Les enfants de minuit – Salman Rushdie

Les enfants de minuit - Salman Rushdie Je n’avais jamais rien lu de Salman Rushdie, et le libraire semblait sûr de lui avec ce second roman, écrit en 1981, et qui apporta la notoriété à son auteur, tout cela bien avant l’histoire des Versets sataniques, en 1988. Aucun doute, il maîtrise l’art de la narration, et c’est parfaitement écrit. Toutefois je n’ai pas vraiment accroché.

Saleem Sinai nait à minuit, le jour de où l’Inde accède à l’indépendance. Il va nous conter sa vie, inextricablement liée croit-il à l’histoire de son pays, mêlant l’Histoire (avec un grand H) à la sienne, totalement burlesque et délirante.

C’est ce mélange que je n’ai pas aimé : l’auteur a plus tendance à se servir de l’Histoire pour les besoins de son récit que d’en approfondir les causes. Car avec l’indépendance vient la partition entre l’Inde et le Pakistan, puis l’assassinat de Ghandi, la guerre indo-pakistanasie, l’indépendance du Bangladesh… Autant de faits que l’auteur, les connaissant parfaitement, aurait pu placer au coeur de son récit, plutôt que cette histoire d’enfants de minuit peu crédible et ne tenant guère la route (car Saleem Sinai n’est pas seul à être né à minuit en Inde, et tous ces enfants communiquent de façon mystérieuse… au gré des besoins de l’auteur).

On peut objecter que c’est le propre de l’Inde, ce mélange des genres, où rien ne semble impossible et où le réel côtoie de près le magique. D’accord, c’est une saga baroque et burlesque, et on ne s’ennuie pas… mais à mon goût, il y avait certainement mieux à faire avec cette Histoire. Et puis, le narrateur s’adresse parfois directement au lecteur, c’est assez habilement fait et montre la maîtrise dans la narration de l’auteur, mais bon, à part ça… cela me parait inutile et un peu prétentieux.

Salman Rushdie est un romancier britannique d’origine indienne, né à Bombay en 1947. Il vit au Royaume Uni depuis l’âge de quatorze ans. Dixit Wikipedia : «Son style narratif, mêlant mythe et fantaisie avec la vie réelle, a été qualifié de réalisme magique.». Donc voilà, je ne dois pas aimer ce style.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *