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La gendarmerie sous Ubuntu

ubuntu.gif Mercredi 30 janvier, le colonel Nicolas Géraud, adjoint au sous-directeur des télécommunications et de l’informatique de la gendarmerie nationale, a annoncé la migration du poste de travail du gendarme sous le système d’exploitation GNU/Linux Ubuntu. Soit 70 000 postes (durée de la migration : 5 ans). Les machines neuves seront livrées avec Ubuntu installé à partir d’un packaging réalisé par la gendarmerie.

En 2005, la gendarmerie passait à OpenOffice, abandonnant Microsoft Office. L’année suivante, elle choisissait le navigateur internet Firefox et la messagerie Thunderbird. Avec ce changement du système d’exploitation, la migration vers le logiciel libre est maintenant complète.

Alors, ça vous fait quoi d’être encore sous Windows ?

Comicopera – Robert Wyatt

comicopera.jpg Je suis tombé sur ce disque par hasard, en achetant un « Best of 2007 » des Inrocks. L’un des rares artistes que je connaissais, c’était Robert Wyatt. Et encore, de nom ! impossible de me rappeler le moindre album… Heureusement, je connaissais le titre du morceau : Hasta Siempre Commandante… Ouf !

Cette reprise étant excellente je me suis dit que ça valait la peine d’écouter le disque complet, Comicopera. La pochette est belle, c’est déjà ça… et l’on découvre l’univers musical de Robert Wyatt, très soigné, tendance jazz, très soft, et plein d’influences de toutes sortes. Il y a une unité de ton à travers les titres de l’album, et en même temps on passe d’une ambiance à une autre… jazz, pop, rythme cubain… c’est un peu surprenant, mais on se laisse vite conduire. Le genre d’album que l’on peut écouter plusieurs fois et y découvrir de nouvelles choses. Voilà le début de Hasta Siempre Commandante, cela donne une idée de l’atmosphère de l’album :

Hasta Siempre Commandante

robertwyatt.jpg Robert Wyatt (né en 1945 à Bristol). Après avoir fait partie d’un trio de jazz, il rejoint The Wilde Flowers, un groupe de rock psychedelique dont faisait partie Kevin Ayers (lui je le connais). Il est en fait connu pour fonder ensuite Soft Machine, un groupe des années 60. Il en est le batteur mais chante aussi. Le groupe connait un bref succès, mais des dissensions apparaissent vite, Robert Wyatt s’en va et monte un autre groupe, Matching Mole (cherchez l’analogie). En 1973, il fait une chute du quatrième étage d’un immeuble, probablement sous LSD, et perd l’usage de ses jambes. Il s’oriente alors vers une carrière solo. Ses principaux albums seraient Rock Bottom, Dondestand et Shleep. De ce que j’ai écouté, on reconnait sa patte et son univers.
Manifestement, il prend son temps avant de sortir un album… le temps d’en faire un petit bijou.

One Shot Not est de retour

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Vous rappelez vous la première émission ? c’était en avril 2007, une seule émission, géniale, et puis plus rien. C’était une émisson conçue pour que les musiciens s’éclatent, fassent des boeufs, des jams… Le truc qui fait la différence, c’est que Manu Katché, avec sa carrière de batteur international, connait ce mileu comme sa poche, parle le même langage… L’ambiance s’en ressent immédiatement, puisque les invités font ce qu’ils aiment avant tout : jouer. Le montage de l’émission est très bien fait, on est en même temps dans les coulisses avec eux… Vraiment top !

One Shot Not est donc de retour, et le sera de manière régulière, le dernier samedi de chaque mois à 22h45 sur Arte. La première était hier soir, avec Calvin Russell en guest star… Un type très sympa, et qui avait l’air très content d’être là. Il raconte à propos de son passage en prison : « J’étais jeune, j’étais pas vraiment un mauvais gars. Je voulais juste m’amuser un peu… mais voilà, les policiers ont trouvé que je m’amusais trop ». On aura droit à plusieurs morceaux, un jam final de toute beauté… sans oublier la reprise de Cross Roads en début d’émission, avec Manu Katché à la batterie.

Il y avait aussi Stacey Kent, chanteuse de jazz classique, avec une voix très douce, maitrisée… et qui swing. Puis Craig Amstrong, compositeur plus connu pour ses musiques de films, ou sa collaboration avec des groupes comme U2, Texas ou Massive Attack (le son Massive Attack, c’est lui)… le morceau que l’on entendra y fait penser d’ailleurs. Et enfin Poni Hoax, un groupe français d’électro-rock : pas mal du tout, très pêchu, un chanteur à la voix de « crooner trash »; tous excellents musiciens, ils ont l’air de bien s’éclater. Manu Katche dira du batteur qu’il va trop vite pour lui ! C’est vrai qu’il est impressionnant sur leur premier morceau.

L’émission reste disponible sur Arte+ 7 jusqu’au premier février, si vous l’avez loupé. Prochaine émission dans un mois donc. Sans aucun doute un chouette rendez-vous.

