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1971, The year that music changed everything

Voilà un excellent documentaire (sur Apple TV) au format d’une série : 8 épisodes d’une heure, sur l’année 1971, pendant laquelle il s’est passé beaucoup de choses.

Aux États-Unis, c’est la guerre du Vietnam, Nixon est président, les conservateurs espèrent reprendre la main après le mouvement hippie… En Angleterre, le magazine underground Oz fait l’objet d’un procès pour obscénité.

Les Noirs américains quant à eux revendiquent leurs droits civiques, avec l’activisme des Black Panthers ; Angela Davis est poursuivie par la justice, le FBI a carte blanche avec le programme Cointelpro. Les prisonniers de la prison d’Attica se révoltent… Les méfaits des drogues dures sont encore là (Keith Richards le premier), et c’est aussi l’année du procès de Charles Manson et sa « family » (meurtre de Sharon Tate).

Tout l’intérêt du documentaire est la mise en relation entre un artiste, une chanson, ses paroles, et le moment politique ou sociétal où elle est créée… C’est passionnant, et ont est parfois pris par l’émotion quand le morceau que l’on connaît depuis toujours prend alors toute sa signification.

Car la musique est alors en pleine effervescence, et va participer pleinement à cette révolution sociétale : John Lennon, David Bowie (qui émerge à peine), Marvin Gaye, Curtis Mayfield, Gil Scott Heron, les Doors, Aretha Franklin, les Rolling Stones, les Who, Elton John, Sly and the Family, etc, etc… La liste est longue ! Et chacun participe à sa façon à l’émancipation tant désirée.

1971, c’est par exemple l’année de quelques très grands albums :

  • Sticky Fingers des Rollings Stones
  • Who’s Next des Who
  • What’s Going On de Marvin Gaye
  • Hunky Dory de David Bowie
  • Led Zeppelin IV de… Led Zeppelin !
  • Meddle de Pink Floyd
  • L.A. Woman des Doors
  • Fireball de Deep Purple
  • Madman Across the Water d’Elton John
  • Master of Reality de Black Sabbath
  • Santana III de Santana
  • Tapestry de Carole King

Le documentaire est en VO sous-titrée, et les paroles des chansons traduites à l’écran mettent en évidence le contexte historique, et c’est vraiment legros intérêt de ce doc. J’étais par exemple surpris de voir combien le Vietnam a inspiré certaines chansons, comme l’album « What’s going on » de Marvin Gaye dont il est le thème :

Mother, mother
There’s too many of you crying
Brother, brother, brother
There’s far too many of you dying
You know we’ve got to find a way
To bring some lovin’ here today – Ya

Father, father
We don’t need to escalate
You see, war is not the answer
For only love can conquer hate
You know we’ve got to find a way
To bring some lovin’ here today

Le documentaire se termine termine par cette phrase de David Bowie :

Merde, qu’est-ce qu’on fait ? Putain on vient de tuer les années 60″.

Vous pouvez lire cet article du Monde pour pour d’informations.

Matrix

Je me suis refait la trilogie avant de voir le numéro 4… car après, cela n’aurait plus été une trilogie ! 🙄 La sortie de premier avait à l’époque été un vrai succès, et j’avais bien sûr installé la mise en veille de l’écran sur mon PC.

Alors Matrix a-t-il bien vieilli vingt plus tard ? Et sortir un quatrième épisode après si longtemps est-il justifié ? Voilà mon ressenti après ce visionnage :

The Matrix (1999) : très bien, bons effets spéciaux (le fameux « bullett time »), et surtout bon scénario entre un monde réel et un monde artificiel dans lequel l’humanité serait plongée, et contrôlé par les machines. Mais un choix est possible (pilule bleue ou rouge ?) pour reprendre son destin en main (le libre-arbitre ?). Vaste question philosophique remise au goût du jour avec beaucoup de talent. Ce premier film se justifie en lui-même sans besoin d’une suite.

Matrix Reloaded (2003) : Très moyen, beaucoup de courses poursuites, de combats sans fins, de milliers de balles tirées à bout portant sans même effleurer l’adversaire… Le scénario assez bidon, on ne sait plus trop ce que cela raconte en fait, l’idée du « monde vrai » vs « la matrice » se mord la queue, entre les humains, les programmes, les développeurs, on finit par s’y perdre. Finalement, ce n’est qu’une suite comme sait en proposer le cinéma, avec pour seule motivation la rentabilité garantie par le premier épisode. Et qui en plus se termine par un magnifique « To be concluded »… Trop fort le marketing !

