Pura Vida – Patrick Deville

Pura Vida - Patrick Deville Après Peste & Choléra puis Kampuchéa que j’avais apprécié tous les deux, je continue l’exploration de cet écrivain Nantais qui mêle avec bonheur histoire et géographie dans ses romans.

Celui-ci traite de l’Amérique centrale, et de nombreux révolutionnaires qui passèrent par là. Le « fil rouge » est William Walker, aventurier américain au destin improbable qui tenta de conquérir plusieurs pays d’Amérique centrale, devint même (brièvement) président du Nicaragua, avant d’être fusillé par l’armée du Honduras.

Le style de Patrick Deville est toujours le même, mêlant les notes de son propre voyage au fil des différents pays visités pour préparer son roman. Mais bon, cette fois, j’ai eu un peu de mal à accrocher, peut-être parce que je ne connais bien ni la région, ni son histoire (plutôt mouvementée !).

Par de brefs chapitres, on passe trop souvent et trop vite d’un sujet à l’autre ; Simon Bolivar est mentionné par là, on évoque le Che par ici ; la vie de Augusto Sandino (Nicaragua Sandiniste) est racontée en  deux ou trois pages… Difficile aussi de se faire une chronologie de tout ça. Voilà d’ailleurs ce que dit Patrick Deville à un moment :

J’accumulais ainsi des notes pour une histoire du sandinisme ou même du Nicaragua. Ou de l’Amérique centrale dans son ensemble. Et éventuellement pour des récits qui rassembleraient un jour lointain certains couples historiques, sur le modèle des Vies parallèles de Plutarque, la vie et la mort de Simon Bolivar et de Francisco Morazàn, de Narciso López  et de Louis Schlessinger, d’Augusto César Sandino et de Tacho Somoza, d’Antonio de la Guardia et de Roque-Dalton, du vrai Che Guevara et du faux, le Che punto-50… Il ne m’échappait pas pourtant pas, à la présenter ainsi, qu’une entreprise d’aussi vaste envergure devait de loin excéder les modestes forces à ma disposition, et que les précipiter dans une telle aventure équivaudrait à lancer une poignée d’Indiens à l’assaut des tuniques bleues en terrain découvert, ou une poignée de mercenaires au-devant de  l’armée hondurienne.

Alors, certes, c’est plaisant, on apprend plein de choses comme toujours, personnages fameux ou oubliés de l’Histoire, mais j’ai trouvé qu’on manquait de contexte parfois, ou que l’on survolait un morceau d’Histoire de manière un peu frustrante. Le lien entre les anecdotes n’est pas toujours évident, si ce n’est la zone géographique, ce qui donne finalement un beau patchwork sur l’Amérique centrale.

D’un autre côté, ce livre est paru en 2004, soit bien avant les deux autres livres cités, plus récents. Peut-être que l’auteur a affiné son style ? il faut dire aussi que je connais mieux l’histoire du Cambodge, c’est peut-être aussi pour cela que j’avais plus apprécié Kampuchéa.

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Patrick Deville est un écrivain français né en décembre 1957. Il suit des études de littérature comparée et de philosophie à Nantes, puis voyage pas mal apparemment. En 2011, le magazine Lire élit Kampuchéa meilleur roman de l’année. En 2012, il reçoit pour Peste & Choléra le prix Femina, le prix du roman fnac, et le prix des Prix littéraires.

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