Sar Rabindranath Duval

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Ce dessin du Canard fait référence à ce fameux sketch de Pierre Dac et Francis Blanche, intitulé « le Sar Rabindranath Duval », une parodie des numéros de music-hall de divination. Nous sommes dans les années 60.

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Il faut dire que les deux compères sont déchaînés, et n’ont pas bu que de l’eau… moitié écrit, moitié improvisé, il est difficile de résister à leur bonne humeur. L’occasion de le réécouter :

[audio:https://pled.fr/wp-content/uploads/2008/01/sar.mp3]

Trémeur – dimanche

Accéder à l'album Deuxième jour à Trémeur. Une belle journée, qui démarre sous un beau ciel bleu, même si quelques nuages feront leur apparition dans l’après-midi. Après une bonne galette-saucisse, on va se ballader à Pléneuf-Val-André, en bord de mer. Très jolie plage, où la mer et le sable s’amusent à des jeux de miroirs. Le soir, les enfants nous présentent un spectacle qu’ils ont préparé dans le plus grand secret : une chorégraphie sur la chanson « tomber la chemise ». Il y aura aussi un grand choix de jeux : scrabble, tarot (à l’apéro) puis yams et poker en fin de soirée.

Les vidéos (galette-saucisse et tomber-la-chemise) sont disponibles ici .

Into the Wild – Sean Penn

intothewild.png Tirée d’un roman : Voyage au bout de la solitude, de John Krakauer, c’est l’histoire vraie de Christopher McCandless, un jeune américain qui, en 1990, à peine diplomé, abandonne tout et « prend la route » seul. Il refuse la société matérialiste, et quitte sa famille sans prévenir. Il va traverser l’Amérique, faire des rencontres, ne jamais s’attacher, puis prendre la direction de l’Alaska, pour se retrouver seul en pleine nature sauvage. La même quête que celle de Jack London, ou de Thoreau.

Si le film est bon (et long, 2h30), je suis resté un peu sur ma faim, les scènes sur la famille McCandless prennent trop de place sur l’aventure elle même. Certes, c’est important pour comprendre pourquoi il abandonne tout comme ça (et on a quand même vite compris), mais c’est forcément au détriment d’autres anecdotes survenues pendant son périple, qui auraient été autrement plus intéressantes. Sinon le rythme est un peu lent (un peu comme dans Une histoire vraie, de David Lynch), mais on reste bien accroché à l’histoire. Le découpage qu’a choisi Sean Penn ne m’a pas paru très utile, je crois que j’aurai préféré l’ordre chronologique, tout bêtement. Le jeune homme sera retrouvé mort en 1992, après une ultime farce de mère nature.

L’histoire mérite à elle seule d’aller voir ce film… ou de lire le bouquin !

Baobab avec Nautilus-actions

 Voilà un petit truc pratique à faire sous Ubuntu : il arrive souvent que l’on veuille connaître la place qu’occupe une répertoire (sa taille sur le disque), et mieux encore ce qui prend de la place à l’intérieur de ce répertoire (fichiers, sous-dosssiers).

Depuis la version Feisty, Ubuntu fournit un outil graphique d’analyse appelé Baobab. Mais il n’apparait pas par défaut dans le menu contectuel (click droit) d’un dossier. C’est néanmoins facile à réaliser ave l’aide de Nautilus-actions.

Nautilus-actions sert justement à cela : ajouter des actions spécifiques en fonction de l’objet sélectionné. Pour en savoir plus, aller voir ce lien vers la documentation française d’Ubuntu. tout y est expliqué : description, comment l’installer, ainsi qu’une liste d’actions toutes prêtes que l’on peut télécharger. C’est clair et complet, comme d’habitude.

Comment ajouter Baobab dans le menu ?

baobab1.png

– Menu Système – Préférences – Configuration des actions Nautilus
– Cliquer sur Ajouter
– Dans l’onglet « Actions et entrée de menu », entrez ceci :

Libellé : Analyser
Infobulle : Analyser le contenu du répertoire
Icône : /usr/share/icons/hicolor/scalable/apps/baobab.svg
Chemin : baobab
Paramètres : %u

– Enfin, dans l’onglet Conditions, cocher la case « Seulement les dossiers »

Cliquer sur Valider. voilà, c’est fait. Maintenant, un click droit sur un dossier, et l’action « Analyser » apparaît.

baobab2.png

Chamelle – Marc Durin-Valois

chamelle.jpg Un véritable petit bijou, ce livre. Petit par la taille, mais l’histoire qu’il raconte vous accroche vite. Quelque part dans le tiers monde (peu importe, en fait) les habitants d’un village doivent migrer, car la sécheresse est là. Mais où aller ? d’un côté le désert, de l’autre la guerre, au sud tout est déjà sec. Ces gens n’ont rien, leur seule richesse consiste en quelques animaux… La famille que l’on va suivre a une chamelle et quelques chèvres. Ils partiront avec une autre famille vers l’Est, vers le désert.

C’est une plongée dans un monde dur, cruel, où chacun cherche avant tout à sauver sa peau. Les rencontres avec les militaires sont terribles. La nature n’est pas en reste et ne pardonne rien non plus. Une histoire implacable, mais belle.

