Adolfo Bioy Casarès

Romans J’en étais resté au 4ème roman de Bioy Casarès: « Le journal de la guerre au cochon ».

Je viens de finir le bouquin, soit les 4 autres romans: « Dormir au soleil », « Un photographe à La Plata », « Un champion fragile » et « Un autre monde ». Toujours une histoire qui parait simple et qui t’emmène dans quelque chose d’inattendu… Les 2 derniers sont très courts, et plus drôles.
Casarès décrit les argentins de cette époque à merveille : entre hommes, c’est l’amitié, la droiture (on ne renie pas une parole donnée), la bravoure (on n’a pas peur de la mort)… Et les femmes, finalement, les manipulent sans trop de problème !

Dans « Dormir au soleil », un horloger nous raconte par son journal ce qui lui arrive. Très précis (« n’oubliez pas que c’est un horloger qui vous parle ! »), le lecteur comprend vite que sa femme le trompe, et que lui gobe toutes les explications, aussi farfelues soient-elles, tant qu’elles sont possibles, logiques. A quoi bon se rebeller et risquer l’affrontement alors qu’une explication rationnelle existe ? Finalement, la fin du roman sera une troisième voie… Casarès nous a berné une fois de plus !

C’est admirablement écrit, Casarès s’est manifestement toujours attaché à être lisible facilement ; ses romans sont alertes, les chapitres courts, et l’histoire vous emmène vite. Il connaît manifestement l’âme humaine, et la décrit avec justesse et humour…

Un petit extrait du dernier roman « Un autre monde »: le héros (cosmonaute) prend un taxi pour l’aéroport, d’où il doit décoller pour l’espace:

Le chauffeur se tourna vers lui et lui demanda:

– ne me dites pas que vous allez faire vos adieux à ces deux fous…
– Quels fous ?
– Ceux qui s’en vont visiter les planètes…
– Je suis l’un de ces deux fous.
– J’ai bien entendu ? Vous partez pour l’espace ? Vous n’êtes pas mort de peur ? Quand je vais raconter à ma femme que vous avez pris mon taxi… Je vous parie tout ce que vous voulez qu’elle ne me croira pas.

Quand Almagro voulu payer la course, le chauffeur refusa et lui dit:
– L’honneur de vous avoir emmené dans mon taxi me suffit.
– Vous allez dire à votre femme que vous n’avez pas voulu que je vous paie ? lui demanda Almagro.
– Non, je ne suis pas fou. Elle ne me le pardonnerait pas.

Casarès, l’imagination raisonnée ! (selon l’expression de Jorge Luis Borges)

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