Journal de la guerre au cochon

search.png Retour sur Adolfo Bio Casarès, après avoir lu son quatrième roman : « Journal de la guerre au cochon »…

Une ville qui pourrait-être Buenos-Aires…un vieux tranquille, avec ses habitudes et son cercle d’amis, voit le monde basculer: les jeunes se mettent à tuer les vieux. Par exemple un dimanche au stade, en attendant le début du match de foot, des jeunes balancent un vieux par-dessus les gradins, histoire de « tuer » le temps.

Une plongée étrange dans la tête d’un vieux, qui ne comprend pas tout ce qui se passe… Et on ne voit la réalité qu’à travers ses yeux et ses pensées. C’est assez flippant de voir à quel point la société t’exclue, et le décalage ressenti avec le monde actuel, la nostalgie éprouvée…

Martine (ma soeur) avait trouvé les 2 premiers romans un peu morbides… Celui-là ne va rien arranger à l’affaire. La mort est forcément présente… mais l’humour aussi.

Petit extrait:

Il continua son chemin et place Güemes il put enfin prendre un taxi: une vieille voiture conduite par un vieil homme. Celui-ci écouta attentivement l’adresse que Vidal lui donnait, baissa son drapeau et dit:

– Vous faites bien monsieur. Passé un certain âge, il ne faut pas monter dans des taxis conduits pas des jeunes.
– Pourquoi ? demanda Vidal.
– Vous n’êtes pas au courant, monsieur ? Ils s’amusent à ramasser des vieux et après ils les jettent n’importe où.
Vidal était presque couché sur la banquette arrière. Il se redressa et, se penchant vers l’homme, dit:
– Qu’on ne vienne pas me dire que cette guerre est motivée par des lois scientifiques. Ce qu’il y a derrière elle, c’est une énorme fanfaronnade.
– Vous avez raison, Monsieur. L’argentin est un bravache. La jeunesse s’imagine qu’elle va à la chasse à la grosse bête et c’est nous qu’elle pourchasse.
– Et on vit dans l’insécurité. Le pire c’est de toujours craindre une surprise.
– C’est ce que je dis, reprit le chauffeur. Supposons qu’effectivement il y ait trop de vieillards inutiles. Pourquoi ne les mène-t-on pas dans un endroit décent où on les exterminerait avec des moyens modernes ?
– Le remède ne serait-il pas pire que le mal ? demanda Vidal. Il y aurait des abus.
– Là, je ne dis pas le contraire, reconnut l’homme. Le gouvernement à tendance à abuser. On le voit bien avec le téléphone.

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