Matrix Revolutions (2003) : Sorti donc la même année que le précédent (6 mois plus tard), et légèrement meilleur (heureusement), avec plus de place à l’histoire même si celle-ci reste obscure. Sinon « C’est la lutte finale… », et on se doute bien que le happy end est inévitable, tout comme la mort de Trinity, qui aura droit à un dernier baiser. Ouf !

Matrix Resurrections (2021) : Que dire ? on reprend l’histoire depuis le début, mais légèrement modifiée. Plus de vingt ans après, c’est vraiment nul d’avoir si peu à apporter. Même Keanu Reeves a l’air fatigué de jouer ! Il s’agit bien sûr de faire revenir Trinity, qui finalement n’est pas morte… Le plus décevant et le plus inutile, sans aucun doute.

Conclusion : Comme le dit Morpheus : « Toute chose commence par un choix », et dans le cas de Matrix, le meilleur choix est de s’arrêter au premier film. 😎

Dune – Denis Villeneuve

Fan de Dune et de Franck Herbert, je ne pouvais manquer ce film presque mythique, tant sa réalisation était attendue.

Je me souviens du documentaire de Frank Pavich : Jodorowsky’s Dune, qui raconte l’histoire incroyable de ce premier projet à grande échelle, où Jodorowsky avait réussi à recruter Salvador Dali, Orson Welles, Mick Jagger côté acteurs… Côté musique, c’était Pink Floyd et Magma !! Hélas, ce projet n’aboutira pas pour des raisons de budget (pas trop étonnant avec un type comme Jodorowsky qui devait difficile à contenir !).

L’affiche me fait un peu trop penser à Star Wars, par contre la calligraphie pour écrire le mot « dune » est plutôt bien trouvée, quatre fois le même signe orienté différemment :

Bref, ici, avec Denis Villeneuve, le réalisateur de Blade Runner 2049, on a enfin pu arriver au bout du projet, c’est déjà une bonne chose. Le film dure 2h36, je n’ai pas trop vu passer le temps (le dernier quart d’heure peut-être ?), et le film est fidèle au roman, l’ensemble plutôt prenant. Bien sûr, je connais l’histoire par cœur, et je ne sais pas ce qu’il peut en être pour quelqu’un découvrant Dune pour la première fois.

Les effets spéciaux sont réussis, les décors aussi : l’ambiance est là, l’ensemble très esthétique et homogène. La bande-son par contre, comme souvent maintenant au cinéma, joue sur le volume pour « marquer le coup », et cela m’a paru plusieurs fois vraiment trop fort (mais c’est peut-être dû à mon âge ! 😉 )

Je ne savais pas trop en y allant ce que recouvrait ce film : en fait c’est à peu près de tome 1 de Dune, comme il a été publié en France : c’est-à-dire jusqu’à ce que Paul Atréides et sa mère Jessica rejoignent les Fremen. Autant dire que le meilleur reste à venir… Apparemment, ce n’est pas pour demain, puisque rien n’a encore été tourné, les producteurs attendant de voir si ce premier opus est un succès. Peut-être un tournage en 2022 pour une sortie en 2023, d’après ce que j’ai lu. 🙁

On pourra alors voir le mode de vie des Fremen qui m’avait fasciné à l’époque : la vie dans le désert, l’eau comme valeur ultime (et les rites associés), les distilles (une sorte de combinaison) qui leur permettent de récupérer l’eau de leur corps. Mais aussi l’épice qui permet de voir l’avenir, l’arrivée du « Mahdi », annoncé par les croyances semées par les Bene Gesserit, qui permettra aux Fremen de reprendre le contrôle de leur planète Arakis.

Quand on pense que ce roman est paru en 1965, Frank Herbert avait déjà une pensée écologique bien ancrée (écologie planétaire ici). Dune est d’ailleurs le roman de science-fiction le plus vendu au monde. Il est suivi de plusieurs romans, que l’on appelle le cycle de Dune :

  • 1965 : Dune
  • 1969 : Le Messie de Dune
  • 1976 : Les Enfants de Dune
  • 1981 : L’Empereur-Dieu de Dune
  • 1984 : Les Hérétiques de Dune
  • 1985 : La Maison des mères

J’avais peu à peu décroché, je ne sais plus jusqu’où je suis allé, l’Empereur-Dieu de Dune je crois. L’histoire devient de plus en plus mystico-religieuse, ça avait fini par me lasser.

