Telgruc – seconde partie

Accéder à l'album Le 1er juillet dernier, c’était l’arrivée des courageux Tretsois à Telgruc sur Mer… Ils seront saisis par le beauté du coin certes, mais également par le climat qui n’était guère clément en ce début d’été ! Heureusement, le ciel se découvrait quand même l’après-midi.

Voilà les photos d’une belle ballade autour de Camaret sur mer, avec son « sillon » (barrière naturelle de galets), jusqu’à la pointe de Pen Hir et ses magnifiques rochers. Il ne manquait que quelques degrés pour se baigner !

Le Festin nu – Williams Burrough

festin-nu.jpg Voilà un livre dont j’ai abandonné la lecture au bout de 50 pages. Ce n’est pas une raison pour ne pas en parler.

William S. Burroughs, écrivain de la Beat Generation, terme employé pour la première fois par Jack Kerouac pour décrire son cercle d’amis. Le troisième membre fondateur était Alen Ginsberg. Les œuvres majeures de ces auteurs fondateurs sont Sur la route de Kerouac, Howl de Ginsberg et donc Le Festin nu de Burroughs. J’avais lu Sur la route il y a bien longtemps, excellent bouquin (tout est dans le titre), alors je me suis dit essayons le Festin nu.

William Burroughs est décrit comme le plus noir des trois, il s’adonne à l’héroine durant les années 50 (pendant une dizaine d’années), allant jusqu’à tuer sa femme d’une balle en pleine tête alors qu’il s’amusait à jouer à Guillaume Tell en visant une pomme posée sur la tête de celle-ci !
Il est aussi l’auteur d’une technique appelée le cut-up: il s’agit de recréer un texte à partir de bribes découpées et mélangées au hasard, utilisant parfois des fragments d’autres auteurs.

En 1956, après une cure de désintoxication, Le Festin nu est publié. Il est rapidement interdit dans de nombreux états américains, pour obscénité. Il faudra 10 ans pour que le livre soit finalement reconnu « non-obscène ».

Pour ce que j’en ai lu, c’est très décousu: mélange d’hallucinations, d’information sur les drogues et leur traitement médical, sur le fil d’une histoire incertaine. On s’y noie un peu, ça part dans tous les sens, et pas toujours d’une manière compréhensible. Je n’y rien vu d’obscène par contre, mais on imagine qu’à cette époque, et aux US, ce n’est pas trop étonnant.
Ça me fait penser à la chose suivante : avez-vous déjà eu une discussion avec un type ivre-mort ? C’est très difficile car l’individu en face de vous est incapable de se concentrer sur un sujet donné. Ecoute-t-il d’ailleurs ? pas sûr… Même s’il y a parfois des raccourcis fulgurants, des choses dites qui ne le seraient pas sans l’ivresse, c’est souvent laborieux et difficile pour le type à jeun. A moins que les deux interlocuteurs soient ivres tous les deux… là, cela peut durer des heures, mais personne ne s’en souviendra le lendemain !

Ce livre a sans doute une valeur pour étudier cette époque, ce mouvement. Quant au plaisir de lire proprement dit (en tout cas sous la forme à laquelle j’aspire), je ne vois pas trop où il pourrait se situer.

Etats-Unis: la richesse à crédit

credit.jpg Excellent reportage hier soir sur Arte, à propos de l’endettement des Etats-Unis (8 000 milliards de dollars). Alternant les avis d’experts économiques et les témoignages de simples citoyens, la situation décrite est proprement incroyable, et réellement préoccupante.

Bush avait promis une baisse des impôts, mais celle-ci a surtout profité aux grosses fortunes. Il a aussi encouragé les américains à s’endetter, c’est d’ailleurs quasiment culturel là-bas de vivre à crédit. Et les systèmes bancaires de crédits sont très sophistiqués. Ainsi, une personne propriétaire de son logement peut, sur la simple plus-value potentielle que le logement acquiert avec le temps, emprunter et acheter les biens de consommations qu’il désire. En résumé, tout le monde vit au-dessus de ses moyens.

Les secteurs industriels comme l’automobile s’écroulent. General Motors, par exemple: la plus grande part de ses revenus ne proviennent plus de la fabrication de voitures, mais des intérêts sur les prêts à la consommation. GM perd ainsi son coeur de métier, et licencie à tour de bras.
Pas grave, puisque de toutes façons, on délocalise pour fabriquer à moindre coût. La Chine devient ainsi le principal fournisseur de biens pour le pays, ainsi que le principal bailleur de fonds pour l’Etat qui s’endette de plus en plus, puisque les impôts ne rentrent plus.

