La Route de l’Ouest – The Big Sky 2 – A.B. Guthrie

Comme j’avais apprécié La captive aux yeux clairs, il était logique de continuer la trilogie « The Big Sky »… En route donc pour cette deuxième partie.

Si la première mettait en avant les premiers hommes blancs (les trappeurs) à se rendre sur les terres indiennes du Montana, cette fois ce sont les colons qui quittent les terres ingrates du Missouri pour rejoindre l’Oregon. Tous espèrent une vie meilleure dans ce que les rumeurs décrivent comme un paradis sur terre, un territoire encore vierge qui leur tend les bras, avec des rivières, du gibier, des forêts…

Pour servir de guide, nous retrouvons le vieux Dick Summers, que la vie de paysan dans la Missouri ne tente plus guère. Et comme pour le premier opus, l’auteur s’attache à décrire, sans à priori ni moralisme, le mode de vie de ces colons, leur organisation sociale, tout au long de cette immense traversée : 3600 kms quand même, en chariots, avec femme et enfants, dans une nature parfois peu clémente. Les personnages sont attachants, et la lecture de ces aventures forcément très agréable.

L’expédition se passera globalement bien, même si quelques morts seront à déplorer. Les conditions sont dures, le passage des chariots (fleuves, ravins) relève parfois de l’exploit, mais les hommes sont décidés, poussés par ce futur radieux qu’ils pensent les attendre. On ressent à la lecture ce besoin d’expansion vers l’Ouest, cette conquête que rien ne peut arrêter… Les indiens sont déjà plus ou moins pacifiés, et ceux croisés près des forts déjà victime de l’alcool et dépendants des blancs.

Bertrand Tavernier, dans la postface, mentionne un autre roman « The Earthbreakers » de Ernest Haycox (jamais adapté au cinéma, jamais traduit en français non plus) qui s’attache à retracer les premières années des colons dans cet Oregon, complétant admirablement ce roman : ils vont endurer souffrances et privations avant de réussir à s’en sortir ! Le paradis espéré va se révéler beaucoup plus rude que prévu.

Et bien sûr la postface de B. Tavernier nous donne également quelques suggestions de films :La route de l’Ouest (1967) d’Andrew McLaglen, dont B. Tavernier ne nous dit pas le plus grand bien, recommandant plutôt La Piste des Géants (1930) pour son souffle épique. Il mentionne aussi Le convoi sauvage (1971) de Richard Sarafian. Il parle également d’un livre, Terreur Apache de W.R. Burnett, pour indiquer que ces deux auteurs s’immergent dans la façon de penser de leurs personnages, sans les condamner ou leur donner une leçon de morale.

A. B. Guthrie (1901-1991) est un romancier et historien américain. D’abord journaliste, puis professeur de littérature, son premier roman The Big Sky (la captive aux yeux clairs) est un immense succès. À 72 ans, il se lancera dans une série de westerns policiers. Quand on lui demanda ce qu’il voulait qu’on grave sur sa tombe, il répondit « Je veux être incinéré et j’aimerais qu’on inscrive sur ma tombe : « J’ai fait de mon mieux. »

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