La réforme des retraites (suite)

parlementaires.jpg La réforme des régimes spéciaux de retraites, et surtout celles des parlementaires, m’intéresse toujours autant. Dommage, les grands médias en parlent peu.

Alors voilà la suite et la fin de l’histoire, merci au Canard. Une loi a donc bien été votée le 31 octobre dernier, dans un silence médiatique assourdissant, alors que le sujet de la retraite faisait pourtant la Une partout. Hélas, exclusivement focalisée sur cette minorité de privilégiés ( de sales gauchistes de surcroit) qui empêchent les braves gens d’aller travailler.

Le rapport préparatoire au débat partait pourtant sur de belles intentions : « Il est normal que les députés s’appliquent à eux-mêmes des efforts identiques (à ceux du reste de la population) car les élus du peuple se doivent d’être exemplaires« .

Malheureusement, ce beau principe n’a pas tenu longtemps, et nos chers députés se sont contentés de 2 réformettes. D’abord, ils devront attendre 60 ans pour toucher leur retraite (contre 55 auparavant). Ensuite, ils ne pourront plus cotiser simultanément à leur caisse de retraite pendant la durée de leur mandat. Cette dernière mesure ne s’appliquant qu’à partir de 2012, à la fin de la législature, pas fous quand même !

Le reste, on n’y touche pas : pension complète (6000 €) après vingt-deux  années de mandat. Comment font-ils ? les quinze premières années comptent double, et les 5 suivantes comptent pour une année et demie. Les cotisations sont fixées à 15% des indemnités reçues (puis réduites à 7,5% après les quinze premières années). Enfin, cinq années suffisent pour toucher une retraite partielle de 1500 € par mois (3000 e pour dix ans). Le simple salarié doit lui travailler quinze ans pour prétendre à une retraite même incomplète.

Dans l’article précédent, le jeune député Benoist Appartu s’était déjà fait tancé par ses collègues. Tenace, il envisageait de lancer un appel avec dix autres jeunes députés de la majorité. Le téméraire a alors reçu un coup de file d’un ponte de l’UMP (identité non révélée) qui lui a dit tout net : « Ta carrière politique est terminée« . Apparu dit lui-même de l’entretien « Il m’a allumé la gueule. C’était assez vif. »

Depuis, Apparu déclare : « C’est un bon compromis, comme il y en aura sur tous les régimes spéciaux. » On souhaite tous aux cheminots d’obtenir les mêmes largesses.

Du côté des sénateurs, ont a fait mieux : refus de procéder à tout changement, fût-il minime.

Enfin, le président de la République continuera de toucher 5250 € pour un seul mandat (rappelons qu’il y a un actif pour deux retraités).

(source Le Canard enchaîné – mercredi 21 novembre 2007)

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