Mais l’absence d’industrie a une conséquence: plus de boulot permettant de vivre décemment. Ainsi, un expert note qu’en 30 ans (soit une génération de travail), le niveau de vie d’un ouvrier a baissé de 30% ! Il ne reste plus que des petits boulots, comme de bosser chez Wallmart, la plus grande chaîne de magasins du pays (genre Carrefour). Le boulot consiste en fait à mettre sur les présentoirs les produits fabriqués en Chine, et payé à ras les paquerettes bien sûr… Ce qui provoque la quasi disparition de la classe moyenne. Bien sûr, Bill Gates n’a pas de problème d’argent, mais aujourd’hui 50 millions d’américains n’ont pas accès aux services de santé (pas de boulot = pas de sécurité sociale).

Mais la croissance est là, et l’on remet toujours à demain la prise conscience pourtant nécessaire. La course folle de cette mécanique infernale continue. Comment tout cela va-t-il finir ? Les experts parlent soit d’un soft land: atterrissage en douceur en réduisant peu à peu la dette, mais adieu la croissance; ou bien d’un hard land, avec une grave crise mondiale à la clef, puisque le dollar est la monnaie de référence (ayant remplacé l’or après la seconde guerre mondiale). Si le dollar s’écroule…

Toujours est-il que l’Amérique est au bord du gouffre financier. La Chine peut d’ores et déjà lui imposer ses régles. L’analogie utilisée est celle d’un drogué (de la consommation) qui va acheter sa came chez son dealer (la Chine) et en même temps lui emprunte de l’argent pour pouvoir la payer.

L’émission sera rediffusée le 20 à 5h00 (cette nuit) ou encore le 11 ocotbre à 10h00.

La guerre des formats bureautiques

iso.gif L’ISO (Organisation internationale de normalisation) vient de rejeter la demande de Microsoft pour son format Opem XML (OOXML). Et ce malgré une campagne de lobbying intense qui a laissé quelques traces.

De quoi s’agit-il ? Tout le monde connait Office, la suite bureautique de Microsoft. Il existe aussi OpenOffice, gratuite, et d’autres encore. Il s’agit donc de définir un format commun à toutes ces applications, afin d’en assurer l’interopérabilité (pouvoir échanger les fichiers entre les différents programmes), et ainsi lutter contre les situations de monopole.

odf.jpg Il existe déjà un format normalisé, l’ODF (OpenDocument Format). C’est celui qu’utilise OpenOffice. Mais cela n’arrange pas Microsoft (sa suite Office est complexe). qui propose l’OOXML comme autre standard. Microsoft doit alors passer par une série de vote dans plusieurs pays. Et c’est là qu’on rigole:

D’entrée, des pays comme le Brésil, l’Inde, la Nouvelle Zélande la Chine, l’Espagne votent Non. L’Allemagne vote Oui. Les Etats-Unis se prononcent d’abord contre, le DoD (Deparment of Defense) votant contre avec un argumentaire détaillé. Mais surprise, quelques jours plus tard, second vote, et là le DoD vote Oui sans plus de commentaires. Un revirement total: on s’interroge déjà… Mais le meilleur reste à venir.

suede.jpg En Suède, l’organisme votant s’appelle le SSI (Swedish Standards Institute) . Le vote se passe dans de drôles de conditions, puisque le jour même du vote, de nouvelles sociétés achetent le droit d’adhésion requis, et provoquent un oui massif (25 oui, 6 non). Pas de chance, quelques jours plus tard, le SSI invalidait le vote, un employé de Microsoft ayant offert une compensation financière à ces sociétés. Cet employé agissait bien sûr en dehors de la politique fixée par la firme, comme l’a expliqué Microsoft. Ajoutant qu’il n’avait rien fait d’illégal non plus.

afnor.gif La France, après une réunion houleuse à l’AFNOR, a finalement voté un Non avec proposition : « découper » le format OOXML en 2 parties (core et extensions). C’est le moins qu’elle pouvait faire. L’APRIL s’en félicite, car Microsoft avait bloqué toute tentavive d’arriver à un consensus.

Globalement, on reproche au format OOXML des défauts de conception trop importants pour prétendre à devenir une norme. Voilà ce que raconte Frédéric Couchet, représentant l’APRIL, à propos de cette réunion:

Marc Mossé (directeur des affaires juridiques et publiques de Microsoft France, que je n’avais pas croisé depuis DADVSI il y a quelques années) a évoqué « les injures proférées par certains participants ayant conduit la direction de l’Afnor à convoquer pour avertissement les coupables ». C’est assez drôle sachant que Marc Mossé a été le principal artisan du sabotage de la réunion de décision à l’AFNOR le 29 août dernier. Le représentant de Microsoft avait en effet pour mission très claire d’obtenir une abstention de l’AFNOR. Absolument pas constructif, pas très poli non plus, notamment avec les représentants de l’administration, Marc Mossé avait clairement décidé de pourrir la réunion et de faire monter la pression. Tactique connue pour empêcher d’arriver à un consensus. Mais il en faisait trop, beaucoup trop. Le final était assez pitoyable, notamment lorsqu’il a accusé les représentants de l’Etat de servir une « république bananière ».