Denis Villeneuve, né en 1967, est un réalisateur, scénariste et producteur québecois. Il est notamment connu pour avoir réalisé les films suivants : Incendies (2010), Prisoners (2013), Sicario (2015), Premier Contact (2016), Blade Runner 2049 (2017) et Dune (2021).

Frank Herbert (1920-1986) est un auteur de science-fiction américain. Il doit principalement sa célébrité au cycle de Dune. Ses thèmes de prédilection sont la survie de l’espèce humaine et son évolution, l’écologie, ou encore les interactions entre la religion, la politique et le pouvoir.

Sorry we missed you – Ken Loach

Un Ken Loach, ça ne se loupe pas, surtout quand il décide de parler du problème de l' »Uberisation  » de la société, et du sort réservé aux travailleurs qui tentent cette voie.

Franchement j’ai bien aimé, c’est un bon Ken Loach, qui ne s’apitoie pas sur le sort de cette famille, mais se contente de décrire leur quotidien. Et il est assez terrible, avec Ricky sans emploi, et Abby sa femme qui s’occupe de personnes âgées à domicile, mal payée et exploitée par une société sans état d’âme (qui parle de « clients » aussi dramatique que la situation d’abandon puisse être pour ces personnes).

Dès le début, on sent le piège se refermer : Ricky demande à sa femme Abby de vendre leur seul bien, à savoir la voiture qui sert à Abby pour faire sa tournée (elle ira en transports en commun à la place !), pour acheter une fourgonnette qui va lui permettre de faire le chauffeur-livreur à son compte, travaillant pour une compagnie qui va l’exploiter de belle manière… Le rêve d’accession à la propriété va enfin pouvoir se réaliser !

Mais très vite la situation va devenir intenable : au moindre souci, Ricky va subir l’exploitation sans scrupules de la compagnie, devenant corvéable à merci, sans aucune protection, et sous la menace permanente d’être « dégagé ».

Et des problèmes familiaux, Ricky va en avoir avec son fils adolescent… J’ai trouvé la scène où les parents s’expliquent dans la chambre alors que Ricky a failli en venir aux mains avec son fils très forte. Abby lui explique que ce qu’il faut, en ce moment, c’est surtout garder le contact avec leur fils, et Ricky le prend comme un reproche personnel, alors Abby réexplique tranquillement. Elle est d’une patience admirable, d’un dévouement et d’une empathie exceptionnelle. C’est sans conteste le plus beau personnage du film.

Ken Loach, né en 1936, est un réalisateur britannique. Son œuvre est engagée et dénonce souvent les abus de la société capitaliste et le sort qu’elle réserve aux travailleurs.

Sœurs d’armes – Caroline Fourest

J’aime bien Caroline Fourest, très bonne journaliste, débatteuse redoutable, et défendant des causes justes (femmes, minorités, laïcité), et luttant contre les intégrismes religieux. Je suis son blog wordpress de temps en temps, pas toujours très actif, mais toujours intéressant.

J’avais donc prévu d’aller voir ce film dès sa sortie. Pour cela, il m’a fallu aller au CGR La Mézière de Cap Malo, à 10 kms de Rennes, aucun cinéma en centre-ville ne le proposant.

J’en suis ressorti un peu déçu, ce n’est certainement pas un grand film, malgré un sujet passionnant : on ne s’improvise sans doute pas réalisatrice, et le début du film manque de fluidité, on a du mal à entrer dans l’histoire ; les scènes semblent collées les unes aux autres sans véritable enchaînement. D’autres scènes sont manifestement faites pour créer de l’émotion, avec la musique qui va bien… Les scènes de guerre ne sont pas très bien rendues non plus.

Il y avait donc certainement mieux à faire. Pourtant, l’histoire de ces femmes d’horizons différents, de religion différentes, qui se battent ensemble contre l’État Islamique et sa barbarie mérite d’être contée. Sur le même sujet, j’ai tout de même préféré Les filles du soleil de Eva Husson.

À noter que le film sort au moment où les américains abandonnent les Kurdes face à l’armée turque. Triste monde !

Caroline Fourest, née en 1975, est une journaliste, essayiste et donc réalisatrice française

Le jeune Ahmed – Les frères Darden

Ce film passait déjà au TNB de Rennes, tout fraîchement récompensé au festival de Cannes, avec le prix de la mise en scène (elle est pourtant minimaliste !). La semaine précédente, la critique du Canard était bonne, il ne restait plus qu’à aller voir ce film.

