié, tellement on est obsédé par le reste.

Source: Le Canard Enchaîné – mercredi 28 février 2007

Le Littré

Le dictionnaire de la langue française d’Emile Littré, édition de 1863, est passé dans le domaine public. Elle date un peu, certes, mais le Littré est un dictionnaire très littéraire, trufffé de citations (de Voltaire, Bossuet, Corneille, etc…). On y trouve le sens du mot, son histoire, et même son étymologie (cette dernière rubrique étant décrite aujourd’hui comme un peu farfelue, car cette science en était à ses débuts).

François Gannaz s’est lancé dans la réalisation d’une version électronique de ce dictionnaire. Il est accessible en ligne ici. C’est une belle réalisation, bravo et merci à lui. Au passage, voici ce qu’il dit à propos de Linux sur son projet:

Linux : C’est grâce à ce système d’exploitation stable et aux nombreux outils qui l’accompagnent (de la ligne de commande du shell à GNU Emacs en passant par vi et ses macros) que ce projet a pu être mené à bien de façon efficace et sans plantage intempestif. Donc un grand merci au logiciel libre.

Il est important de le préciser…

stardict.png Stardict est un logiciel gratuit lui aussi, disponible sous Linux comme sous Windows. Il permet simplement de consulter des dictionnaires: une fois installé, il n’en comporte aucun. C’est à vous d’aller les télécharger et les décompresser dans le répertoire approprié. Tout est expliqué ici (à noter que pour Windows, vous devez d’abord installer le GTK+ runtime environment.

Une version du Littré est donc disponible pour Stardict. Et voilà ce que cela donne:

bagnole.png

Vous l’avez compris, pour les mots et les sens récents, ce ne sera pas très utile ! Mais pour le reste, c’est très riche.

Le pays Gallo

le pays-gallo en jaune Pendant notre séjour dans le Finistère en fin d’année, Hubert nous a passé son film sur le pays Gallo. C’était passionnant, d’autant que cela nous touchaient tous, puisque nous sommes originaires de ce pays Gallo !

Alors c’est quoi ? Depuis le Haut Moyen-Age, la Bretagne a deux « langues » spécifiques :
le BRETON, d’origine celtique, parlé en Bretagne occidentale, la Basse-Bretagne,
le GALLO, d’origine latine, parlé en Bretagne orientale, la Haute-Bretagne.

Combien de fois m’a-t-on demandé si je parlais Breton ? et je répondais non, un peu contrit. En fait à Vitré, situé en Ille-et-Vilaine, on n’a jamais parlé le Breton. C’était le Gallo.

Dans son film, Hubert interroge Henriette Walter, une linguiste réputée, professeur de linguistique à l’université de Haute Bretagne. Elle a par ailleurs écrit un livre: Le français dans tous les sens. On y apprend entre autres que le Français n’est finalement qu’un patois qui a réussi:

L’idée reçue selon laquelle le patois serait du français déformé doit être vivement combattue et démentie. En réalité, le français, en tant que forme particulière prise par le latin parlé en Ile-de-France, était lui-même à l’origine un patois du latin. Et si l’on constate que cette variété s’est par la suite répandue dans les autres régions pour finalement s’imposer comme la langue du royaume de France, c’est uniquement pour des raisons liées aux institutions et à l’importance prise par la capitale sur les plans politique, économique et administratif.

Les autres patois ont simplement eu moins de chance, en restant la langue d’une seule région, voire d’un seul village. Il faut donc bien comprendre que non seulement les patois ne sont pas du français déformé, mais que le français n’est qu’un patois qui a réussi.

On parle bien sûr du latin populaire, celui parlé par les envahisseurs. Regardez la carte ci-contre:

On voit les différentes langues romanes (issues du latin) parlées à l’époque, dont le francien qui est celui qui « a réussi ».

En haché ce sont les langues non romanes: le breton, le basque, le flamand et l’alsacien.

Gall vient du celte, qui désigne en Bretagne celui qui parle la langue romane (ou encore l’étranger). Le Gallo était donc considéré comme du mauvais français. et dans les campagnes on avait honte de le parler; on interdisait même de parler le Gallo aux enfants lors de leur scolarité. Depuis les choses ont heureusement changées, on peut désormais apprendre le Gallo dans de rares écoles, permettant de rectifier l’image faussée de cette langue, et de mieux comprendre ses origines et son histoire.

Sources