Pour ceux que cela intéresse, voilà un lien vers un article publié par un développeur indépendant, intitulé OOXML is defective by design .

Et finalement l’ISO a donc rejeté ce format. La procédure accélérée demandée par Microsoft se conclut donc par un échec. Est-ce fini pour autant ? la décision finale sera donnée en mars 2008. Il reste une chance à Microsoft de proposer une révision de son format. Mais c’est plutôt mal parti. Car toute cette campagne a finalement servi à faire prendre conscience des défauts du format en question.

La raison a su triompher, malgré les énormes pressions de Microsoft. C’est plutôt réjouissant.

Les bleus de Laporte

france-argentine.jpg Alors quoi ? nos bleus étaient super préparés, on nous l’avait dit et redit. Les 2 victoires contre l’Angleterre le prouvaient, on allait voir ce qu’on allait voir. Les Argentins ? oui une bonne équipe, mais que faire contre les favoris de la coupe du monde 2007 ?

J’entends encore Gillardi (toujours prompt à dire une connerie) nous parler du contrôle des émotions. Il avait vu, pendant les hymnes, l’émotion submerger les argentins, et craignait pour cette raison de les voir passer à côté de leur match ! Dans les yeux des Français, on ne voyait que concentration et détermination, bien entendu.
Quelques jours plus tôt, on nous expliquait que les argentins manquaient de temps de jeu, qu’ils avaient choisi de s’isoler dans un camp militaire américain, que ce n’était probablement pas la meilleure méthode. Alors que les français, avec leurs 2 matchs victorieux contre l’Angleterre, étaient parfaitement préparés, tant mentalement que physiquement. Des guerriers !

Et toute cette préparation extraordinaire organisée de main de maître par un tout aussi extraordinaire meneur d’homme, j’ai nommé Bernard Laporte, futur secrétaire d’état, protégé de Sarkozy (toujours attiré par le sport et ce qui brille). Un bel exemple, comme on aimerait nous le faire croire.
Oui mais voilà, Bernard Laporte a une autre passion: les casinos. Il circule des histoires pas très claires sur cette passion, son amitié avec une figure du milieu… Ayant vendu les parts qu’il avait dans 2 casinos en 2000 (sur les conseils des RG, histoire d’être plus présentable), il vient pourtant, en fin d’année dernière, d’être à nouveau autorisé à prendre des parts dans un casino. De là à penser que… en tout cas, une première pour un futur membre du gouvernement.

Mais voilà, en politique comme en sport, il y a les annonces, les grands discours, la médiatisation… ajoutez une petite Chabalmania par là-dessus… et la soupe est servie. Et puis la réalité. Incontournable. Le spectacle est-il terminé pour autant ? Non, heureusement, une actualité chasse l’autre, et ce soir c’est Italie-France en football. Ah si nos bleus pouvaient gagner et réchauffer la soupe !

Passer à autre chose, occuper les médias, tout est là.

Telgruc – première partie

Accéder à l'album La série des photos des vacances de juin continue ! C’est maintenant la dernière semaine, passée à Telgruc, sur la presqu’île de Crozon. La météo n’est pas fameuse, et le soleil ne perce que quelques heures dans l’après-midi.

Ballades à l’ancienne abbaye de Landévennec, à la pointe des Espagnols, où encore sur le GR en bord de mer, sous le vent et la pluie. Et les matinées passées à lire, à l’abri. Ceci pendant quelques jours, en attendant les Tretsois (Martine, Blaise et les enfants) qui vont découvrir les rigueurs du climat breton dès leur arrivée…

Windows Genuine Advantage

wga.jpg Microsoft a eu un petit souci le week-end dernier, et ça vaut le coup d’être raconté.

Mais d’abord qu’est-ce que le Windows Genuine Advantage ou WGA ? Un avantage, ça doit être super me direz-vous !. Ben non en fait, c’est un contrôle par internet de votre numéro de licence. Sans cet enregistrement, vous ne pouvez bénéficer de certains services: mise à jour, corrections de bugs.