Bon, franchement, je n’ai pas été emballé plus que ça. Particulièrement la fin, avec les derniers mots d’Ahmed disant à sa prof « Je te demande pardon »… On n’y croit pas une seconde, tant le jeune s’est montré obstiné depuis le début du film.

Et c’est bien le problème, car rien n’explique vraiment sa radicalisation : elle est présente dès les premières images, on se doute bien du rôle de l’imam qui l’encourage à vénérer son cousin mort en martyr en Irak, et qui se retrouve dans le rôle de l’apprenti sorcier, dépassé lui-même par le fanatisme d’Ahmed… Mais le sujet n’est pas vraiment traité. Reste un jeune emmuré dans sa foi, mutique, que l’on suit jusqu’à la chute finale (!).

C’est peut-être le message du film finalement : nous sommes face à un mur d’incompréhension avec cet adolescent qui a tout pris au pied de la lettre, et ne peut plus sortir de son fanatisme. De la force du conditionnement sur des personnalités encore malléables.

La tendre indifférence du monde – Adilkhan Yerzhanov

Avec un aussi joli titre, difficile de résister à l’envie d’aller voir ce film. On y apprend d’ailleurs que “La Tendre indifférence du monde” est une citation empruntée à Albert Camus (dans l’Étranger).

L’histoire est simple, et les héros attachants : Saltanat est une belle jeune fille, qui a fait des études de médecine, mais dont les parents ont de grosses dettes. Kuandyk lui n’a pas d’éducation, est amoureux de la belle, mais la respecte avant tout, et reste à sa place. Tous deux aiment la littérature française…

Après un chantage de sa mère, Saltanat se rend à la ville pour y rencontrer un oncle, et va vite s’apercevoir qu’il s’agit bien de la monnayer à un homme riche qui pourra rembourser les dettes des parents. Kuandyk l’accompagne pour veiller sur elle, et va chercher un petit boulot sur place.

Tous les deux, attachants et aériens, vont être confrontés à la brutalité et la bêtise du monde, et vont réagir… Le grotesque de certaines situations apporte un peu de légèreté heureusement.

Le rythme est assez lent, avec beaucoup de plans fixes manifestement très construits. Des tableaux du douanier Rousseau ponctuent chaque scène… Ainsi qu’une fleur aux pétales blanches, qui ouvre d’ailleurs la première scène du film, où quelques gouttes de sang la ternissent, prémonition du destin final…

Un très beau film, bien construit, qui réussit à apporter une note poétique tout en dénonçant un monde de brutes.

Burning – Lee Chang-Dong

J’ai d’abord entendu parler de ce film coréen par le Canard enchaîné, qui en donnait une bonne critique. Puis sur France Culture, le journaliste regrettait amèrement qu’il n’ait pas eu la palme d’or (comme le fait Télérama sur l’affiche), et fustigeait le jury par la même occasion. Enfin, ce film est tiré d’une nouvelle de Murakami. Tout cela m’a donné envie d’aller le voir.

Avec un début plutôt lent (le film dure 2h30), on met un peu de temps à rentrer dans l’histoire, ou plutôt l’histoire met un peu de temps à démarrer : Jongsu, un jeune coursier taciturne, mutique, retrouve une ancienne voisine de son enfance, Haemi. Celle-ci le séduit, puis part en Afrique pendant que Jongsu s’occupe de son chat. À son retour, Haemi est accompagnée d’un jeune coréen, Ben, riche et oisif. Le trio va apprendre à se connaître, puis Haemi va disparaître.

Tout ceci a pris 90 minutes, mais j’ai trouvé tout de même de l’intérêt a observer les rapports entre coréens, et la culture coréenne par la même occasion. On est loin de l’occident, et ce temps était peut-être nécessaire. À partir de là, Jongsu va essayer de retrouver Haemi, et les propos ambigus de Ben vont finir par lui devenir suspects.

Pour conclure, c’est un bon film sur la Corée moderne, avec de bons acteurs, une intrigue digne de Murakami (rien n’est certain), des images et une musique qui créent une belle ambiance : on passe tout de même un bon moment. De là à crier à la palme d’or…

Hedy Lamarr : from Extase to wifi – Alexandra Dean

Hedy Lamarr Une actrice glamour d’Hollywood qui invente une technologie encore utilisée de nos jours par le GPS ou le WIFI, ça intrigue… Je suis donc allé voir ce documentaire au TNB de Rennes.

