La carte et le territoire – Michel Houellebecq

La carte et le territoire - Michel Houellebecq C’est le premier roman de Houellebecq que je lis, et ce grâce aux amis qui me l’ont offert pour mon anniversaire. L’un d’entre eux ne tarit d’ailleurs pas d’éloges sur ses romans, et prédit qu’il deviendra un auteur classique dans le futur.

On rentre très facilement dans l’histoire, celle de Jed, artiste peintre qui va rencontrer un certain succès, une très jolie femme, Houellebecq lui-même (et même Frédédric Beigbeder, tous deux mis en scène dans le roman).

Le style est fluide, sans fioritures et agréable à lire, l’auteur s’amusant tout de même parfois, comme ici lors de la visite d’un agent immobilier :

Jed craignit un instant qu’il ne se proclamât solidaire des artistes authentiques contre les bobos et autres philistins du même ordre, qui faisaient monter les prix, interdisant ainsi les ateliers d’artistes aux artistes, et comment faire n’est-ce pas je ne peux pas aller contre la vérité du marché ce n’est pas mon rôle, mais heureusement cela ne se produisit pas.

Si Houellebecq s’invite dans l’histoire, il ne se donne pas un très beau rôle, voir pas de rôle du tout, c’est peut-être lui tout simplement. Mais que ce soit l’auteur par l’entremise de Jed, ou le personnage de Houellebecq, tous deux dressent une vision assez désabusée de notre monde.

Jed va connaître le succès avec une série de toiles dont le thème est « Les métiers », autant d’occasions d’évoquer les transformations de notre monde. C’est assez bien vu, bien documenté, chaque tableau donnant autant d’occasion de parler du monde et de ses changements. Ce n’est en aucune façon une critique de l’art en lui-même, et Jed artiste est parfaitement crédible, c’est plutôt le monde (y compris celui de l’art) autour de lui qui pose problème.

La seconde partie du livre se transforme en une enquête policière menée par un policier désabusé, autre occasion de montrer l’état de notre société, mais à laquelle j’ai eu un peu plus de mal à accrocher. Heureusement, les rapports entre Jed et son père, proche de la mort, permettent de garder l’intérêt éveillé.

Au final un bon roman, agréable à lire, décrivant un monde qui ne sait plus trop où il va. Dommage à mon sens qu’il se soit senti obligé de s’y inviter ainsi que Beigbeder… cela n’apporte rien, fait très « milieu parisien », celui-là même que Houellebecq ne doit pas trop aimer.

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Michel Houellebecq (né Michel Thomas à La Réunion en 1956), est l’un des auteurs contemporains de la langue française les plus connus et traduits dans le monde. Révélé par « Extension du domaine de la lutte » (1994) et surtout « Les particules élémentaires » (1998). Élevé d’abord par ses grands-parents maternels en Algérie, il est confié à six ans à sa grand-mère paternelle Henriette, communiste, dont il adoptera le nom de jeune fille comme patronyme.

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