1Q84 – Haruki Murakami

Voilà… J’ai fini les trois tomes de ce « best-seller » mondial, et je me demande bien pourquoi c’est un best-seller. J’avais pourtant un à-priori positif sur Murakami, après avoir lu et apprécié Kafka sur le rivage.

Avec cette (très longue) trilogie, je révise largement mon jugement. Voilà donc une sorte de résumé, sur le ton de la plaisanterie… mais bon après tant de déception et d’ennui au fil de ces plus de 1600 pages, il est normal de se détendre un peu.

Un seul tome aurait largement suffit… à supposer que ce genre d’histoire ait un quelconque intérêt. En refermant le troisième tome, c’est l’impression d’avoir perdu du temps qui prédomine. Que de pages inutiles, de redites, de personnages caricaturaux, ou encore de thèmes abandonnés…

Une belle occasion de citer Schopenhauer :

L’art de ne pas lire est très important. Il consiste à ne pas s’intéresser à tout ce qui attire l’attention du grand public à un moment donné. Quand tout le monde parle d’un certain ouvrage, rappelez-vous que quiconque écrit pour les imbéciles ne manquera jamais de lecteurs. Pour lire les bons livres, la condition préalable est de ne pas perdre son temps à en lire de mauvais, car la vie est trop courte.

Tome 1

1Q84 - Haruki Murakami - Tome 1 Ce premier tome démarre plutôt bien : d’un chapitre à l’autre, on découvre les deux personnages principaux de ce roman : Aomamé et Tengo.

Tous les deux jeunes, beaux, intelligents, et intimement liés par le destin, même si la vie les a séparés depuis l’âge de 10 ans. Tous les deux pensent malgré tout l’un à l’autre comme le seul amour possible (mais aucun ne cherche tout simplement à retrouver l’autre en ouvrant l’annuaire).

Aomamé a un talent spécial qui lui permet de tuer sans laisser de trace, et elle l’emploie sur les hommes qui se sont mal conduits avec les femmes ; une sorte de tueuse professionnelle œuvrant pour une vieille dame richissime très concernée par le problème. Aomamé est par ailleurs professeur de stretching (la meilleure bien sûr), et mène une vie très indépendante. De temps en temps, elle sort le soir pour se taper un mec qu’elle choisit elle-même, sa préférence étant pour les cadres autour de la quarantaine, au crâne légèrement dégarni (la référence, c’est Sean Connery).

Tengo de son côté sert de « nègre » littéraire à son éditeur, et va réécrire la nouvelle d’un jeune étudiante qui gagnera ainsi le prix des nouveaux auteurs et rapportera du même coup beaucoup d’argent. Tout cela malgré sa réticence, car Tengo est bien entendu profondément honnête. Pour gagner sa vie, il est professeur de mathématique dans un lycée. C’est un génie des maths, mais il est aussi super fort en judo. Il a une maîtresse plus âgée que lui, mariée, et qu’il voit de manière régulière.

Aomamé va devoir s’occuper du Maître d’une secte mystérieuse qui fait de très vilaines choses avec de jeunes filles. Mais plus que cela, elle est passée dans une sorte de monde parallèle, dans lequel deux lunes brillent dans le ciel nocturne. Mais à part quelques autres détails, c’est le même monde.

Du côté de Tengo, ça ne s’arrange pas non plus, la jeune fille véritable auteur de la nouvelle, s’est en fait échappée de la secte en question. Le monde est petit…

Le mystère s’épaissit quand il est fait mention des « Little people », dont il est difficile de comprendre quoique ce soit, et qui seraient censés gouverner notre monde… Tant qu’ils restaient fictifs dans la nouvelle, ça pouvait passer, mais l’auteur les fait apparaître dans le monde réel…

À ce moment de la lecture, je me dis que l’auteur va avoir du mal à s’en sortir, et je pressens le désastre !

Tome 2

1Q84 - Haruki Murakami - Tome 2 J’aborde toutefois ce deuxième tome avec encore assez de curiosité pour voir où tout cela va nous mener. L’intrigue avance doucement, très doucement. On tourne les pages, sans qu’il se passe grand chose : en fait, on attend désespérément une éventuelle accélération, mais non : l’auteur a choisi de prendre son temps, de multiplier les pages certes très faciles à lire, dans un style très fluide, mais sans grand intérêt.

Les « Little people » resteront très mystérieux voire totalement incompréhensibles (ils ont quand même tué un gentil chien de garde, ils doivent être méchants quelque part).

Le Maître de la secte a des pouvoirs extraordinaires (il arrive à soulever une pendule d’un poids respectable par la force de sa pensée, c’est pour dire), mais n’est pas le grand méchant loup que l’on imaginait : il souffre (le martyre ?), et est omniscient comme il se doit. Il est en fait le porte-parole des Little people sur Terre ! Aïe aïe aïe, je crains le pire…

Heureusement, Aomamé tuera quand même le Maître, et de toutes façons c’est ce qu’il voulait tant sa souffrance était grande. À la fin du tome 2, Aomamé choisit de se suicider pour sauver Tengo. On ne comprend pas vraiment le rapport, mais bon… on n’est plus à ça près…

Tome 3

1Q84 - Haruki Murakami - Tome 3 Dernière ligne droite, plus que 600 pages pour finir l’histoire, allez un peu de courage !

Et ça commence fort, puisque Aomamé ne s’est en fait pas tuée ! On imagine la joie des lecteurs français ayant attendu six mois la sortie de ce troisième opus… Mais alors, leur amour est toujours possible ? Oui, mais il faut qu’ils se retrouvent, et Tokyo, c’est grand ! D’autant que Tengo, depuis le Tome 2, est pas mal occupé par la mort de son père et du mystère de ses origines.

Et oui, son père est-il vraiment son père ? la question ne sera pas résolue, mais un mystérieux contrôleur de la NHK frappera aux portes tout au long du roman pour réclamer la redevance TV, et figurez-vous que c’était le métier du père de Tengo… là encore, cela n’apporte pas grand chose à l’histoire, par contre cela rempli un certain nombre de pages… et puis c’est mystérieux !

Finalement Aomamé et Tengo se retrouveront. J’attends avec impatience le tome 4 pour le mariage et les nombreux petits enfants !

Haruki Murakami est un écrivain japonais né en 1949, ayant vécu plusieurs années en occident avant de revenir s’installer au Japon. Ses deux œuvres principales sont Kafka sur le rivage et 1Q84 : on peut donc dire qu’il alterne le bon et le (nettement) moins bon.

2 réflexions sur « 1Q84 – Haruki Murakami »

  1. salut pascal,
    juste un petit com,non pas sur ta lecture,mais sur un bouquin que j’ai adoré moi qui ne lis jamais et n’aime pas ça:quand je suis tombé sur une critique de « sulak » par Jeanada ça m’a donné l’envie d’le lire et je n’est pas été déçu,c’est vraiment « jouissif » à lire

  2. Merci Patrice, ajouté à ma liste…

    À lire le sujet (l’histoire d’un truand hors normes), ça me fait penser à Mr Nice de Howard Marks (trafiquant hors-normes), ou encore meilleur Ringolevio d’Emmett Grogan (activiste/théoricien du mouvement hippie), à la vie totalement hors-normes également !

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