Les oeuvres de Maître Tchouang

Zhuang_Zi.jpg Maître Tchouang (ou encore Tchoang-tzeu, Zhuang Zi, etc…) en a écrit beaucoup, des fables ou des paraboles… Disciple de Lao-Tseu (ou l’a-t-il précédé, comme certains chercheurs le disent), toujours est-il qu’il était un ardent partisan du non-agir, dans une démarche strictement individuelle, sans prétention politique (contrairement à Lao-Tseu).

Il était donc politiquement incorrect, et on trouve dans son oeuvre de violentes attaques contre la bonté et la justice. Dans ces récits, même Confucius ne s’en sort pas à son avantage. Le voilà, sûr de son bon droit, qui se rend auprès du brigand Tchö pour essayer de le remettre dans le droit chemin: mais c’est lui qui finit par décamper « le regard vide et le teint cendreux« , après avoir subi un véhément discours de Tchö lui démontrant l’inanité de sa doctrine.

Voilà quelques citations. La première est sans doute la plus connue:

Tchouang Tcheou, au réveil d’un rêve où il avait été un papillon butinant les fleurs, se demanda s’il était Tchouang Tcheou se souvenant avoir rêvé qu’il était un papillon ou plutôt un papillon en train de rêver d’il était Tchouang Tcheou.

Que l’on élimine les saints et laisse en paix les brigands, le monde connaîtra enfin l’ordre.

Personne n’a l’idée de traiter de flatteur ou de courtisan celui qui se range derrière l’opinion de la foule, et pourtant elle n’est pas digne de plus de respect et de vénération qu’un père ou qu’un prince.

Il y a aussi la parabole de cet arbre au tronc si bosselé et aux branches si tordues qu’il est dédaigné par le charpentier, et coule de longs jours heureux, contrairement à ses congénères mieux conformes et vite débités en planche: « N’ayant aucune utilité, rien ne fâcheux ne saurait lui advenir« .

Un dernier extrait:

Qu’est-ce qui me dit que ce n’est pas une erreur d’aimer la vie ? Comment savoir si avoir peur de la mort n’est pas comme de ne plus connaître le chemin de sa maison pour avoir été trop tôt séparé des siens ?

Source Le Canard enchaîné (mercredi 5 juillet 2006)
Les oeuvres de Maître Tchouang, traduites par Jean Levi (Editions de l’Encyclopédie des Nuisances)

Et on trouve sur Wikisource (bibliothèque des textes passés dans le domaine public) l’oeuvre de Zhuang Zi, avec des chapitres comme « Gouvernement des princes« , « Voleurs petits et grands« , « Politique vraie et fausse » ou encore « Sagesse et encroûtement« .

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