Arrive un vagabond – Robert Goolrick

Arrive un vagabond - Robert Goolrick Livre conseillé par la libraire, ma seule condition étant un format poche.  Ce livre a par ailleurs reçu le grand prix des lectrices ELLE roman 2013.

Dès les premières lignes, on est longuement prévenu : même si tout souvenir est une fiction… il s’agit d’une histoire vraie !! Et mieux encore, c’est un véritable mythe qui va nous être conté…
En fait, l’auteur aurait transposé un fait-divers ayant eu lieu en Russie dans sa Virginie natale. Tout ça pour une histoire somme toute assez banale si on la résume à l’essentiel : un mari trompé, un meurtre et un suicide…

L’intérêt du roman est ailleurs en fait, dans la description de la vie de cette petite bourgade dans les années 50, avec ces gens simples dont la seule valeur est le travail, à l’honnêteté scrupuleuse, et avec qui la croyance en Dieu est difficilement discutable : il y a cinq églises pour les cinq cents habitants, en comptant celle réservée aux noirs ! Car même si ces braves gens n’ont rien contre les noirs, ces derniers vivent à l’écart du village : c’est le racisme ordinaire au  quotidien… Ça se passe comme ça à Brownsburg, Virginie, en 1948.

Arrive donc un vagabond, Charlie, qui va s’éprendre de Sylvan, une très belle jeune fille venue de la campagne, hélas mariée à un rustre qui l’a en fait « achetée » à ses parents pour quelques billets. Le drame ne peut alors qu’arriver…

Si le livre se lit facilement, j’ai trouvé la description des sentiments de Charlie un peu longuette et répétitive, et le personnage de Sylvan tellement mutique que peu crédible. Quant à la narration, l’auteur nous annonce à plusieurs reprise ce qui va se passer dans les pages suivantes, ce que je trouve assez désagréable…

Sinon, le sujet aurait pu être le fanatisme religieux : ces braves gens se font littéralement promettre l’enfer à chaque office, alors que leur vie est très éloignée de tout péché. Un véritable conditionnement basé sur la crédulité des ouailles… Ça fait peur, et ça devait vraiment se passer comme ça !

Pour finir, j’ai noté que le frère de Charlie, Ned, une fois son frère mort, se tuera à l’alcool en sept semaines ! Le délai me paraît très court, Ned a du vraiment y aller fort ! 😉

Robert Goolrick est un écrivain américain né en Virginie en 1948. Après l’université, il vit plusieurs années en Europe, cherchant à devenir acteur ou peintre… Il écrit une première nouvelle, puis ses parents le déshéritent, et il part travailler dans la publicité à NY. Il se fait virer à l’âge de cinquante ans et retourne alors dans sa Virginie natale, et se met à écrire.

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