Hedy Lamarr est autrichienne, née en 1914, belle et intelligente. Elle devient vite actrice, sa beauté déjà reconnue, et tourne un film, Extase, où elle apparaît dénudée et où elle mime une scène d’orgasme pour la première fois au cinéma qui fait sensation : cette réputation ne la quittera plus.

En fait, elle expliquera plus tard que pour cette fameuse scène (qui ne montre que les visages des acteurs), elle ne savait pas ce qu’elle tournait : elle tournait seule, on lui demandait de prendre des poses, de lever les bras, etc… et de ne pas poser de questions. Tout est en fait suggéré par la suite avec un montage habile !

Son premier étant pro-nazi (marchand d’armes), elle fuit aux États-Unis, et commence une carrière à Hollywood. Son film le plus célèbre est sans doute Samson et Dalila de Cecil B. Demile (en tout cas pour moi !). Elle tourne avec les plus grands réalisateurs, comme King Vidor, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret.

Au début de la seconde guerre mondiale, les allemands ont le dessus, surtout sur la mer. Le système radio de guidage des torpilles des alliés est facilement brouillé par les allemands. Avec l’aide de George Antheil pour la conception, elle invente alors un nouveau système de guidage, fonctionnant par saut de fréquence, et empêchant ainsi la détection et le brouillage du signal.

Bien que breveté par l’armée, le système restera dans les tiroirs jusqu’à la fin des années cinquante. Il est toujours utilisé aujourd’hui pour le GPS, les liaisons chiffrées militaires, les communications des navettes spatiales avec le sol, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi. Rien que ça ! Elle recevra d’ailleurs des hommages tardifs, mais pas d’argent comme cela aurait dû être le cas.

Elle sera aussi productrice de films, montrant ainsi son indépendance et son émancipation (féministe avant l’heure). Malheureusement, elle y perdra beaucoup d’argent sans rencontrer le succès (piètre femme d’affaire dira-telle). Passant de riche à pauvre, pour une femme comme elle, il reste toujours le mariage…

Le reste de sa vie est moins glamour et plus commun pour une actrice d’Hollywood : nombreux mariages donc et encore plus d’aventures, recours aux drogues pour tenir le coup (Methamphétamine fournie par le Dr Feelgood !)), chirurgie esthétique pour garder sa beauté jusqu’à d’autres opérations pour rattraper les précédentes : les dernières images de sa vie montrent qu’il est nettement préférable d’accepter de vieillir ! ;-). Pour finir retirée du monde, sans doute parce qu’elle se trouve trop moche pour être vue en public… Un peu triste tout ça !

Un documentaire très intéressant donc, une forte personnalité avec une vie remplie de haut et de bas… mais d’une beauté éclatante ! On peut toutefois lui reprocher d’être un peu partial sur le personnage en montrant principalement ses bons côtés (intelligente, féministe) et en évoquant à peine les côtés sombres (mariages nombreux et ratés, besoins d’argent, dépendance aux drogues, chirurgie esthétique).

Centaure – Aktan Arym Kubat

La critique du « Canard » était plutôt élogieuse : « paysages à couper le souffle », « conte épuré » « chant d’amour aux traditions kirghizes », et se terminait par un « Lumineux » sans appel.

Je serais beaucoup moins enthousiaste sur ce film, même si j’ai passé un bon moment : si les sujets abordés ne manquent pas d’intérêt, le film manque carrément de rythme. Quant aux paysages à couper le souffle, il y a bien quelques plans larges où des montagnes enneigées apparaissent à l’arrière-plan de plaines verdoyantes, mais rien de plus.

Le film démarre avec ce proverbe Kirghize : « Le cheval est les ailes de l’homme ». Un ancien voleur de chevaux (appelé Centaure) ne peut supporter de les voir enfermés, et s’introduit la nuit dans les propriétés pour les libérer, tout en profitant de l’occasion pour se payer un bon galop dans la steppe… Il finit par se faire attraper.

C’est l’occasion de voir que la société est en pleine mutation, avec l’enrichissement de quelques uns, la notion de propriété (et donc du vol), et surtout la radicalisation de l’islam qui veut imposer la charia. La scène du procès est assez édifiante sur ce choc de civilisation, avec la disparition du monde traditionnel que l’on sent inéluctable.

L’histoire ne se terminera pas bien pour Centaure, et la pirouette de fin avec ce qui arrive à son fils au même moment n’est pas une grande trouvaille. Un bon film tout de même, mais n’y allez pas pour les paysages grandioses, vous seriez déçus !