Sauf que le week-end dernier, suite à une erreur de manip (une version s’est retrouvée en production alors qu’elle n’aurait jamais du y être), les serveurs MS se sont mis à refuser des versions licites de Microsoft. Conséquence pour les systèmes Windows Vista : désactivation de l’interface graphique Aero ou encore de DirectX.

Donc je résume : vous utilisez un ordinateur équipé de Vista, que vous avez dûment (pour ne pas dire chèrement) payé, et suite à un problème chez Microsoft, ce dernier vous désactive d’autorité certaines fonctionnalités du système. Pas mal, non ? Cela permet en tout cas de comprendre une chose:

Le système d’exploitation Windows n’appartient jamais totalement à l’acheteur.

Une raison de plus pour réfléchir à deux fois avant d’acheter un PC équipé de Vista, à l’heure où Linux, et plus particulèrement Ubuntu, arrive à un niveau de facilité d’utilisation plus qu’acceptable. Il faut simplement s’adapter au nouveau bureau et adopter de nouveaux réflexes. C’est gratuit, complet, sans virus ni spywares, sans publicité (je pense à msn), et bien sûr sans contrôle extérieur.

La seule limitation étant les jeux: il existe des jeux sous Linux, mais en moindre quantité, et l’on ne retrouve pas l’énorme catalogue qui existe pour Windows. Parce que les éditeurs de jeux ne fournissent qu’une version Windows, tout simplement.

Le destin de Mr Crump – Ludwig Lewisohn

destin-mr-crump.jpg Ludwig Lewisohn (1883-1956), est né à Berlin, mais a vécu dès l’âge de 7 ans aux Etats-Unis. Il fit tout pour devenir un « bon américain », allant même jusqu’à renoncer un temps à sa religion (il est juif) pour se tourner vers l’Eglise méthodiste. La Grande guerre aidant, la bonne société américaine lui demandera de tourner définitivement le dos à la culture allemande, dont ses parents l’ont nourri. Il s’y refusera.

Au milieu des années 20, lorsqu’il présente son livre The case of Mr Crump, il se voit rejeté de partout, traité de sournois, pervers, calomniateur de la vertueuse Amérique, démolisseur des valeurs du mariage… Le livre paraîtra finalement en France, en 1926 (publié par un américain non-conformiste: Edward Titus).

C’est l’histoire d’un jeune homme, ayant reçu une éducation stricte, artiste, passionné de musique classique et compositeur doué de talent. Issu d’une petite ville du Sud, il « monte » à New-York pour pouvoir exercer et développer son art.

Hélas pour lui, il y rencontrera une femme de 20 ans son aînée, qui va jeter son dévolu sur lui: il est jeune, inexpérimenté, idéaliste… elle est manipulatrice, dénuée de scrupules, tenace au-delà de l’imaginable (et accessoirement mère de 3 enfants d’un premier mariage).

Elle obtiendra le mariage en jouant sur l’amour que Mr Crump porte à ses parents, le menaçant d’un terrible scandale. Dans une amérique puritaine, c’est l’enfer d’un tel mariage qui vous est conté, jusqu’au dénouement final. Le poids de la société ne lui laisse aucune chance, pour peu que la femme soit déterminée, et l’homme honnête.

Le portrait de la femme est terrible. Pas étonnant qu’il ait choqué à l’époque, car un certain nombre de poncifs volent en éclat ! L’image de la femme d’abord (en tout cas celle-ci), puis le poids terrible que la société exerce. Aucune porte de sortie pour ce pauvre Herbert (ou Bertie, comme elle l’appelle quand elle veut l’amadouer).

C’est de plus admirablement écrit, fluide et profond à la fois. Extrait:

On dit que le chagrin et la mort adoucissent les cœurs. Ils peuvent aussi endurcir l’esprit, en lui retirant l’espérance et les illusions. Après avoir quitté la tombe où reposait sa mère, et la maison de son père, qui malgré la solitude et l’âge savait supporter sa douleur, Herbert se trouva plus fort qu’auparavant, parce qu’il n’avait plus rien à craindre en ce monde. L’univers ne renfermait plus de terreur. Sa mère était affranchie de la souffrance, de l’espoir, des déceptions : elle faisait partie des innombrables générations de morts. C’est en cela, compris Herbert, en cette immortelle délivrance de toute fièvre mortelle que réside la majesté de la mort, c’est là ce qu’elle apporte. Qui a, une fois, connu cette pensée ne peut jamais plus perdre entièrement la faculté de se détacher du flux trop brûlant des choses…

Une remarque pour finir : si vous lisez ce livre, gardez les 2 préfaces (dont une de Thomas Mann) pour la fin: le dénouement de l’histoire y est livré.

Lectures, Ubuntu, Smartphone, Cinéma, entre autres…