Dans leur errance, ils croisent à un moment un véhicule humanitaire. Eux cherchent à localiser le gros de la troupe de réfugiés. La famille est seule, perdue dans le désert. Extrait :

Le visage de la femme blanche frémit. Mais c’est une compassion trop ambitieuse qui nous traverse et part bien au-delà de nous, vers une montagne sombre dont nous ne sommes que la part infime. Et, par effet de boucle, l’ampleur de la tâche la ramène indéfiniment à elle, comme si la montagne ne lui renvoyait au fond que son propre reflet marqué de la même compassion figée et impuissante.

Renseignements pris, ils leur laissent quelques bouteilles d’eau, et reprennent leur recherche, abandonnant la famille sans plus de manières.

Elle passe devant nous, affairée, penchée sur une carte, sans nous accorder un regard, sans prêter attention à nos mines concentrées, nos appels sans mots ni sons. Elle se projette déjà là-bas, quelque part dans les sables, auprès d’une très grande foule de nécessiteux. Elle n’est pas venue pour sauver des existences, mais quelque chose d’infiniment plus noble et d’abstrait, la vie. Pour cela, deux vaut mieux qu’un, cent que dix, mille que cent. La loi des chiffres fait que Mouna, moi et les enfants ne sommes qu’un échantillon de misère. Une raclure de la vie.
Nous sommes seuls à nouveau.
Le silence, le soleil. La fournaise.

Ce livre a obtenu plusieurs prix en 2003. Il les mérite sans aucun doute. Le texte est très beau, les mots simples, on partage leur réalité quotidienne avec émotion, et l’on apprend à relativiser nos problèmes comparés aux leurs.

Marc Durin-Valois, né en 1959, est journaliste et écrivain. Il a passé son enfance en Ouganda. Chamelle a été adapté au cinéma par Marion Hansel sous le titre Si le vent soulève les sables.

Vingt-Quatre Heures d’une femme sensible – Constance de Salm

constancedesalm.png L’idée de petit roman écrit en 1824 est décrite ainsi par Constance de Salm : « en faisant éprouver, dans le court espace de vingt-quatre heures, à une femme vive et sensible, tout ce que l’amour peut inspirer d’ivresse, de trouble, de jalousie surtout« . Mais elle ajoute également : « mon intention n’a pas été seulement de faire un tableau complet de cette multitude de vives sensations, qui sont, en quelque sorte, le secret des femmes, mais aussi de montrer jusqu’à quel point elles peuvent les égarer, et leur donner par là une utile et grande leçon« .

C’est donc par une série de lettres, écrites dans un français très classique, que vous allez suivre les états d’âme d’une femme amoureuse, mais en proie au doute. C’est très bien fait, l’histoire est plaisante, et l’épilogue inattendu. Il n’est pas très épais, et se lit rapidement.

Mais c’est dans la postface de Claude Schopp que l’on découvre la vie de cette Constance, princesse de Salm au destin et à l’histoire étonnante. On parle beaucoup de Simone de Beauvoir ces temps-ci, mais Constance a aussi lutté pour les droits des femmes, et plus précisément leur accès à la culture, à la suite de la Révolution française.

Constance de Théis est née à Nantes (quoique d’une famille Picarde) en 1767. D’une intelligence précoce, elle parle plusieurs langues à quinze ans, pratique les mathématiques et manifeste une vocation poétique. Elle accueille la Révolution avec enthousiasme :

Qu’ils étaient beaux les sentiments d’alors ! / Que l’on se trouvait grand / Que l’on se sentait libre, / Quand, d’une nation partageant les transports, / On croyait sans effort / Entre tous les pouvoirs établir l’équilibre / Et par de nouveaux droits effacer d’anciens torts ! / Que l’on se trouvait grand : quand on pouvait se dire : / « Nul ici-bas n’est plus haut que moi : / Je ne reconnais d’autre empire / Que celui de l’honneur, la raison, et la loi ».

Mais son origine aristoratique la rend suspecte et elle devra se cacher durant la Terreur. Rendue célèbre par une tragédie lyrique, Sapho, elle est la première femme admise au Lycée des arts. Ce lycée se composait de savants, d’académiciens, d’écrivains, d’artistes…
En 1795, elle leur lit Epître aux femmes, qui devint le porte-étendard de la révolte des femmes en matière artitisque. A cette époque, elle s’appelle Constance Pipelet, mariée (en 1789) par sa famille à un chirurgien. Mari volage et jaloux, ils divorcent en 1799, grâce à une loi apportée par la révolution : « le mariage est dissoluble dans le divorce » !

Elle se marie à nouveau et devient Comtesse de Salm, puis princesse (le roi de Prusse ayant fait prince Joseph de Salm, son mari). Le couple sera heureux plus de quarante ans. Elle sera de toutes les sociétés savantes de l’époque, et tiendra un salon littéraire, recevant des écrivains comme Alexandre Dumas ou Stendhal.

Elle meurt en 1845. Poétesse et dramaturge, c’est son seul roman, tout le reste est en vers. On la surnommait la Muse de la Raison.